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«гм / / MICHEL ALEXANDRO WITCH YON YIZINE, 1788—1854, de'cabriste, frere d’Ivan von Vizine, naquit le 20 aout 1788. En 1801. il etait sous-officier au regiment Preobragensky, d’ou il passa en 1803 au regiment Izmailowsky, en 1804, fut promu porte-enseigne, en 1806 sous-lieutenant, en 1808 lieutenant, en 1815 capitaine, puis il permuta dans l’Armee, ou il fut nomme le 1er juin 1815 commandant du 57° chasseurs. Il fit les campagnes de 1805 a 1807 et de 1812 a 1814. Pendant la Guerre Patriotique, il etait aide de camp d’Ermoloff, qui ,,1’aimait et l’estimait particulierement“, et fut fait prisonnier en 1814, puis resta en France au corps du comte M. Worontzoff. Ses exploits sur le champ de bataille lui valurent une epee d’or, St-Yla-dimir de 4® classe, Ste-Anne de 2e. 3e et 4e classes et les ordres prussiens de la Croix de Fer et Pour le Merite. En 1817, il fut nomme commandant des grenadiers de Pernoff et, le 24 janvier 1818, du 38e chasseurs. En 1820, il fut promu general major, envoye comme commandant de brigade a la 12®, puis a la 22e division d’infanterie, et enfin attache a l’armee du Midi. En 1822. le 25 decembre, trois mois apres son mariage avec Mlle N. Apoukhtine, il prit sa -retraite et se fixa dans son domaine de Krioukoff, a 40 verstes de Moscou. Von Yizine etait un des chefs les meilleurs et les plus aimes; il exigeait qu’on traitat les hommes avec douceur et humanite et n’hesitait pas a prendre sur ses ressources personnelles pour ameliorer leur sort; sous ses ordres, les chatiments corporels etaient interdits dans le regiment. „La lecture assidue de Montesquieu, de Raynal et de Rousseau“, l’etude de l’histoire et les traditions de famille sur Denis von Yizine, adepte des idees politiques du comte Panine, firent, de lui un ardent partisan des reformes. D’abord franc-macon, il s’affilia ensuite a une societe secrete pour realiser par des voies pacifiques „ses idees favorites, constitution, representation nationale, liberte de la presse“ et surtout affranchissement des serfs. Les mesures extremes et les moyens violents lui repugnaient, et „ce roi des carbonari“, comme l’appelait Ermoloff, dit a Mouravieff en apprenant le dessein de son ami intime Yakouchlcine: „Vous savez, si j’avais ete au courant de cela, j’aurais ete capable d’avertir“. Son mariage le tint a distance de la societe secrete. A la fin de 1825, il fut arrete; il laissait chez lui son petit garcon et sa femme enceinte et souffrit cruellement de sa detention. A l’interrogatoire, ,,il manifesta un sincere repentir de ses actes irreflechis: le temps, l’experience et une mure deliberation l’avaient convaincu de celte verite que, dans notre pays, la mise en action des theories qui l’enthousiasmaient etait impossible pour de nombreuses raisons, et que tout changement politique qui n’emane pas du trone peut etre funeste“; il ajouta en outre que, „dans aucun cas, la fin ne justifie les moyens“. Declare coupable de premeditation „de regicide par consentement“ et „de complicite de premeditation d’emeute“, il fut envoye aux travaux forces a Tchita, ou sa femme vint le rejoindre en mars 1828, ce qui lui releva sensiblement le moral. Libere en 1854, il purgea sa deportation d’abord a Yenisseisk, puis a Krasnoiarsk, et enfin, 'a partir de 1858, a Tobolsk, ou il redigea des Memoires, recemment parus en Russie, et d’autres ouvrages historiques, s’occupa de philosophie allemande et fit des traductions. En 1855, il fut autorise a rentrer en Russie: au mois de mai, il etait deja dans son domaine de Maryino, district de Bronnitzki. ou il ne trouva plus son frere vivant et mourut lui-meme au bout de moins d’un an, le 30 avril 1854. Bon et religieux, ??? Yizine etait d’un caractere anime et sociable. Le baron Rosen l’appelle ,,le plus noble des hommes“- Yakouchkine lui consacre dans ses Memoires nombre de passages chaleureux, et N. Tour-gueneff dit de lui: „Je le connaissais et j’avais pour lui la plus grande consideration: c’est un homme honnete, pur. un homme vertueux dans toute l’acception du terme. Il aimait repeter que la fin ne justifie pas les moyens, et c’etait en parfaite conformite avec son caractere ouvert“. (D’apres un original du Musee Historique de Moscou.)