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La comtesse CATHERINE YASSILIEWNA SKAVRONSKY, 1761—1829, fille de Basile Andreewitch Engelhardt, proprietaire de Smolensk, et d’une s?ur du prince Potemkine, Marthe Alexandrowna, fut amenee a Petersbourg атес ses s?urs, en 1776. lorsque son oncle le favori venait d’arriver au comble des honneurs, et faite demoiselle d’honneur. L'a, elle eut le meme sort que scs s?urs Alexandrine et Varvara. „Elle etait la plus gentille des trois, et son oncle devint amoureux d’elle; etre amoureux, dans la langue de Potemkine, c’etait gouter les delices de la chair: il faisait ensuite payer scs intrigues amoureuses par l’Etat, en faveurs et recompenses de toute nature, destinees a allecher les riches partis et a procurer a chacune des jeunes filles, au sortir de la couche du satrape, une fortune solide“. Ainsi s’exprime le prince Dolgorouky, cousin germain du comte Skavronsky. Catherine Engelhardt, avec son humeur douce et eternellement taciturne, et son caractere flegmatique, n’etait pas faite pour les passions orageuses; de toute la bonte et la sensibilite de son c?ur elle crut a ce qui lui semblait etre l’amour ardent de son oncle et se donna a lui sans l’aimer, pour ne pas lui faire de peine. Potemkine, de son cote, fut d’ailleurs loin d’avoir pour elle, malgre sa beaute seduisante, une passion aussi vive que pour ses s?urs, mais aussi sa liaison avec elle dura plus longtemps. Elle etait egalement honoree de la faveur de l’imperatrice: elle allait aux reunions de l’Ermitage, et fut des quatre demoiselles d’honneur qui accompagnerent la souveraine, en 1780. dans son voyage en Russie Blanche. Elle inspira a cette epoque une vive passion au comte Skavronsky, qui, bien que sachant sa liaison avec Potemkine, l’epousa, le 10 novembre 1781. Elle lui fit obtenir des dignites et des decorations, mais lorsqu’en 1784 il fut nomme ministre a Naples, la comtesse, au grand chagrin de son mari, dut rester a Petersbourg: Potemkine n’entendait pas se separer de cet „ange incarne“. Le 17 aout 1786, en jouant devant son miroir dans la chambre de son oncle, elle s’etait attache sur la poitrine le portrait de l’imperatrice: „Ma cherie, va remercier Sa Majeste: tu es dame d’honneur", et, quoi que put faire sa niece, Potemkine lui donna un mot pour Catherine, qui, sans enthousiasme, ne laissa pourtant pas d’acceder 'a la demande de son ancien favori. Le prince de Tauride une fois parti pour la guerre, elle fut rappelee en Italie par son mari, deja souifrant. Sa sante ne lui permettait pas de recevoir, mais la comtesse ne tenait pas non plus aux distractions; elle passait ses journees dans le des?uvrement, ses soirees a jouer aux cartes, et se mettait au lit en ecoutant les recits de sa fille de service, sans trop s’inquieter du sujet: elle n’avait plus aucun ressort moral. Vigee-Lebrun, qui fit son portrait a cette epoque et fut enthousiasmee de sa beaute, dit que „son plus grand bonheur etait de rester sur une chaise longue, sans corset, enveloppee dans une immense fourrure noire“. Les bijoux que lui avait donnes Potemkine, elle ne les porta presque pas ; elle regardait ses caisses de toilettes de prix commandees a Paris, en disant simplement: „Pourquoi? Pour qui? A quoi bon?“ Le 25 novembre 1795, elle perdit son mari (ne en 1757), qu’elle n’avait jamais aime, et ne tarda pas a retourner a Petersbourg, ou Paul Ier, le jour de son couronnement, la fit dame de Ste-Catherine. Elle n’avait pas moins de 57 ans lorsqu'elle se prit pour la premiere fois d’une folle passion pour un Italien, le comte Litta: le mariage fut celebre le 51 octobre 1798. Ce fut une union des plus heureuses. Le 14 decembre 1798, la comtesse recut la grand croix de Saint-Jean-de-Jerusalem, le 18 avril 1809 Ste-Catherine de l®re classe et le 1er janvier 1824 le titre de maitresse de la Cour. La comtesse Litta mourut le 7 fevrier 1829. au grand desespoir de son mari, et fut inhumee au monastere d’Alexandre Newsky, a l’eglise du Saint-Esprit. Elle avait eu deux filles de son premier mariage, Catherine, qui epousa le prince Bagration, et Marie, qui epousa le comte Pahlen, puis en secondes noces le comte Ojarowsky. La comtesse Litta, avec sa jolie tournure et son charmant visage, etait merveilleusement belle et infiniment sympathique. Segur pretend que „sa tete etait une petite tete d’Amour“. Le prince Tzitzianoff, qui eut pour elle une legere passion, la represente comme „un ange incarne de grace, de jeunesse et de beaute“- Der-javine l’appelle „un aimant pour les yeux“, la chanta sous le nom de „Pyrrha“ et prodigua a cette „aurore sans nuages“ toute une serie d’epithetes flatteuses. Le portrait ci-joint la represente avec une de ses filles. (D’apres un original d’Angelique Kauffmann. appartenant a la comtesse M. Branicki, Belaia-Tzerkoff, g. de Kieff.)