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100 ELISABETH ALEXANDROWNA DEMIDOFF, 1779—1818, la plus jeune fille du baron Alexandre Nicolaewitch Stroganoff (f 1789) et d’Elisabeth Alexandrowna, nee Zagriajsky, naquit le 5 fevrier 1779-Toute jeune encore, elle epousa le riche moscovite, dans la suite conseiller prive et commandeur de l’Ordre de Malte, Nicolas Nikititch Demidoff (1773—1828), connu pour sa bienfaisance et sa generosite de Mecene-Peu apres son mariage, Demidoff emmena sa femme a l’etranger et se fixa avec elle a Paris, dans l’ancien palais des ducs de Praslin. Leur 'union ne fut pas henreuse, et l’incompatibilite de leurs caracteres et de leurs gouts ne tarda pas a amener un eloignement reciproque, qui faillit se terminer par une rupture complete apres la naissance, en 1812, de leur second fils Anatole. Sans etre une beaute, Mme Demidoff possedait une grace extraordinaire, et, quand elle dansait, les assistants montaient sur les sieges pour ne perdre aucun de ses mouvements. Inconstante et frivole, mais non sans une certaine culture, avec du gout pour la litterature et les arts, c’etait une grande coquette: elle aimait se faire representer tantot en bacchante, le corps a peine voile d’une peau de panthere (miniature de la collection Demidoff), tantot dans la posture d’une bienheureuse en priere (portrait appartenant a la comtesse N, Sollogoub). Dans le monde, elle etait entouree d’une troupe d’adorateurs et elle-meme expliquait son gout pour les beaux hommes par la jouissance esthetique que lui procurait tout ce qui etait artistique. Sa coquetterie et son amour des distractions mondaines allaient mal avec le caractere de son mari, severe et dur dans son interieur; separes en fait, ils se voyaient rarement, mais ce desaccord domestique passait presque inapercu sous le masque bruyant de la vie mondaine. Tout en allant assez souvent au theatre et dans les autres lieux de divertissement publics a la mode, Mme Demidoff preferait recevoir chez elle, et sa maison etait le rendez-vous d’une societe nombreuse et extremement melangee; elle aimait beaucoup les cartes, et le gros jeu qu’on jouait a ses soirees eveilla meme l’attention de la police. Elle avait une passion pour la France et les Francais, et un culte pour le Premier Consul, qu’elle appelait ,,le dieu de l’Europe“. Dans les premieres annees du XIXe siecle, lorsque les rapports entre la France et la Russie commencerent a etre tendus, les Demidoff quitterent Paris et se rendirent en Italie, puis, en 1812, rentrerent en Russie el se fixerent a Moscou, dans leur vieille maison de Nemetzkaia Sloboda. Pendant que lui equipait tranquillement a ses frais un regiment d’infanterie, elle etait tout entiere a ses souvenirs de Paris, jetant des regards furtifs sur la pendule en malachite qu’elle avait arretee, a en croire les mauvaises langues, en disant adieu au bel emigrant Ileraclius de Polignac, commandant du regiment d’Apcheron. A la Restauration, Mme Demidoff retourna a Paris, mais sans son mari, qui se fixa a Florence. Pourtant elle ne put jouir longtemps du retour dans sa France bien-aimee: elle mourut presque subitement dans de cruelles souffrances, le 27 mars 1818, a l’age de 39 ans, apres une courte maladie. Elle est inhumee au cimetiere du Pere-Lachaise, et son fils Anatole a fait elever sur sa tombe un magnifique obelisque de marbre blanc. De scs deux fils, l’aine, Paul (ne 1798, -f- 1840), epousa Aurore Schermvall. et le plus jeune, Anatole (ne a Florence en 1812, -j- 1870\ la princesse Mathilde Bonaparte. (D’apres une miniature de la collection Demidoff.)