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92 Le prince "VALERIEN GRIGORIEWITCH MADATOFF, 1782—1829, naquit a Karabakh (Caucase) le 18 mai 1782; orphelin de bonne heure, il ne dut qu’a lui-meme ses succes et sa gloire. Il entra en 1797, sur un ordre formel de Paul Ier, avec le grade de sous-officier, dans le regiment Preobragensky; il passa ensuite sous-lieutenant aux Grenadiers de Pavlowsk et, peu de temps apres, lieutenant au regiment d’infanterie de Mingrelie. Il debuta dans la carriere militaire par la campagne de Turquie de 1808; il s’y distingua par une bravoure exceptionnelle et recut un sabre en or. Cavalier dans l’ame, Madatoff fut promu capitaine en 1810 et passa au regiment des Hussards d’Alexandre, ou il devint bientot major. Une belle charge de cavalerie sous Batine, ou il ecrasa un detachement de quatre mille Turcs, lui valut le grade de lieutenant-colonel et l’ordre de St-Georges de 4e classe. Avant la bataille, il s’entretenait, dit-on, avec Lanskoi et lui dit: „Que dois-je faire pour avoir St-Georges?“ Lanskoi lui montra une colonne de cavaliers turcs et lui repondit, en plaisantant: „Ecrase-les“. Madatoff s’elanca sur eux avec deux escadrons de Hussards d’Alexandre, et les Turcs s’enfuirent. Lorsque la campagne de 1812 commenca, il faisait partie du corps du general Tormassoff et commandait l’avant-garde. A la bataille de Kobrine, le 15 juillet 1812, un petit detachement lui suffit pour battre cinq mille cavaliers saxons. La bataille de Kaliche lui valut St-Georges de 3e classe et celles de Lutzen et de Leipzig en 1815 St-Yladimir de 5e classe et le grade de general-major. Une grave blessure a la main gauche, recue a la bataille de Leipzig et qui ne l’empecha pas de rester jusqu’a la fin du combat a la tete de ses Hussards, le retint hors des rangs jusqu’en 1814. Il revint alors a l’armee, sans se soucier de sa blessure, et entra avec elle dans la capitale de la France- „C’est un asiatique, un brave cavalier“, dit de lui un contemporain, „il s’est adonne aux plaisirs a Paris et a fait sauter quelques banques“. De retour en Russie, Madatoff fut nomme chef du corps d’armee du Caucase, qui se trouvait dans le kanat de Rarabakh; il prit, de 1817 a 1820, une part active aux actions guerrieres du Caucase contre les montagnards et soumit le Daghestan et le kanat de Kasikoumyk. Il fut ensuite nomme administrateur des regions qu’il avait conquises et resta en place jusqu’en 1826. Il se montra a la hauteur de sa tache et fit beaucoup pour pacifier la contree; il fut aide dans ses efforts par sa belle connaissance des dialectes locaux. L’invasion des Perses en 1826 forca 0 Ermoloff a envoyer le prince Madatoff contre eux. Les nombreux succes de nos armees amenerent enfin la defaite complete des Perses a Chamkhora, ou les Russes durent se battre un contre cinq. Cette brillante victoire valut au prince le grade de lieutenant-general. La campagne de Turquie en 1828 fut temoin de son dernier fait d’armes; a Choumla, il enfonca les tranchees turques, a la tete de deux escadrons de Hussards d’Alexandre, Il mourut le 4 septembre 1829. La phthisie, dont il souffrit la vie durant, et des hemorrhagies le menerent en deux jours au tombeau. Il fut d’abord enterre a Choumla, puis son corps fut transporte par sa veuve, Sophie Alexandrowna, nee Sabloukoff (nee le 21 novembre 1787, fie 4 septembre 1875), a St-Pe-lersbourg, au cimetiere Tikhvinsky, a la laure d’Alexandre Newsky ; ce fut elle qui publia en 1837 la biographie du prince Y. Madatoff. „Son caractere gai et vif le fit aimer de ses camarades de jeunesse: il aimait la vie de bivouac et les bruyantes bamboches. Seuls ceux qui l’cjnt vu dans le feu des combats peuvent savoir jusqu’ou allait son intrepidite; il y avait de l’inspiration dans son sang-froid et dans son hardiesse du moment“.... „Un certain melange d’habitudes asiatiques et europeennes“, faisait de lui un precieux administrateur du Caucase, il semblait ami avec l’un des potentats asiatiques, il promettait au second des recompenses et la faveur de 1 Empereur, il defendait d’autres. „On voyait dans ses actes de la perspicacite et de la souplesse d’esprit, si necessaires dans les relations avec les peuples de l’Orient“. Il etait accessible a tous, il rendait une prompte justice, et son impartialite faisait dire de lui: „Une femme peut aller hardiment a Rarabakh, un plat d’or sur la tete, personne ne l’offensera“. (D’apres un original de G. Dawe; musee Roumiantzeff, a Moscou.)