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105 MARIE ANTONOWNA NARYCHKINE, 1779 —1854, s?ur de Jeannette Wychkowsky, fille du prince Antoine-Stanislas Tchetvertinsky et de sa premiere femme, nee Kopenhaus, naquit le 2 fevrier 1779. En 1794. a l’age de 15 ans, elle fut faite demoiselle d’honneur, et, l’annee suivante, epousa Dmitri Lvowitch Narychkine, un des plus riches grands seigneurs du temps de Catherine; l’evenement fut celebre par Derjavine dans nne gracieuse poesie intitulee „L’installation des nouveaux maries“, ou le poete les appelle Daphnis et Daphne: c’est encore a Mme Narychkine que Derjavine adresse l’epitre „Aspasie“. Grace a son brillant parti, la princesse occupa dans le monde de Petersbourg une position marquante, que ne purent ebranler ses rapports bien connus avec l’Empereur Alexandre Ier. Son tact et son esprit de conduite y furent pour beaucoup; de son cote, le jeune Empereur, qui avait pour elle un attachement profond, evitait avec soin de manifester son sentiment par des signes exterieurs de distinction ou des honneurs qui pussent donner naissance a des propos deplaces. De plus, completement exempte d’ambition, elle ne se melait pas des affaires de l’Etat, et cependant elle fut un moment le ferme espoir de ses compatriotes dans leurs reves de restauration de la Pologne, et celui aussi d’un parti puissant a la Cour, qui tendait a detourner l’Empereur de l’alliance avec Napoleon. Son influence s’exercait plutot dans les petites choses: accueillante et bonne, elle avait un certain nombre d’obliges qui la trouvaient toujours disposee a accorder son concours et son intercession. Mais elle finit par se fatiguer visiblement de sa situation exceptionnelle: comme le dit madame Edeling, „elle rompit elle-meme cette liaison qu’elle ne savait pas apprecier“, et qui fit place a une amitie sincere qui ne prit fin qu’a la mort d’Alexandre. La beaute de Mme Narychkine etait „d’une telle perfection“, qu’au temoignage peu suspect d’indulgence de Wiegel. „elle semblait impossible, surnaturelle“. Ses traits ideaux, raphaeliques, ses lignes irreprochables, ressortaient encore plus vivement avec l’eternelle simplicite de sa toilette; aux plus grands bals, elle venait toujours modestement vetue, se tenait a l’ecart, ses beaux yeux baisses, et n’en paraissait que plus charmante et plus seduisante. A son exterieur ravissant elle unissait les plus hautes qualites de l’esprit et du c?ur: ,,sa bonte se refletait non seulement dans son regard, mais aussi dans sa voix et dans toutes ses manieres“. Le temps passe a Petersbourg, jusqu’en 1813, fut le plus brillant de sa vie. Les Narychkine habitaient l’hiver leur maison de la Fontanka (actuellement a la comtesse Chouvaloff), et l’ete, la villa „Ma Folie“, a Krestowsky. Ils vivaient avec un luxe extraordinaire, tenant table ouverte, recevant toute la ville et la Cour, et donnant des feles et des bals somptueux. La maladie de leur plus jeune fille, Sophie (nee en 1808), fit entreprendre a Mme Narychkine, en 1811, un voyage dans le midi de la Russie, a Odessa, ou elle resta tout l’ete; puis, l’automne, elle fit le tour de la Crimee. En 1815, elle partit pour l’etranger, et, toujours pour la sante de sa fille, y resta longtemps, dans divers pays, a Paris, en Suisse, en Allemagne, et meme a Londres. Elle ne revenait en Russie qu’a de rares intervalles et pour peu de temps: en 1818, a Petersbourg, elle vint marier sa fille ainee. Marine, au comte Gourieff. En 1824, elle perdit, encore a Petersbourg, dans la fleur de sa jeunesse et de sa beaute, sa cadette Sophie, fiancee au comte A. Chouvaloff; ce fut pour l’Empereur Alexandre un coup cruel, qui assombrit la derniere annee de son existence. En 1835, Mme Narychkine se fixa avec son mari a Odessa. C’est a ce moment que commence a jouer un certain role dans son existence le general Brozine, aide de camp en retraite: les genealogies portent que, devenue veuve en 1838, elle l’aurait epouse. Dans les dernieres annees de sa vie, Mme Narychkine resta presque constamment a l’etranger, n’allant que rarement a Odessa. Elle est inhumee a Munich, sa tombe porte l’inscription suivante: „Ici repose la depouille mortelle de Marie Narischkin, nee princesse Czetwertinska, nee le 14 Fevrier 17 79, decedee le 6 Septembre 1854“. Elle avait eu cinq filles et un fils, Emmanuel (ne 1813, -j- 1902). (D’apres une miniature de l’Ermitage Imperial.)