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19 BASILE STEP AN О WITCH POPOFF, 1745 —1822, de famille ecclesiastique, naquit dans lie gouvernement de Kazan le 17 decembre 1743, y fit ses etudes au gymnase, puis entra au service militaire, le 11 aout 1767, comme porte-enseigne. Lors de la lre guerre de Turquie, il prit part au siege de Bender, et fut, a partir de 1771, secretaire du prince B. Dolgorouky-Krymsky, dont il ne devait plus jamais se separer, et qui, lui-meme administrateur inhabile et ennemi de la bureaucratie, faisait grand cas de l’esprit et de la plume experte de Popoff. Directeur d’abord de la chancellerie de campagne, puis de celle du general gouverneur de Moscou, il passa lieutenant-colonel le 1er mai 1782, mais perdit son protecteur. Il ne tarda pas d’ailleurs a se faire apprecier de Potemkine, qui le prit a son service; colonel le 8 avril 17 84, il fut des lors inseparable du prince serenissime, auquel il sut se rendre indispensable, qui lui temoigna une entiere confiance et le chargea de toute sa correspondance. Grace a ses capacites et a la puissante protection dont il disposait, Popoff parvint a une haute situation et se fit une notoriete comme le plus intime „ du magnifique prince de Tauride“. Catherine lui remit le soin des funerailles de Potemkine et lui ecrivit de sa propre main une lettre de consolation. Il etait alors, a la fin de 1791, general major, decore de St-Yladimir de lre classe et riche proprietaire en Nouvelle-Russie. Bezborodko expliquait son influence aux affaires en disant „qu’on a peur d’enfreindre la volonte de Potemkine, dont Popoff argue; quand il s’agit de l’administration precedente, il va tout droit declarer qu’on veut porter atteinte a la memoire du prince“.... En janvier, Catherine lui confia la gerance de ses menues depenses, et lui donna le cordon de St-Alexandre, tout en etant parfois mecontente de lui „quand il s’ingeniait a entrer dans une foule de comptes inutiles“. La meme annee, il est nomme chef du Cabinet, et l’annee suivante gerant des usines de Kolyvansk et de Nertchinsk. Au milieu des intrigues et des jalousies de la Cour, il sut adroitement conserver non seulement sa position, mais aussi la confiance de l’imperatrice, qui continuait a ne lui menager ni les recompenses en terres ni sa faveur. Aussitot apres la mort de Catherine, le 15 novembre 1796, il fut promu general lieutenant, puis permuta conseiller prive. Il eut l’habilete de ne pas tomber en disgrace sous Paul, et fut nomme, en 1797, president du College des finances, et le 25 novembre 1798 senateur. Il finit cependant par ne pouvoir echapper a la defaveur et fut relegue dans ses terres en 1799, ou il s’occupa a faire valoir. Ce ne fut qu’au commencement de 1807 qu’Alexandre Ier le fit venir a Petersbourg -et le chargea de l’organisation de l’intendance de l’armee de Bennigsen, lui temoignant ainsi non seulement sa confiance dans ses capacites pratiques, mais aussi sa foi dans son integrite. Apres Tilsitt, il fut fait, le 22 juin 1807, conseiller prive actuel, le 1er janvier 1810 membre du Conseil de l’Empire, le 19 avril 1812 president de la Commission des Requetes, le 21 septembre 1818 membre honoraire de l’Academie des Sciences, et le 4 novembre 1819 president du departement du Conseil de l’Empire. Cependant sa vue faiblissait et l’obligeait a se soigner constamment a l’etranger, ou il residait la plupart du temps, ce qui ne l’empecha pas de devenir aveugle en 1820. Il mourut a Petersbourg le 5 novembre 1822 et fut inhume au cimetiere St-Lazare, au monastere d’Alexandre Newsky. Il laissait une immense correspondance et d’interessants memoires encore inedits. Souvoroff donne de Popoff une caracteristique curieuse: „C’etait un excellent et honnete homme, adroit et experimente en affaires, d’acces facile, exempt de fierte et toujours pret a compatir a l’infortune. Il a su se concilier l’estime et l’affection generales“- Catherine II ne cessa de l’apprecier; elle disait a Khrapovitzky que c’etait un homme „assez clairvoyant, a l’esprit ouvert et qui lui etait personnellement necessaire“. Il comptait de nombreux envieux, et meme Bezborodko, qui l’appelait a Yassy „son meilleur auxiliaire“, ne se fit pas scrupule de medire sur son compte. Tous les contemporains sont cependant unanimes a faire l’eloge de sa simplicite et de sa bonte, qui le portaient, „en presentant la requete d’infortunes a soulager, a repandre des larmes sinceres et a faire incliner la Souveraine a la pitie“. Parvenu aux plus hauts echelons de la hierarchie et devenu possesseur d’une grosse fortune, Popoff etait doue d’un esprit peu commun et de brillantes capacites, et, s’il n’etait pas sans egoisme dans la recherche de ses interets personnels, il ne fut victime de cette maladie de son siecle qu’autant, sinon moins, que n’importe lequel de ses contemporains. (D’apres un original de Lampi, appartenant a P. Romanoff, St-Petersbourg.)