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171 Le comte ALEXIS ANDREEWITCH ARAKTCHEEFF, 1769 —1854, naquit le 25 septembre 1769, fit ses etudes au Corps des Cadets de l’Artillerie et fut promu officier en 1787- Le comte N. Saltykoff le fit nommer maitre de geometrie au Corps, mais il traita les cadets avec une telle brutalite qu’on le renvoya dans la troupe: il fut designe pour Gatchina. L'a, son assiduite, sa ponctualite, son infatigable activite et sa severite dans le service lui acquirent la confiance du Grand-Duc Paul Petrowitch. A son avenement au trone, en 1796, Araktcheeff, alors age de 26 ans, fut fait general major, commandant de Petersbourg, et decore de Ste-Anne de lre classe; l’annee suivante, il recut le titre de baron (5 avril), l’ordre de St-Alexandre et le village de Grouzino avec 2000 tetes de paysans. En 1798, apres une courte defaveur, il fut nomme, etant general lieutenant, inspecteur general de l’artillerie et eleve, le 5 mai 1799, a la dignite de comte. Des desordres survenus en 1799 a l’arsenal de Petersbourg provoquerent le courroux de l’Empereur: ArattcheefE fut deplace et resta dans la vie privee jusqu’en 1805, ou Alexandre Ier le rappela a l’inspection de l’artillerie. Ministre de la guerre depuis 1808, et inspecteur general de l’infanterie et de l’artillerie, il fit preuve de talents incontestables d’organisateur dans la reorganisation de l’artillerie russe. Apres la Guerre Patriotique, pendant laquelle il avait ete le collaborateur de l’Empereur pour la formation des reserves, le completement et le ravitaillement de l’armee, il fut exclusivement charge, comme president du departement militaire du Conseil de l’Empire (depuis 1810), de la realisation de toutes les reformes militaires. Dans cette partie purement technique du metier, il deploya une habilete consommee, faisant regner partout un ordre et une discipline severes: mais l'a semblaient se borner les qualites effectives de cet homme, qui joua un role si considerable au cours de deux regnes consecutifs et exerca sur les affaires une influence si deplorable dans les dernieres annees d’Alexandre Ier. Cette epoque, si etroitement liee au nom d’Araktcheeff, et qui passa a la posterite sous le nom d’Araktcheevchtchina, fut precisement celle des colonies militaires, dans l’administration desquelles se donna si bien carriere son naturel despotique et cruel. La premiere idee de leur organisation, comme il est aujourd’hui demontre, appartenait exclusivement a l’Empereur lui-meme et trouva meme a sa naissance un adversaire dans la personne d’Araktcheeff.· cependant, une fois a la tete de l’affaire, il y introduisit son regime de rigueur vetilleuse et d’intraitable severite degenerant a l’occasion en cruaute. Dans ces dix dernieres annees du regne, son influence s’etendit a toutes les branches de l’administration interieure, et il devint de fait premier ministre. La mort de l’Empereur Alexandre mit un terme a la carriere d’Araktcheeff, et une des premieres mesures que prit l’Empereur Nicolas pour apaiser les esprits fut de l’eloigner des affaires et de la Cour: il se retira dans son Grouzino, ou il resta presque a demeure jusqu’a sa mort, le 21 avril 1834; il y fut inhume, dans la cathedrale de St-Andre. Il avait epouse Natalie Yassiliewna Khomoutoff (1785 —1842), dont il ne tarda pas a se separer et dont il n’eut pas d’enfants. Il eut un fils naturel, M. Choumsky. Il resta de longues annees avec Nastasie Minkine, qui fut tuee par ses gens- U laissa sa fortune considerable a l’Empereur. qui la fit remettre au Corps des Cadets Araktcheeff de Nijny-Novgorod. Le comte Araktcheeff avait pour devise : „Devoue sans flatterie“. Ambitieux et egoiste au c?ur sec et dur, il n’aima ses imperiaux bienfaiteurs que par interet personnel: il ne connaissait pas l’amour de la patrie, mais on ne saurait lui refuser un devouement aveugle a la personne de Paul et d’Alexandre, dont il venerait la memoire. En 1855, il versa a la Banque de l’Etat une somme de 50.000 roubles assignations destinee a recompenser, par les soins de l’Academie des Sciences, la meilleure histoire du regne d’Alexandre Ier publiee en 1925, centenaire de la mort de ce prince: le montant du prix sera, capital et interets en 1925, de deux millions de roubles, dont les trois quarts seront verses a l’auteur du memoire couronne et l’autre quart reviendra a l’Academie. (D’apres une miniature appartenant a Mme C. Evreinoff, St-Petersbourg.)