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88 La comtesse ALEXANDRINE GRIGORIEWNA LAY AL, 1772-1850, fille de Gregoire Yassiliewitcli Kozitzky, secretaire d’Etat de Catherine II, et de la fille Catherine du fameux millionnaire Ivan Semenowitch Miasnilcoff, naquit le 18 mars 1772. Elle grandit au milieu du luxe, dans une famille qui s’enorgueillissait de sa richesse: la femme de Kozitzky, une des quatre s?urs Miasnilcoff, avait apporte en dot pour sa part 19.000 tetes de paysans, sans compter de l’argent, des objets precieux et des usines dans l’Oural. Tandis que sa fille cadette Anne (20 mai 1775—14 fevrier 1846) epousait le prince A. Belosselsky-Belozersky, l’ainee, Alexandrine, alors dans sa 26e annee, agrea les hommages de l’emigre francais Laval. La mere etait contre le mariage; la jeune fille fit alors une demande a S. M. l’Empereur et la deposa dans la boite que Paul Ier avait fait placer a la porte du Palais. Sur l’ordre du Souverain, Mme Kozitzky dut donner des explications et motiva son refus en alleguant que „Laval n’est pas de notre religion, vient on ne sait d’ou et n’a pas un rang assez eleve“. La resolution de Paul fut laconique: „II est chretien, je le connais, son rang est bien assez eleve pour une Kozitzky; faire le mariage!“ C’etait la veille d’un jour maigre, et neanmoins la ceremonie eut lieu immediatement a la paroisse, sans aucun preparatif (17 99). La fiancee apportait une grosse dot, ou se trouvait l’usine Yoskressensky, dans l’Oural. Avant de mourir, Mme Kozitzky (-j- 1855) „avantagea beaucoup les Laval, vu qu’ils sont moins riches que la princesse Belosselsky“. La comtesse Laval eut de son mariage un fils Vladimir (1804—20 avril 1825), cornette de la Garde 'a cheval, et quatre filles, Catherine (Katacha, -J- 14 octobre 1854), mariee en 1825 au decabriste prince S. Troubetzkoi, Zenaide, mariee en 1825 au comte Louis Lebzeltern, Sophie (-j- 8 septembre 187l), qui epousa le comte A. Borkh, conseiller prive actuel, et 'Alexandrine, femme du conseiller prive actuel S. Kossakowsky La comtesse Laval mourut le 17 novembre 1850 et fut inhumee au cimetiere St-Lazare, au monastere d’Alexandre Newsky. Le prince P. Dolgorouky fait grand eloge de la comtesse Laval, qui tenait de sa mere, personne de petit etat et sans instruction, mais jouissant de l’estime de la haute societe, son esprit naturel, son bon sens, son caractere ferme et son tact. Elle joignait a tout cela une excellente education, et, tout au contraire de sa s?ur cadette Anne, qui „avait toujours l’air d’une femme de chambre“, „ne cessa jamais de tenir grande maison“. Chez elle, au Quai Anglais, se reunissaient non seulement la haute societe, mais aussi des poetes, des ecrivains, des amateurs et connaisseurs d’art; on y faisait des causeries litteraires et des lectures des ouvrages nouveaux: le prince Yiazemsky, Tourgueneff etaient des habitues, et la maitresse de la maison etait amie de la celebre Mme de Stael. (D’apres un original de P. Guerin, 1821, appartenant au prince N Krapotkine, Zegevolde, Livonie.)