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97 La princesse ZENAIDE ALEXANDROWNA WOLKONSKY, 1792—1862, naquit a Turin, ou son pere, le prince Alexandre Mikhailowitch Belosselsky (1752—1809), etait alors ambassadeur. Elle perdit sa mere, la princesse Yarvara Yakovlewna, nee TatichtcheiE (-{- 25 novembre 17 92). en venant au monde, et fut elevee par son pere, homme instruit et connu comme mecene, dont elle tenait son amour pour la science et l’art. Demoiselle d’honneur, elle fut attachee en 1808 a la reine Louise de Prusse, dont elle fait mention trente ans plus tard dans une de ses poesies, le Chant Newsky. Mariee en 1810 au prince Nikita Grigoriewitch Wolkonsky (1781 —1844), elle alla, avec son mari et son fils Alexandre, ne en 1811 (-j- 1878), accompagner Alexandre Ier dans ses campagnes d’Europe, resida a Londres et 'a Paris, ou elle se fit connaitre comme actrice et musicienne en executant sur des scenes privees des operas de Rossini, et brilla au congres de Vienne, puis a celui de Verone. C’est de cette epoque que datent ses relations d’amitie avec Alexandre Ier et sa correspondance suivie qui ne cessa qu’a la mort de l’Empereur. Rentree a Petersbourg en 1817, la princesse Wolkonsky passa trois ans en Russie, ou elle eut de bruyants succes mondains qui donnerent prise a la medisance, comme, par exemple, son voyage a Odessa, les uns disaient pour la mer, les autres pour le chanteur italien Barberi. Fatiguee de la vie mondaine, elle s’eloigna ensuite du monde et de la Cour. et. apres un rapide voyage en Italie en 1822, se consacra a l’education de son fils et a l’etude de la langue russe, de l’histoire, de ГеИшо-graphie et de l’archeologie russes; elle en tira deux livres publies a Paris en 1824, une nouvelle, Tableau slave du Ve siecle, et un poeme en prose, Olga, dont le sujet est emprunte a Phistoire russe et qui fut une de ses meilleures ?uvres litteraires. Elle alla la meme annee se fixer a Moscou chez sa belle-mere, la princesse A. Belosselsky, nee Kozitzky, dont la maison de la Tverskaia devint bientot le centre de la vie intellectuelle et artistique de la „Moscou de Griboedoff“. La beaute, l’esprit et l’instruction de la princesse Wolkonsky, sa merveilleuse voix de contralto et un don special et personnel de s’attacher les c?urs reunirent a ses soirees musicales et litteraires et a ses representations non seulement la haute societe, mais encore les professeurs, les artistes et les musiciens de Moscou. Elle fut elue membre honoraire de la Societe de l’Histoire et des Antiquites Russes. Elle eut pour adorateurs enthousiastes Pouchkine qui lui envoya son poeme Les Tsiganes avec sa fameuse piece de vers: „Au milieu de la frivole Moscou“, et Mickiewicz, qui consacra a la „Corinne du Nord“ une de ses meilleures poesies, La Chambre grecque. Elle inspira une vive passion au jeune poete Benevitinoff, mort prematurement. La fin de l’Empereur Alexandre et les evenements du 14 decembre 1825 eurent une influence funeste sur la princesse, qui comptait parmi les Decabristes de nombreux parents et amis. Elle ne cacha pas l’interet qu’elle leur temoignait et tomba ainsi sous la surveillance occulte de la police. Ce fut a cette epoque que sa tendance naturelle au pietisme la livra a l’influence des Jesuites: elle embrassa le catholicisme et recut peu apres de l’Empereur Nicolas „l’autorisation“ de se rendre a l’etranger, tandis que ses biens passaient au nom de son fils. Elle alla, avec son fils et le precepteur qu’elle lui avait choisi, le professeur de l’Universite de Moscou S- Chevyreff, se fixer a Rome, dans la villa qu’elle s’elait achetee pres de la Place St-Jean-de-Latran, en face de la campagne romaine- Depuis ce temps, elle ne revit plus que deux fois sa patrie, en 1856 et 1840. pour des entrevues avec son fils et son mari. Sa villa de Rome attira les artistes tant russes qu’etrangers; ses visiteurs les plus assidus etaient: Cammucini. II. Yer-net, Thorwaldsen et, parmi les Russes, Bruni, les Brulloff, Gogol, Pogodine, IvanofF. Ses dernieres annees furent assombries par un certain penchant mystique, Elle mourut le 24 janvier 1862 et fut inhumee a Rome, a l’eglise des SS. Vincent et Anastase. dans la premiere chapelle de droite- L’Eglise catholique la beatifia. Les ?uvres litteraires de la princesse Wolkonsky sont loin de lui avoir valu pres de la posterite autant de renom que le charme de sa beaute, de son talent et de ses hautes qualites morales. Impressionnable et enthousiaste, elle se laissait facilement entrainer par tous les courants dominants de la vie intellectuelle de la Russie du temps et en devint vite le centre, mais sans y laisser de traces appreciables. (D’apres une miniature d’Isabey, 1815, appartenant a P. Dournovo, St-Petersbourg.,