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24 ALEXIS EGOROWITCII EGOROFF, 17 76—1851, kalmouk enleve' tout petit par les Cosaques et mis aux Enfants-Trouvds de Moscou, e'tait de naissance et d'origine inconnues; ses uniques souvenirs d'enfance, un riebe manteau de soie, des bottes broddes et une tente de nomades, joints a son type tatare, tdmoignent assez de sa provenance asiatique. Entre le 14 aout 1782 dans la classe d'AkimolT a l'Acaddmie des Beaux-Arts, il en sortit en 1797 pour у devenir maitre l'annee suivante. Candidat academicien en 1800, il fut envoye en 1805 a Rome, oil il subit l'inlluence de Cammucini. II s'y lit un dessin d'une corrcction et d'une rigueur qu'il „conserva comme la Yestale le feu sacre", pour en transmettre le secret a plusieurs generations d'ar-tistes. Canova et Cammucini „admiraient son dessin, sa severitd de style et son inimitable fdcondite. Dans la composition, il aimait la clarte, la simplicite et la sobridtc, dans le coloris, le naturel: son pinceau etait simple et hardi, le naturel plaslique de ses figures extraordinaire". Foncierement russe de goiits, d'une car-rure hercnleenne etant jeune, il fut en Italic l'objet d'une etonnante popularity; connu partout, appcle ici le grand dessinateur russe, Га ,,1'ours russe", il „attaque aujourd'hui a coups de crayon Cammucini, demain a coups de poing un Rinaldo quelconque, qu'il jette par la fenetre lui et son poignard". Tous les quartiere de Rome retenlirent du bruit de ses travaux d'IIercide. llentre a Petersbourg en 1807, il fut nomme adjoint a l'Acaddmie, puis, pour sa Mise au Tombeau, academicien. II dtait en meme temps maitre de dessin de l'Imperatrice Elisabeth, et Alexandre Ior, qui 1'avait cn grande affection, le proclamait „celebre" pour avoir execute en vingt-huit jours a Tzarskoi'e Sdlo son allegorie du Triomphe de la Paix, qui ne compor-tait pas moins d'une centaine de personnages grandeur naturelle. D'une foi profonde, il estimait 1'art sacre sa veritable vocation, et у laissa des traces durables; cet art, disait-il, „repand la parole de Dieu, et ceux qui venaient lui commander des portraits, il les adressait ailleurs, ajoulant qu'il en faisait bien, mais non pas pour le monde". (On sait d'ailleurs qu'il fit ceux de la princesse Eudoxie Golitzyne et du riche general ChepdlelT.) Avec ses eleves, il etait, tels les philosophes de l'antiquite, en bonnes relations d'amicale fraternite, et eux, toujours preis a complaire au eher maitre, lui presentaient son manteau et son baton, et allumaient une lanterne pour lui faire escorte jusque chez lui. II у avait quelque chose de patriarcal dans ces relations, fondees sur l'autoritd et la profonde consideration dont il jouissait. Son enseignement etait essentiellemcnt pratique, tout entier en indications personnelles et en corrections reelles, rarement borne a un mot lance au vol. Mais, comme il arrive souvent. aux russes, avec ses cotes foncierement sympathiques, il avait de grosses incoherences, surtout dans son interieur. II ne lit pas donner d'instruction a ses filles: ,,A quoi bon les instruire? Elles oublieront tout. Avec de 1'argent, les partis ne manqueraient pas!" II faillit mettre a la porte le fiance de l'une d'elles, jeune officier qui lui paraissait suspect de maconnisme pour avoir 'a table mis son couteau et sa fourchette en croix. Puis, sur ses vieux jours, il devint avare, soupconneux et enclin a toute espece de bizarreries. ,,?? robe de chambre d'une salete repoussante", ecrit Mme Kamensky, fille du comte Tolstoi', „sur la tete une calotte non moins crasseuse, EgorofE etait sans cesse devant son chevalet a peindre quelque grande image sainte; pres de lui, dans un fauteuil, il avait toujours comme modele, velue d'une indienne ponceau et dissimulant son enorme ventre sous une tapisserie, sa femme, une fort jolie personne encore, que je ne vois pas autrement que dans une position interessante, la fille Vera du sculpteur Ivan Martos. Toutes ses Yierges, c'dtait sa femme, tous ses anges sa fille ainde la belle Nadia"; comme anges, il prenait aussi ses autres filles, Eudoxie et Sophie, celle-ci posant egalement les odalisques. II avait encore un fils, Eudoxe; des filles, Nadia epousa О. Boulgakolf, et Eudoxie Tdrebenelf. Ses dernieres annees furent assombries par un coup terrible: en 1840, il fut mis a la retraite, les images qu'il avait peintes pour l'eglise de la Trinite de Tzarskoie Selo ayant eu le malheur de ddplaire a l'Empereur Nicolas. EgoroJf mourut a Petersbourg le 10 septembre 1851 dans sa 76е annde; ses dernifcres paroles furent: „La lampe est usee".... И fut inhume au cimetifere de Smolensk, pres de son beau-perc Martos. (D'apres l'original d'Ercholf, Academic Imperiale des Beaux-Arts.)