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108 La comtesse NATALIE VLADIMIROWNA SALTYKOFF, 1737 —1812, femme de Nicolas Ivanowitch Saltykoff, etait fille du prince 'Vladimir Petrowitch Dolgoroukoff, gouverneur de Riga, et de la princesse Helene Vassiliewna Khilkoff. Elle se maria en 1762, fut faite dame d’honneur le 2 septembre 1793 et daine de Ste-Calherine le 5 aout 1797. Elle mourut le 7 septembre 1812 et fut inhumee a Tcherkoutino, gouvernement de Vladimir. La comtesse Saltykoff, belle dans sa jeunesse, mais faible et maladive, etait, dit Karabanoff, „intelligente, astucieuse et avare“ et se montrait peu dans la societe. Elle tenait de sa mere toute espece de vieilles pratiques russes, qu’elle suivait jusqu’a la superstition et dont elle tirait tout le parti possible pour se dispenser des ennuyeuses obligations mondaines. Catherine II ne l’aimait pas et ne faisait aucune attention a elle: le Grand-Duc Paul Petrowitch, auquel son mari fut attache en 17 73, n’etait pas non plus dans des dispositions particulieres a son egard : elle n’etait pas aimee davantage a la Cour du Grand-Duc Alexandre Pavlowit.ch. Evitant soigneusement les reunions de Cour, elle sortait rarement des appartements que son mari occupait au Palais, et allait repetant a tout le monde „qu’elle ne savait jamais rien de ce qui se passait“. Ce qui ne l’empechait pas cependant de tout faire pour pousser son mari et intriguer contre les autres. Elle accompagna son mari dans le voyage en Europe du Grand-Duc Paul Petrowitch et de la Grande-Duchesse Marie Feodorowna en 1781, mais sans position officielle dans la suite Grand-Ducale, et, aux ceremonies, les demoiselles d’honneur Borchtchoff et Nelidoff avaient le pas sur la comtesse Saltykoff, „qui est maladive et sort peu“, comme ecrivait Joseph II a son frere le grand-duc de Toscane. Le prince I. Dolgoroukoff, qui connaissait bien les Saltykoff, lui consacre les lignes suivantes dans son Sanctuaire de mon c?ur· „La comtesse Saltykoff est bien une grande dame, non seulement par son titre, mais dans l’ame- Si on passe sur quelques bizarreries el caprices de femme, elle a de la fermete de principes, de la constance de sentiments et de la grandeur d’ame: ses qualites sont foncierement nobles, ses sentiments eleves, son caractere male“. L’auteur ne trouvait sans doute pas incompatible a l’epoque avec la „grandeur d’ame“ et la noblesse la fameuse histoire de son coiffeur serf, dont elle craignait les indiscretions au sujet de sa perruque et qu’elle tint enferme trois ans dans une cage dans sa chambre, ne lui ouvrant que pour se faire coiffer. Quand le malheureux reussit enfin a se sauver, craignant pour son secret, elle se mit a le faire rechercher et s’adressa meme a l’Empereur Alexandre, qui, prevenu deja par la police, fit arreter les recherches et rassurer la comtesse en lui annoncant officiellement que son coiffeur s’etait noye dans la Neva. Elle etait connue dans le monde pour son originalite, sa langue aceree et ses sorties amusantes. Elle dit a la femme du comte Tolstoi, nomme ambassadeur de France, en prenant conge d’elle. „Marie, ca m’ennuie que tu ailles a Paris: les Francais vont t’attraper. Dis-leur en le moins possible: ils te parleront litterature, et toi, tu leur causeras de ce qui se passe a la foire“ La comtesse Saltykoff reussit a pliei tout le monde, meme les grands, a ses bizarreries. Malgre son litre de dame d’honneur, elle n’allait presque jamais a la Cour, sous le pretexte que „la faiblesse de ses nerfs ne lui permettait pas de supporter l’odeur de la poudre et des parfums“. Chez elle, elle ne laissait approcher les visiteurs qu’a distance, et elle avait d’affreux nains qui brulaient devant elle de la plume ou l’ecorce de tilleul; toujours vetue a la mode de son jeune temps, elle etait chargee de bijoux comme une icone miraculeuse. Elle poussait l’amour de l’argent jusqu’a la cupidite et amassa a son mari et a ses enfants un capital immense. Grace a son esprit et a la faiblesse de caractere de son mari, elle avait une grande influence sur les affaires de l’Etat: a la Cour, on la craignait et elle avait le droit ..de crier apres tout le monde pour tout ce qui n’etait pas a son idee“. S’il faut en croire le prince Dolgoroukoff, sa mort serait attribuable „aux continuelles emotions dues aux insucces de politique et aux demeles de notre cour avec Napoleon“ La comtesse Saltykoff eut une fille qui mourut en bas age et trois fils, Dmitri (1767 —1826), qui etait aveugle. Alexandre (1775 — 1837) et Serge (^1776—1828). (D’apres un original de Quadal, appartenant a la princesse serenissime A. Saltykoff, St-Petersbourg. )