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165 MARIE ALEXEEWNA NARYCHKINE, 1762—1822, la plus jeune fille de l’amiral Seniavine (1722— 1797) et d’Anne-Elisabeth, nee von Bradke (1753—1776), naquit le 9 mars 1762. A l’age de 5 ans, on la mit a l’institut des jeunes filles nobles (Smolna), qui venait d’etre fonde par Catherine; elle fut de la seconde promotion et recut, le 19 septembre 1775, le chiffre de l’imperatrice avec cordon gris a bande d’argent. Elle y passa les douze ans reglementaires, en sortit en 1779 et, deux ans plus tard, fut faite demoiselle d’honneur. Elle epousa peu apres Alexandre Lvowitch Narychkine (1760—1826) qui fut dans la suite grand chambellan et directeur general des theatres. Tant sous le regne de Catherine que sous ceux de Paul et d’Alexandre, les Narychkine furent des plus en faveur a la Cour; en 1799, Mme Narychkine fut faite dame de Ste-Catherine, et, le 1er janvier 1808, dame d’honneur- Les mauvaises langues pretendent qu’elle voulut ensuite le cordon de Ste-Catherine et que. n’ayant pu l’obtenir, elle se mit a „bouder“ et decida son mari a partir pour l’etranger. Ils allerent, en 1815. accompagner le couple Imperial au Congres de Yienne, ou Narychkine avait ete attache a la personne de l’imperatrice. Ils passerent ensuite plusieurs annees a l’etranger: a Florence, ou ils avaient deux palais en ville et villa aux environs, un baron allemand pour intendant, un personnel de service considerable, des secretaires, des hommes et des dames de compagnie, des kalmouks hommes et femmes, le faste qu’ils deployerent fit l’etonnement general par sa magnificence et les prodiges d’excentricite de ce train de maison a la vieille mode russe. Pour la beaute, Mme Narychkine ne le cedait en rien a sa s?ur ainee, la comtesse Worontzoff. Quant au moral, les contemporains ne sont pas d’accord: il ne manque pas parmi eux de jaloux et de medisants, comme le fielleux Rostoptchine: „Depuis cette faveur de M. Narychkine“, ecrit-il, „lui et madame ont bien fait voir la trempe de leurs ames et tous deux ont secoue le joug de la pudeur et de l’honnetete“. De son cote, Wiegel, qui ne saurait passer non plus pour bienveillant, accorde a Mme Narychkine „de l’elevation de sentiments, de l’esprit d’economie, de la iLerte aristocratique et un caractere difficile“. Yoici aussi ce que dit d’elle le mari de sa s?ur, le comte S. Worontzoff, un des hommes les plus honorables et les plus equitables de son temps: „J’aime et j’estime infiniment ma belle-s?ur; elle a ete toujours parfaite dans sa conduite, bonne fille, bonne s?ur, bonne femme et bonne mere“. Son nom ne figure pas dans la chronique scandaleuse de l’epoque; pourtant Catherine II, pour taquiner Alexandre Narychkine, pretendit qu’un certain Azikoff, qui avait ete des intimes de sa maison, empietait sur ses prerogatives de mari; Narychkine emboita le pas et fredonna a l’imperatrice l’air alors en vogue· „Yoil'a l’objet de ma flamme“, en clignant de l’?il du cote d’Azikoff et en disant „femme“ au lieu de „flamme“ Marie Narychkine mourut a St-Petersbourg le 50 decembre 1822, et fut inhumee au monastere d’Alexandre Newsky. Elle edifia toute la ville par sa fin chretienne et par l’humilite et la fermete d’ame dont elle fit preuve devant la mort. Elle avait eu deux fils, Leon, qui epousa la comtesse O. Potocki, et Cyrille la princesse M. Lobanoff-Rostowsky, et deux filles, Marie, qui ne fut pas mariee, et Helene, qui epousa en premieres noces le prince A Souvoroff, et en secondes noces le prince B. Golitzyne, (D’apres une miniature appartenant a M. Y. Narychkine, St-Petersbourg.)