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5 La comtesse ALEXANDRINE YASSILIEWNA BRANICKI, 1754—1858, seconde fille de la s?ur du prince serenissime Potemkine de Tauride, Marthe Alexandrowna Engelhardt, parut a Petersbourg a 18 ans, a un age ou, dit Wiegel, elle n’etait plus „susceptible d’acquerir la brillante distinction intellectuelle de la Cour de Catherine; mais, grace a son esprit et a son caractere naturels, ainsi qu’a ses relations intimes avec son tout-puissant oncle, elle s’etait revetue d’une sorte de majeste, dont elle masquait les lacunes de son education“. Moins belle que ses s?urs, elle etait grande et elegante, et „sa fraicheur, son sourire serieux et infiniment agreable“, sa prestance toute royale plurent vivement a Catherine, dont elle resta toute sa vie la meilleure amie. Faite demoiselle d’honneur le 10 juillet 1775. demoiselle a portrait „avec portrait d’une grande richesse“ le 24 novembre 1777, elle joua en meme temps un grand role dans la vie de Potemkine. Elle epousa le 12 novembre 1781 le comte Xavier Branicki, ancien hetman de la Couronne de Pologne, et, nommee le meme jour dame d’honneur, conserva son appartement au Palais, ou sa table seule revenait a l’economat de la Cour a 400 roubles par jour. Elle accompagna Catherine dans son voyage sur le Dnieper a bord de la galere de Potemkine В о u g, assista.. seule avec le prince de Ligne, a la premiere entrevue de l’imperatrice avec Joseph II, et recut a Kieff l’ordre de Ste-Catherine de lre classe. Catherine se servit d’elle pour sa politique, comptant a la fois sur son intelligence et sur la position de son mari, dernier hetman de Pologne et en meme temps general en chef au service russe; elle la fit aller avec lui a la diete de Varsovie en 1791 pour concourir par ses charmes a gagner le roi Stanislas-Augusle au parti de la Russie. A la nouvelle de la maladie de Potemkine, la comtesse Branicki quitta Kieff a l’automne de 17 91 pour aller le soigner a Yassi, et recut son dei’nier soupir. Elle lit elever un monument, une colonne de pierre, a la place ou il etait mort, et commanda a Casanova un tableau representant la mort de Potemkine et connu par la gravure de Skoro-doumoff. Heritiere d’une bonne partie des biens du prince de Tauride, elle fonda en son honneur un hopital dans une de ses proprietes et consacra 200.000 roubles a l’elargissement de prisonniers pour dettes. En meme temps, grace a son economie et a sa parcimonie, elle accrut considerablement l’immense fortune de son mari, deux fois plus age qu’elle et completement efface dans son interieur., et le sauva plusieurs fois de la ruineElle en vint a ne plus savoir elle-meme le chiffre de sa fortune: „Je ne peux pas dire au juste, mais je dois avoir 28 millions“, disait-elle. Apres la mort de Catherine, la comtesse Branicki resta presque constamment dans ses domaines, l’hiver a Belaia-Tzerkoff, encore a l’etranger a cette epoque, et l’ete a sa metairie d’Alexandrie, situee a trois verstes de Га et heritee de son mari. Sa double aureole de la glorieuse amitie de Catherine et de Potemkine lui valut en province une veneration exceptionnelle: „les personnes de la plus haute qualite lui baisaient la main, et elle, femme d’esprit et de c?ur, tout a fait exempte de fierte, la leur presentait tout tranquillement et sans la moindre difficulte“. Son vetement imitait le costume russe particulier de Catherine, et elle employa pour ses enfants et petits-enfants le systeme d’education inaugure par Catherine pour le Grand-Duc Alexandre Pavlowitch. Ses occupations favorites a Alexandrie, qu’elle s’etait evertuee a transformer en un immense parc, etaient la sylviculture et l’arboriculture: sa passion et sa sollicitude pour les arbres allaient jusqu’a en faire laver les troncs au savon. „Tout le monde m’en veut de ne pas me faire faire de palais“, repetait-elle souvent; „je n’aime pas batir, moi, j’aime planter, et c’est plus difficile; apres moi, si la fantaisie prend a mon fils d’amonceler meme des palais de marbre, il aura de quoi“. Sa maison de bois, d’une simplicite effectivement toute rudimentaire, etait pleine de precieux objets d’art, donnes en cadeau ou laisses par Potemkine. Aimee et estimee a la Cour, la comtesse Branicki, restee veuve en 1819, recut deux fois a Alexandrie la visite de l’Empereur Alexandre, fut en correspondance avec l’imperatrice Marie Feodorowna, et, le 1er janvier 1824, fut faite grande maitresse de la Cour. Elle mourut le 15 aout 1858, en laissant deux fils, Ladislas, marie a Mme Vve Potocki, et Alexandre, mort celibataire, et trois filles, dont les deux ainees, Catherine et Sophie, epouserent deux comtes Potocki, et la plus jeune, Elisabeth, le prince M, Worontzoff. (D’apres un original de Brompton ?l78lj, appartenant a la comtesse M. Branicki. Belaia-Tzerkoff, gouv. de Kieff.)