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Ill Le comte NICOLAS PETROWITCH CHEREMETEFF, 1751—1809, fils du comte Pierre Borissowitch, de son mariage avec la princesse Varvara Alexeewna Tcherkassky, est ne le 28 juin 1751; il etait dans son enfance, le compagnon favori du Cesarewitch Paul Petrowitch. Il acheva son instruction par un long voyage a l’etranger (1769—1775), pendant lequel il suivit les cours de l’universite de Leyde. Sous Catherine II, le comte Cheremeteff fut nomme senateur, et Paul Ier, immediatement apres son avenement, nomma l’ami de son enfance grand marechal de la cour, en lui confiant „la tache difficile de reformer la Cour et de bannir les abus“. Le comte Cheremeteff, par ses efforts „pour ne pas depasser les limites du personnel“, s’attira non seulement le mecontentement des courtisans, mais le capricieux Paul lui-meme, qui, tout d’abord, l’avait encourage en lui conferant l’ordre de St-Andre, se refroidit bientot a son egard, a un tel point, qu’a la fin de 1797, d’apres le comte Cheremeteff, „les portes du cabinet de Sa Majeste etaient completement condamnees“ pour son confident, le grand marechal. Ces devoirs ingrats et qui causaient tant de tourment au comte, avaient une influence pernicieuse sur sa sante; il peina dans ce poste pendant deux ans. jusqu’a sa nomination, le 1er novembre 1798, a la charge de grand chambellan. Paul, du reste, lui prouva alors sa bienveillance en le creant chevalier de l’ordre de Malte. Le comte Cheremeteff se passionna pour une de ses serves, l’intelligente et sensible Prascovie Ivanowna Kovalewsky et l’epousa le 6 novembre 1801; l’epouse du comte mourut le 25 fevrier 1805, trois semaines apres avoir mis au monde un fils, Dmitri. Cruellement frappe par la mort de sa femme, Cheremeteff consacra le reste de ses jours a l’education de son fils et a une bienfaisance genereuse pour laquelle le Senat lui decerna, le 25 avril 1805, une medaille d’or avec l’effigie du bienfaiteur lui-meme. Il mourut le 2 janvier 1809 et est inhume dans l’eglise St-Lazare, au monastere d’Alexandre Newsky. Le comte N. Cheremeteff etait maladif et fut tourmente toute sa vie par diverses infirmites; il etait amateur de musique, de chant et d’art dramatique et accompagnait lui-meme Prascovie Ivanowna sur le violoncelle. Son theatre compose de serfs etait si bien monte, que certains de ses amis, comme le prince Yous-soupoff, avaient rompu avec lui „envieux de son theatre“. Le palais d’Ostankino demeure comme monument de son gout elegant et artistique. Un ancien serf du comte Cheremeteff, l’academicien Nikitenko, atteste que „parmi ses nombreux vassaux, il passait pour un despote gate et capricieux, point mechant par nature, mais profondement corrompu par la fortune“. Cependant, le comte Cheremeteff ne nous apparait pas sous ces traits dans sa correspondance et particulierement dans sa „Lettre testamentaire“ a son fils. Le comte Cheremeteff se qualifie de „simple et bon“ et avait, selon toute apparence, plein droit a ce titre: comme fils, epoux, pere et frere, il etait tendre et aimant. Lors de la maladie de „Margaridouchka“ (Remeteff), sa s?ur naturelle, il restait sous Moscou „s’ennuyant“ sur le tard de l’automne, expliquant que „quitter la malade etait chose impossible et faisait de la peine“. Il etait humain et s’occupait a etablir des ecoles et des hospices dans ses biens patrimoniaux. Apres la repression d’une rebellion dans l’une de ses proprietes, le comte Cheremeteff defendit les coupables par tous les moyens et priait le reviseur „d’etre, autant que possible, humain dans les peines et de ne punir qui que ce fut de la bastonnade“. Il definissait l’orgueil „un vice insense, insupportable et odieux“ et etait modeste a l’exces dans l’appreciation de ses merites. „Je sens“, ecrit-il, „que je n’ai aucun merite et que j’ai deja oublie moi-meme ce que nos ancetres ont accompli et le zele avec lequel ils servaient“. Ayant „un naturel solitaire et aimant la paix et la tranquillite“, il tachait dans la mesure de ses forces „d’etre utile a la societe“, soignant toujours le fond des choses et non leur „apparence“ et, etant grand marechal de la cour, regardait comme indigne de lui, pour reussir a la Cour, „de se montrer, sous les yeux du souverain, debrouille et empresse aux fetes et aux repas“. Le comte etait profondement convaincu de la vanite et de l’instabilite des richesses, de la faussete „des hypocrites et des flatteurs“; dans son testament, on sent comme le souille de l’Ecclesiaste: „Dans toutes les richesses et les magnificences, je n’ai rien trouve de consolant et de salutaire pour mon ame abattue. Souviens-toi, que les jours de l’homme sont courts, tout l’eclat d’ici-bas passe immanquablement!“ Mais ces dispositions l’amenerent non a une sombre misanthropie, mais a la soumission a la volonte „de la Providence qui dirige tout“ et a travailler au soulagement des malades et des desherites. (D’apres un original de Roslin, 1773, appartenant au comte S. Cheremeteff, St-Petersbourg.)