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102 Le baron THEODORE RARLOWITCH RORFF, 1779—1823, general aitle de camp, fils du chef de la noblesse du gouvernement de Courlande, recut a la maison paternelle une excellente education; entre au service a la Garde a cheval, il resta toute sa vie dans la cavalerie, et, de 17 94 a 1815, ne cessa pour ainsi dire pas de faire campagne. L’assaut de Prague lui valut la croix de St-Georges de 4e classe, et une blessure au bras a Preussisch-Eylau celle de 5e classe. Il fit partie, en 1809, du corps envoye en Galicie sous les ordres du prince S. Golitzyne: l’habilete qu’il y deploya dans la rectification de frontieres entre la Russie et l’Autriche le fit nommer, le 14 septembre, general aide de camp. En 1812, il etait a la tete du 2e corps de cavalerie de reserve, et fut de presque toutes les affaires importantes de la Guerre Patriotique et de beaucoup de batailles de la campagne de 1815—1814; mais ,,le jour de gloire de la vie de Rorff fut la grande journee de Borodino“, car ce fut sa serie d’attaques de cavalerie qui nous fit rester maitres du champ de bataille. A la suite de ce glorieux exploit, il fut promu general-lieutenant. Il rendit encore de brillants services a Malo-Yaroslawetz et a Yiazma, ou les cuirassiers de Pskoff, sous ses ordres, aneantirent les cuirassiers francais et recurent pour ce fait d’armes la cuirasse francaise. Au temoignage d’un contemporain, le baron Rorff etait „un homme a l’ame elevee, aime et estime de tous. D’un caractere doux, d’une bonte qui l’emportait sur toute autre consideration, il etait pret a tous les sacrifices au nom du bon droit. Etranger a la dissimulation et a la flatterie, il ne pouvait les souffrir chez ses subordonnes. Avec son corps puissant et sa taille de geant, il supportait vaillamment les fatigues de la guerre, possedant en outre un talent particulier, celui de faire faire a ses camarades, quand tout le monde manquait de pain, des repas succulents et recherches“. Il epousa la fille du conseiller d’etat actuel Chidlowsky, Catherine Grigoriewna, qui se noya au cours d’une promenade en barque, et il eut un fils, Paul (ne en 1812, -j- 1851), qui succomba au cholera. Il mourut a Orel d’un abces au poumon, le 50 aout 1823, et y fut inhume, pres du palais archiepiscopal. Les officiers de la 2e division de cuirassiers recueillirent entre eux 10.000 roubles et firent elever sur sa tombe un monument du au ciseau du professeur Martos. (D’apres une miniature de la collection du Grand-Duc Nicolas Mikhailowitch.)