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53 ADRIEN MOISE E WIT Cil GRIBOWSKY, 1767—1834-, secretaire d’Etat de Catherine II, Ills d’un officier cosaque, naquit a Loubny le 26 aout 1767; il descendait par sa mere d’une vieille famille noble de Petite-Russie, les Soulim. Sorti de l’universite de Moscou, Gribowsky lit des traductions, et ses travaux litteraires parvinrent a la connaissance de Derjavine, qui le fit entrer au service a Petrozavodsk, dont il etait gouverneur. Gribowsky eut l’habilete de capter rapidement l’entiere confiance de son chef, pour la tromper ensuite outrageusement en dissipant au jeu des sommes appartenant a l’Etat. Derjavine etoulia l’affaire, mais Gribowsky dut chercher un autre emploi, et entra a la Chancellerie de campagne de Potemkine lors de la 2° guerre de Turquie. Sachant manier la plume, il se vit confier la redaction du journal des operations militaires., puis, au congres de Yassy, les fonctions de secretaire du congres. La mort inattendue de Potemkine et les relations etroites de Gribowsky avec lui, non seulement n’entrainerent pas sa perte, mais encore le firent entrer au service de l’ancien rival et ennemi du prince de Tauridc, P. Zouboff, dont l’insinuant Gribowsky sut rapidement se concilier la faveur; le 18 janvier 17 92, de conseiller de cour il fut fait colonel-lieutenant du regiment de cavalerie legere d’Izioum, nomme directeur de la chancellerie de Zouboif, et ne tarda pas a arriver a se rendre indispensable et a devenir le bras droit du favori tout-puissant, mais vil et nul. L’Imperatrice elle-meme eut connaissance des capacites et du zele de Gribowsky et les apprecia: le 11 aout 1795, elle le fit secretaire d’Etat a son bureau des suppliques. Les ressources considerables dont se trouva disposer alors Gribowsky lui permirent de vivre largement: tout Petersbourg s’etonnait de son luxe et de sa prodigalite. Gai et communicatif, il aimait la musique, ayant un orchestre a lui et jouant lui-meme du stradivarius. Avec la mort de Catherine II, s’ouvrit pour lui une ere de disgrace: il fut, le 14 janvier 1797, destitue de toutes ses fonctions et exile de Petersbourg, et, en mai, interne a la forteresse Pierre-et-Paul : il avait a verser une indemnite pour des tableaux disparus au palais de Tauride, et pour des migrations illegales de paysans appartenant a l’Etat. Il s’executa, fut libere au debut de 1799. mais envoye l’annee suivante a Schlusselbourg sous l’inculpation d’avoir trafique de terrains appartenant a l’Etat en Nouvelle-Russie. En fevrier 1801, il sortit de prison et se fixa a Yichnevtchina, sa propriete du gouvernement de Podolsk, d’ou il ne tarda pas a aller s’installer a Moscou. Il y reprit sa vie fastueuse de jadis, compromit ainsi sa fortune, et, en 1814, se retira dans ses proprietes, sauvees du desastre, du village de Chtchourowo, sur l’Oka, vis-a-vis Kolomna. Il tenta des affermages pour se remettre a Hot, mais sans succes, et, en 1817, deposa son bilan. Presque jusqu’a la fin de sa vie, il fit toutes les demarches possibles pour se justifier de l’accusation de banqueroute frauduleuse; il gagna son proces, mais y laissa le reste de sa fortune. Gribowsky avait epouse Natalie Akimowna Tchistiakoff, et eut un fils et une fille, mariee plus tard a Gouberti. Il mourut le 28 janvier 1834 et fut inhume au monastere de Goloutvino a Kolomna. Les contemporains ne conserverent pas de Gribowsky un bon souvenir: pour Derjavine, qui l’avait tire d’affaire lors des malversations qu’il commit a l’age de 19 ans seulement, il n’eut que de l’ingratitude; a. Zouboff, auquel il devait tout, il tenta de faire du tort sous le regne de Paul, pour des raisons d’interet. Dans les dernieres annees de sa vie, il composa ses Memoires, qui le sauverent de l’oubli. Il ne manquait ni d’esprit ni d’un certain talent d’observateur, mais son esprit etait peu profond et son observation superficielle : il avait beaucoup vu, mais saisissait mal le sens des evenements marquants : ceci diminue considerablement l’importance de ses Memoires, qui fourmillent de menus details vides de fond: et pourtant il avait eu une position exceptionnelle pres de Zouboff, qui avait occupe, pendant les sept dernieres annees du regne de Catherine II le premier rang dans l’Etat. (D’apres une miniature de Fuger (1829), propriete de N. Gouberti, a Moscou.)