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16 Le prince serenissime PIERRE YASSILIEWITCH LOPOUK.HINE, 1755—1827, fils (lu major Basile Lopoukhine et de sa femme, nee Khoneneff, entra au service en 17 69 comme porte-enseigne au regiment Preobragensky; en 1775, il etait deja capitaine-lieutenant et, colonel deux ans apres, a l’age de 25 ans, il passa au service civil, et fut nomme ensuite, en 1779, grand maitre de la police ‘a St-Petersbourg. Il sut se concilier la faveur de l’imperatrice et devint, en 1785, gouverneur de Tver avec le rang de brigadier, puis, en 1784, de Moscou avec celui de general major; il passa de l'a, en 17 95, deja general lieutenant, general gouverneur de Yaroslavl. Il avait jusque-fa, dit un contemporain, „parcouru sa carriere d’un pas mesure“. Mais avec l’avenement de Paul Ier, „la fortune lui sourit“: „le hasard aveugle eleva le dignitaire de second ordre au premier rang dans l’Etat“- L’Empereur, tombe amoureux de sa fille ainee Anne, combla d’honneurs et de faveurs le pere, qui encourageait cette passion- Fait conseiller prive et senateui-j Lopoukhine devint, en 1798. procureur general; il fut nomme, le 7 novembre 1798, chevalier de St-Andre, puis de Ste-Anne de lre classe, grand croix de l’ordre de Malte et conseiller prive actuel: eleve, le 19 janvier 1799. a la dignite de prince, il recut, le 22 fevrier, le titre d’altesse et les armes de prince avec la devise Blagodat. Le 11 mars, il fut gratifie de la livree de Cour et du domaine de Korsoun, gouvernement de Kieff. En ruse courtisan, qui connaissait le caractere fantasque et l’humeur changeante de l’Empereur, il resolut alors de ne pas tenter plus longtemps la fortune et, le 7 juin 1799, il se lit relever de toutes ses fonctions; il restait de son passage au poste de procureur general un oukaze en date du 19 novembre 17 98 interdisant l’application de chatiments corporels aux septuagenaires. Sous Alexandre Ier, Lopoukhine fut nomme, en 1801, membre du Conseil de l’Empire. puis, en 1805, ministre de la justice, en 1810, president du departement du Conseil de l’Empire et enfin, du 25 mai 1816 jusqu’a sa mort, il exerca la presidence de ce Conseil et du Comite des ministres: il avait ete promu a la premiere classe de la hierarchie le 50 aout 1814. Le prince Lopoukhine mourut le 6 avril 1827 et fut inhume dans ses terres patrimoniales pres de Por-khovo. Il avait epouse Prascovie Ivanowna Levchine, dont il eut trois filles, et en secondes noces Catherine Nikolaewna Chetnelf, dont il eut un ills et. trois filles. Grand et bel homme, Lopoukhine avait beaucoup de succes aupres des femmes, et ne renonca pas a faire le galant jusque dans sa vieillesse: les dames faisaient de lui tout ce qu’elles voulaient. Pourtant la princesse C. Dachkoff, avec sa laideur et ses proces sans fin, le represente comme un homme „faux, dissimule et rancunier“; selon d’autres, il avait „le caractere vif, mais le c?ur bon, la decision prompte et la routine des affaires“. Ami d’Araklcheeif, il n’etait pas bien avec K_outaissoff, auquel il devait tout, car c’etait Koutaissoff qui avait appele l’attention de l’Empereur sur sa fille. Son astucieux egoisme fit meme montre de grandeur d’ame, un jour qu’il s’etait plaint de Koutaissoff et l’avait fait condamner a la relegation en Siberie : il implora sa grace a genoux, convaincu naturellement que, malgre tout, le serenissime barbier, l’indispensable de Paul, ne s’en irait pas si loin, et, a son retour, pourrait lui faire du tort. Pour trouver l’Empereur de bonne humeur. Lopoukhine venait lui presenter ses rapports a 6 heures du matin. Exempt de pointilleuse presomption et toujours plus accessible aux avantages materiels, il pretendait „que la natui’e met tous les hommes au monde sur le meme pied, que le titre d’altesse n’eclaire pas l’esprit, ne defend pas du froid quand il gele, ne donne pas de clarte a une piece obscure et ne fait que donner de celui qui le porte une plus mauvaise idee“. Le prince I. Dolgorouky trace de lui un portrait bien juste: „Egoiste de caractere et de sentiment, indifferent a la patrie, au trone et au prochain, il ne faisait le bien et le mal qu’a l’aventure, sans intention ni propos delibere; il n’aime personne que lui-meme, ne tient a rien qu’a son plaisir, qu’il se procure par tous les moyens sans distinction“. I D’apres un original de Borovil·owsky. appartenant au prince serenissime Lopoukhine-Demidoff, Korsoun, gouv. de Kieff.)