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5 Le comte LEONCE LEONTIEWITCH BENNIGSEN. 1745 —1826, originaire de Hanovre, fds du baron Levine-Freddric Bennigsen et de la baronne Henriette Rauchhaupt, sa femme, naquit le 10 fevrier 1745. Page a 10 ans, il fut promu quatre ans plus tard porte-enseigne a la Garde a pied. En 1765, il prit part a la Guerre de Sept-Ans, et, en 1775, etant lieutenant-colonel, passa au service russe comme premier major au regiment des mousquetaires de Viatka. II fit les deux guerres de Turquie, et, a la deuxieme, a la tete du regiment de cavalerie legere d'Izioume, se signala par son sang-froid et son energie. Brigadier en 1790, il partit pour la Pologne, oil il remporta une serie de victoires et recut le grade de general major, St-"Vladimir de 5е et de 2е classe, St-Georges de 5" classe, une epee d'or et 1080 tetes de paysans. A la guerre de Perse, la prise de Derbent lui valut Ste-Anne de 1™ classe et le titre de chef du regiment de dragons de Rostoff; puis, en 1797, il fut promu general lieutenant. Paul Ier, d'abord bien dispose a son egard, le mit a la retraite en 1798, mais le reintegra bientot au service pour l'envoyer a la Ligne du Caucase. En 1801, il re-pondit a l'appel de ? ah Jen et vint en secret a Petersbourg prendre une part active au complot, oil il joua le role d'assassin dans tout ce qu'il a de hideux et de repugnant. Cynique sans morale ni principes, il eut dans la suite l'audace de pretendre effrontement que le but veritable de la conjuration lni etait inconnu, et qu'il n'avait pas a rougir d'avoir trempe dans le triste evenement du 11 mars. Alexandre Ier le nomma en 1801 gouverneur militaire de Vilna, et le promut l'annee suivante general de cavalerie. II fit avec son corps la campagne contre Napoleon, rencontra les Francais "a Pultusk et les repoussa, mais sans pouvoir tirer un parti serieux de sa victoire, qu'il donna dans son rapport comme la defaite de l'armee francaise tout entifere com-mandee par Napoleon en personne, et qui lui valut St-Georges de 2е classe et le titre de commandant en chef. II fut bientot aux prises avec Napoleon lui-meme a Preussisch-Eylau: la victoire у etait certainement a nous, mais il battit en retraite, donnant ainsi a Napole'on la possibility de se declarer vainqueur; pourtant son rapport fit sensation: on l'appela ,,le vainqueur de l'invincible", et il recut le cordon de St-Andre avec une pension de 12.000 roubles. Ses operations ulterieures furent hesitantes; survint l'echec de Friedland, et il fut mis a la retraite. La Guerre Patriotique le rappela au service; TK_outouzoff le prit comme chef d'etat-major. II se signala a Borodino, qui lui valut St-Vladimir de 1?? classe, remporta la victoire de Taroutino, et quitta l'armee peu apres: il ne se lassait pas de critiquer les actes de son chef, ne reculant ni devant la delation ni devant la calomnie, jusqu'au jour oil Ivoutouzoff, mis au courant par l'Empereur. fit renvoyer de l'armee ce chef d'etat-major. Bennigsen commanda en 1815 une des armees d'Allemagne: Leipzig lui valut la dignite' de comte, et le siege de Hambourg St-Georges de 1™ classe. Commandant en chef de la 2® armee en 1814, il fut releve de ce poste en 1818, a la suite d'une inspection ou P. К isseleff le declara vieux et affaibli, peu familier avec la langue et les lois russes, et bon par suite a servir de jouet a des mains expertes. II se retira en Hanovre dans son domaine familial de Banteln, oil il mourut le 21 septembre 1826. II fut marie trois fois, a Mile Steinberg, a Mile Muller et a Catherine Faddeewna Andrjeikowitch, et laissa deux fils, Adam, chef de la branche russe, et Alexandre, ministre-pre'sident de Hanovre. Bennigsen fut un des derniers represenlants des mercenaires etrangers genre condottieri. Aprfes quarante-cinq ans de service en Russie, comble de faveurs par l'Empereur de Russie, possesseur en Russie d'immenses proprietes, il resla hanovrien jusqu'a son dernier jour, re'sistant a la fusion avec sa seconde patrie, refusant meme d'apprendre convenablement le russe: „Rester eternellement dans la nationality russe n'a jamais ete jnon intention, et le serment ne m'y oblige pas", nota-t-il lui-meme sur ses e'tats de service. (D'apres l'original de G. Da we, Galerie 1812, Palais d'Hiver.)