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96 La princesse serenissime SOPHIE GRIGORIEWNA WOLKONSKY, 178.—1868, etait fille du prince Gregoire Semenowitch Wolkonsky, membre du Conseil de l’Empire, et de la princesse Alexandrine Nikolaewna, nee princesse Repnine. Elle epousa, au commencement des annees 1800, l’inseparable ami d’Alexandre Ier, le prince Pierre Mikhailowitch Wolkonsky, et l’accompagna a la campagne d’Europe en 1813 et 1814 dans la suite de l’Empereur. C’est de cette epoque que datent ses relations et son amitie avec la reine Ilortense et sa lectrice Mme Cochelet, avec laquelle elle entretint une correspondance politique qui eveilla les soupcons de la police de Napoleon. Dame de Ste-Catherine le 50 aout 1814, elle jouit de la faveur des deux Imperatrices et fut a Taganrog pendant les derniers jours de la vie d’Alexandre Ier, qui lui recommanda avant de mourir, a elle et a son mari, l’imperatrice sa femme. Les lettres qu’elle ecrivit de Taganrog a l’imperatrice mere contiennent de nombreux details sur les jours qui suivirent la mort de l’Empereur. Elle accompagna l’imperatrice Elisabeth au retour de Taganrog, assista a ses derniers moments a Beleff et ramena sa depouille a Petersbourg. Mais les lettres de Taganrog laissent deja entrevoir la fatigue de la vie de Cour et le desir de s’isoler dans la simplicite pour retablir sa fortune compromise. Les evenements du 14 decembre et la relegation en Siberie de son frere bien-aime le prince Serge Grigoricwitch Wolkonsky l’affermirent encore davantage dans son intention de s’eloigner de la Cour; dans son interet pour son frere, dans sa fermete et son independance de jugement, elle ne pouvait prendre son parti de la rigueur de l’Empereur Nicolas a l’egard des Decabristes, Malgre son elevation 'a la dignite de dame-d’honneur en 1852, elle etait rare a la Cour, tout en habitant le Palais d’Hiver, et entreprit de frequents voyages a l’etranger. Devenue veuve en 1852, elle lit deux ans apres, malgre son grand age, le voyage de Siberie pour voir son frere; ce voyage, en depit de la position sociale de la princesse, n’alla pas sans une surveillance et des exigences speciales, et elle dut s’engager par ecrit a n’entrer en correspondance avec personne et a ne recevoir aucune lettre en rentrant en Russie. A son retour meme, en 1856, l’exile se vit refuser l’autorisation d’aller voir sa s?ur a Petersbourg, sous pretexte que „la veuve du feld-marechal princesse Wolkonsky, ayant accompli en 1854 le voyage d’Irkoutsk pour voir son frere, aura maintenant l’entiere faculte de se rendre ou il se trouvera, et sa sante, sans doute, ne l’eu empechera pas“. Peu apres elle tomba dangereusement malade, et ce ne fut qu’alors que son frere put venir pour quelques jours dans la capitale. A peine remise, elle partit pour l’etranger et, parait-il, ne revint plus en Russie. Elle mourut a Geneve le 26 mars 1868; son corps fut transporte a Seimeny, en Bessarabie, et inhume a la cathedrale d’Akkermann, ou son fils Gregoire fut reuni a elle en 1882. La princesse Wolkonsky fut du nombre des personnalites de marque connues sur leurs vieux jours pour leurs bizarreries et leur originalite. Elle avait pour trait distinctif une invraisemblable avarice, malgre sa grosse fortune (elle possedait entre autres la maison ou mourut Pouchkine, sur la Moikaj. Petite, maigre et noire, elle etait si pauvrement et si negligemment vetue, qu’un jour, a l’etranger, le sac de bijoux qu’elle portait parut de provenance suspecte a une station de poste: elle fut arretee, et ce fut son portrait de dame d’honneur qui etablit son identite. Par economie, elle ne voulait pas de femme de chambre et n’avait en tout et pour tout qu’un vieux laquais. On pretend qu’en visite, elle mettait dans sa poche du sucre et des biscuits et qu’une fois elle ramassa une buche dans la rue et l’emporta sous son manteau pour faire du feu chez elle. Avec tout cela, elle ne restait cependant pas sourde a l’infortune et tendait une main genereuse aux vrais necessiteux. La princesse Wolkonsky laissa deux fils. Dmitri (1805 — 1859), marie a Marie Petrowna Kikine (1816 — 1856), et Gregoire (1808—1882), a la comtesse Marie Alexandrowna Benkendorff (1820 —188.), et une fille, la princesse Alexandrine (1804—1869), qui epousa l’ecuyer P, Dournovo. (D’apres une miniature appartenant a P. Dournovo. St-Petersbourg.)