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104 Le comte PIERRE SEMENOWITCH SALTYKOFF, 1698—1772, fils du general en chef Simon Andre-ewitch Saltykoff et de Thecle Yabovlewna, nee Volynsky, fut enrole tout jeune au regiment Preobragensky, puis envoye a l’etranger par Pierre le Grand en 1714 pour etudier l’art naval. Le regne d’Anne Ioannowna, qui l’appelait son cousin, contribua a son elevation, d’autant plus que sa femme, Prascovie Youriewna Troubctzkoi, etait d’une famille dont les membres avaient combattu les tentatives des adversaires de l’imperatrice. Le 19 janvier 1732.. il recut, en meme temps que son pere, le titre de comte: en 1754. il fit la campagne de Pologne avec rang de general major. Sous le regne d’Ivan Antonowitch, il fut fait general-lieutenant, senateur, puis general aide de camp; mais l’avenement d’Elisabeth le fit eloigner de Petersbourg: il fut d’abord envoye au corps expeditionnaire de Finlande, puis nomme chef de la milice territoriale de l’Ukraine avec le rang de general en chef. En 1759. il fut mis a la tete de l’armee qui se trouvait en Prusse pendant la Guerre de Sept-Ans, en remplacement de l’allemand Fermor; l’armee fut contente de la nomination d’un russe a la place de l’impopulaire Fermor. Le nouveau commandant en chef, a l’aide d’un mouvement tournant bien execute, tailla les Prussiens en pieces a Palzig, apres quoi, dit Bolotoff, „les troupes, ayant ainsi defait l’ennemi, reprirent courage et eurent encore plus de confiance dans leur vieux chef, qui, des son arrivee, avait plu aux soldats“- Enfin Saltykoff infligea a l’armee prussienne la defaite de Kunnersdorf, qui lui valut la gloire d’avoir vaincu l’invincible Frederic II et le rang de feld-marechal. Cependant il ne tira pas de ses victoires tout le parti qu’il aurait pu, moins par incapacite que parce que, mauvais diplomate, il ne savait pas s’orienter dans les relations de diplomatie et de Cour il se heurta a des difficultes continuelles, tant du cote de la conference a Petersbourg que de celui des Autrichiens ses allies. Le 1er aout 1760, il ceda le commandement, pour raisons de sante, a ce meme Fermor. Il fut en faveur sous Pierre III, mais Catherine II fut seche avec lui; il recut comme recompense une epee enrichie de brillants et fut nomme, en 1764, general gouverneur de Moscou. La peste, des desordres populaires, l’absence de troupes et la desapprobation de ses mesures par l’imperatrice lui produisirent un effet ecrasant, et il partit pour Marfino, sa propriete des environs. Le lendemain meme eclata une emeute ou fut tue l’archeveque Ambroise, et, bien qu’il se fut hate de rentrer a Moscou, l’imperatrice le mit a la retraite, „en le felicitant des services distingues rendus aux ancetres de Sa Majeste“- Il se retira a Marfino, ou il mourut le 26 decembre 1772. Les autorites moscovites oublierent meme de lui rendre les honneurs militaires qui lui etaient dus, jusqu’a ce que le comte P. Panine vint lui-meme a Marfino et se mit 'a monter la garde, sabre au clair, au chevet du cercueil. Le comte Salty-koff avait un fils Ivan, dans la suite feld-marechal, et trois filles. Anastasie, mariee a P. K-vachnine-Samarine. Catherine au comte A. Chouvaloif et Yarvara au prince B. Golitzyne. Sallykoff etait une nature russe toute simple, au caractere sociable, bon et aimable, et chasseur passionne. Sans en avoir l’air, il possedait une grande energie, aimant etre partout et tout voir par lui-meme; son bon sens et sa circonspection compensaient l’insuffisance de ses talents militaires et cette ignorance de la routine de l’art militaire du temps qui lui inspirait des mesures incomprehensibles et deconcertantes pour l’ennemi. Quoi qu’il en soit, il se montra digne adversaire du plus celebre capitaine de l’epoque. Bolotoff dit de lui: „Petit vieillard tout blanc, a l’allure simple, il circulait dans la rue en caftan blanc de la milice territoriale, sans aucun ornement ni aucune pompe, avec une escorte de deux ou trois hommes seulement. Habitues au lustre et a la magnificence chez les chefs, nous le trouvions merveilleux et surprenant, sans comprendre comment un vieillard si simple et d’apparence si insignifiante pouvait etre a la tete d’une aussi grande armee, et en face d’un roi qui etonnait toute l’Europe par sa valeur, sa perspicacite et sa connaissance de l’art militaire. Il nous faisait l’effet d’un petit poussin, et il ne serait venu a l’idee de personne qu’il put accomplir quelque chose d’important“. (D’apres un original de Rotary, appartenant a Mme C. Balachoff, St-Pelersbourg. )