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54 La princesse TER A FEODOROWNA YIAZEMSKY, 1790 —1886, l’aine'e des filles du prince Theodore Sergueewitch Gagarine (1757—1794), general major, et de la princesse connue pour sa beaute Prascovie Youriewna, nee princesse Troubetzkoi, en secondes noces Kologrivoff (1762 —1848), naquit le 6 septembre 1790 a Yassy, ou, lors de la campagne de Turquie, sa mere avait suivi son mari. Mariee le 18 octobre 1811 au prince Pierre Andree witch Yiazemsky, elle fut tout de suite a son aise dans le cercle litteraire qui se groupait autour de lui et comptait des noms comme ceux de Pouchkine, Joukowsky. Karamzine... . Son nom est inseparable de la vie intellectuelle et litteraire de tout un demi-siecle de l’epoque la plus glorieuse des lettres russes. Elle assista a la mort de Pouchkine, et fut en relations d’amitie avec Joukowsky et d’etroite parente avec la famille Karamzine. Sa longue vie est un lumineux exemple de profonde union spirituelle avec son mari: ils n’eurent qu’une vie a eux deux, jusqu’au jour ou la mort separa ces venerables conjoints. La princesse survecut huit ans et mourut a Baden-Baden le 8 juillet 1886, agee de 96 ans; sa depouille fut ramenee en Russie et inhumee pres de son mari, au cimetiere de Tikhvine, au monastere d’Alexandre Newsky. On trouve chez Wiegel, un de ses adorateurs, un passage caracteristique sur la princesse Yiazemsky dans sa jeunesse: ,,La princesse etait un etre tout a fait extraordinaire. Avec son inepuisable gaite d’humeur, personne ne lui aurait soupconne une sensibilite profonde: tandis que d’autres aiment a faire montre de la leur, elle, cachait la sienne au monde, qui ne pouvait la decouvrir qu’avec le temps. Pas de vraie douleur qui n’excitat en elle non seulement la compassion, mais encore le desir de la soulager! Compatissante pour toute l’humanite en general, elle n’etait cruelle que pour notre sexe. Un amoureux lui paraissait ridicule, et une passion qu’elle allumait n’avait a ses yeux que l’importance d’une comedie dont elle aurait ete l’auteur et qui se jouait devant elle pour la divertir. Loin d’encourager personne, elle causait plutot, a force de moqueries, du depit a ceux qu’elle voulait approcher d’elle. Un peu plus agee que son mari et ses s?urs, sans etre une beaute, elle paraissait plus jeune qu’eux tous; sa taille menue, son petit nez, son regard ardent et penetrant, son expression intraduisible par des mots et sa gracieuse desinvolture la rajeunirent longtemps. Ses manieres degagees n’avaient rien de celles d’une lionne d’aujourd’hui: elles ne sentaient pas l’effronterie; on eut dit un reste de mutinerie enfantine. Son rire frequent et sonore eut semble inconvenant chez une autre: chez elle il enchantait, colore et releve qu’il etait de l’esprit dont petillait toute sa conversation..... Combien, helas! d’insenses, sans me compter, se firent, tels des moutons, immoler sur l’autel de la foi conjugale par celle qui aimait aussi son mari par-dessus tout, l’aimait tendrement, mais non passionnement!“ Non moins pittoresque est le portrait que trace de la princesse Yiazemsky le comte S. Cheremeteff, qui la connut, lui, dans une vieillesse avancee: ,,Dans son installation invariable, quoique errante, au milieu de ses fauteuils rembourres a l’ancienne mode, avec son eternelle table a broder et ses pelotons de laine, avec ses rideaux brodes, son eventail ou ses coussins, sa fameuse canne a la main, et, sur la tete, son bonnet a l’ancienne mode qu’elle aimait oter dans le feu de la conversation, pleine d’ardeur juvenile, de franche gaite et d’esprit, avec son russe pur, moscovite de vieille roche, avec les sorties et les saillies de son esprit mutin et toujours jeune, la princesse etait un type accompli de la vieille societe moscovite d’avant l’incendie. Elle prenait feu et s’indignait, egrenant en meme temps son rire communicatif, au courant de tout et en relations suivies et variees avec une foule de monde. Recevant chez elle sans ceremonie des hotes de sang royal de divers pays avec une egale desinvolture et une simplicite originale qui n’etait pas sans temoigner d’une profonde connaissance des faiblesses humaines et de la vie de Cour, elle enchantait tout le monde par l’eclat, la fraicheur et la jeunesse de son esprit. Elle aimait a rappeler Pouchkine, avec qui elle avait ete liee d’une amitie etroite et sans facons, et qu’elle n’appelait pas autrement qu’Alexandre Pouschkine“. (D’apres une miniature appartenant a Mme S. Ouvaroff, St-Petersbourg.)