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167 NATALIE YASSILIEWNA BOULGAKOFF, 1785 —1841, fille du prince Basile Alexeewitch Khovansky (1755 —1850 ), senateur, et de sa premiere femme, Catherine Petrowna Narychkine ( 1757 —1795), naquit le 7 mai 1785. Privee de bonne heure des soins maternels et elevee par son pere, homme intellectuellement insignifiant, et, dans son interieur, encombrant et desordonne, Natacha, bonne, serieuse et douce, fit une jeune fille entendue, sans gout pour la parure et les distractions frivoles. Au temoignage de Wiegel, ,,elle etait intelligente; un caractere un peu hautain et railleur, un grain de coquetterie et une physionomie fort agreable lui donnerent des son enfance une originalite attrayante : on voyait deja qu’elle serait, comme son pere, une bonne vivante...- A 16 ans, ses regards hardis semblaient chercher des victimes de marque, et sa voix charmante enchantait tout le monde“: son futur mari ecrivait d’elle: ,,L’ainee a une voix delicieuse, une voix qui penetre le c?ur“. A 24 ans, elle epousa Alexandre Yakovlewitch Boulgakoff (1781—1865; v. № 85), connu dans la suite comme directeur des postes de Moscou. Il y avait deja longtemps qu’elle ne lui etait pas indifferente; il ecrivait a son vieux pere: „C’est sa personnalite que j’aime, et nous nous payons de retour“. Il etait sur de „sa bonne amitie“, d’autant plus „qu’elle avait deja refuse deux partis avantageux, le jeune Kourakine et le prince Gortchakoff“. Le vieux Boulgakoff, bien qu’il eut un faible pour Natacha, ne voulut pas d’abord donner son consentement, en raison de ,,l’ostentation du prince Basile“; il finit pourtant par approuver le choix de son fils aine, mais n’eut pas le bonheur de vivre jusqu’au mariage (-j- 7 juillet 1809): la ceremonie eut lieu a Gorbovo, pres Moscou, le 27 aout 1809. De caractere et de gouts, la jeune femme se trouva etre tout l’oppose de son mari, et pourtant l’union fut des plus heureuses. Completement absorbe par ses fonctions et ses interets de societe, sa nombreuse correspondance, ses receptions, ses visites et les commerages de Moscou, il avait peu de temps a consacrer a son interieur: tout son bonheur domestique etait l’?uvre de sa femme, a laquelle d’ailleurs il ne menage pas les eloges dans ses lettres a son frere; celui-ci, de son cote, aimait et admirait sa belle-s?ur. L’education des enfants et tous les soins du menage etaient aux mains de Mme Boulgakoff, et elle avait encore l’art de complaire a son mari en organisant frequemment, avec des ressources relativement peu considerables, des receptions, diners, soirees et toute espece de distractions pour lesquelles il avait une veritable passion. Et elle savait toujours le contenter: il etait dans l’enthousiasme de l’habilete de sa Natacha a tout bien arranger, avec ce qu’on avait, chez soi, et sans avoir a rougir devant des invites parfois fort riches ou haut places. Chez elle, on etait bien recu et on ne s’ennuyait pas. Outre les soins du menage, elle avait encore ceux de la gerance des proprietes. En 1822, elle installa a Belorous-skaia une tisserie pour les besoins de la maison, et la manufacture de draps que son pere lui avait laissee a Gorbovo, non seulement elle la fit valoir, mais encore elle l’agrandit et y prit les commandes de l’Etat. Lorsque, en 1835, il y eut des troubles parmi les ouvriers des fabriques voisines, elle vint a Gorbovo, y resta et y maintint l’ordre. Son mari lui rendait bien justice; il disait: „Natacha est une femme pour les petites choses, mais quand ca devient serieux, il y a bien des hommes qui ne la valent pas“- Il lui trouvait „des vertus masculines“ et ecrivait a son frere: ,,0n ne peut pas ne pas l’aimer, surtout moi. J’ai fait tant de fois l’epreuve de son amour passionne et de son amitie pour moi! J’ai eu beau courir le monde, je n’en ai pas va une seule comme elle“. Elle eut douze enfants, dont il ne survecut que deux fils et deux filles, Constantin (ne 17 avril 1812), Paul (ne 1825), Catherine (nee 1er mars 1811), qui epousa Solomirsky, et Olga (nee 1er juillet 1814), mariee au prince A. Dolgorouky. Ce fut une excellente mere, pleine de sollicitude: „Je remercie Dieu“, disait-elle, „pour mes enfants. Je leur dois beaucoup, car je me suis corrigee de bien des choses par la crainte de leur donner un mauvais exemple“. Elle mourut le 9 avril 1841; son mari lui survecut de 22 ans et sur ses vieux jours se remaria. (D’apres une copie par Astrakhoff d’un dessin de Molinari ?l81o] appartenant a Mme Boulgakoff, St-Petersbourg.)