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85 La comtesse YERA NIKOLAEWNA ZAYADOWSKY, 1768 — 1845, Jille du comte Nicolas Feodoro-witch Apraxine et de Sophie Ossipowna, nee Zakrewsky, naquit le 2 novembre 1768 et fut elevee chez le comte C. Razoumowsky. La jeune comtesse n’avait pas encore 15 ans lorsque sa beaute attira l’attention du comte P. Zavadowsky, ancien favori, age de 45 ans. Sa mere fit tout son possible pour la faire profiter de ce placement avantageux, mais les choses n’avancaient que peniblement. „Une jeune fille si bonne et de si bonne conduite, on ne peut s’empecher de l’aimer; mais il n’y a pas pour cela obligation de l’epouser“, ecrivait Zavadowsky a Worontzoff: d’autant plus qu’au commencement de 1796, elle avait ete fiancee a Pierre Petrowitch Narychkine (1764—1825), veuf depuis peu, puis le mariage ne s’etait pas fait. En 1787, Razoumowsky lui-meme se plaignait que „Zavadowsky a ete tout le temps avec elle pendant un an comme un fiance avec sa fiancee, remettant d’un mois a l’autre la publication des bans, a la grande inquietude de la mere et de la fille“. Enfin Catherine elle-meme s’en mela, parait-il, pour donner a Zavadowsky „des conseils maternels“ et a sa future, le jour des fiancailles, le chiffre de demoiselle d’honneur. La veille du mariage, il ecrivait a l’imperatrice: „Sans avoir ete fiance, demain je serai marie. Je me livre a l’inconnu, soutenu par votre encouragement. C’est une brebis d’un troupeau galeux que je prends, mais j’ai le ferme espoir de ne pas me laisser contaminer, de meme que ce qui a ete purifie apres avoir ete tire de la boue ne salit les mains de personne“____ Le mariage fut celebre a Gostilitzy, la propriete de Razoumowsky, le 50 avril 1787, „sans aucune vaine ceremonie“---- „Je suis ronge d’ennui et de tristesse“, continue-t-il dans une lettre a son ami le comte S. Worontzoff, „et le vide de ma maison m’en a degoute. Ma femme m’aime, et passionnement, depuis deja longtemps et toute mon ambition est de la rendre heureuse“. Mais la vie en menage de la comtesse Zavadowsky prit une tournure malheureuse. Ses enfants mouraient en bas age, et en peu de temps elle en eut enterre six. Avec sa jeunesse, sa beaute et sa soif de succes mondains, la vie de famille avec ce mari presque vieux, tristement plonge dans le souvenir de sa grandeur et de son bonheur passes, n’avait guere de charmes pour elle. Des les annees 90. on voit paraitre dans la correspondance des contemporains des allusions aux relations de la comtesse avec un mysterieux Abelard et aux scenes orageuses qui en resultaient. Les epoux sont tantot separes, tantot reconcilies, et si la chose ne va pas jusqu’a la rupture ouverte, „c’est une retenue que le vieillard a pour la belle-mere et pour le marechal Razoumowsky“. D’une maniere generale, „les affaires domestiques de Zavadowsky sont une enigme. Avec une mefiance et un mecontentement qui percent“, ecrit le prince A. Kourakine, „il parait etre assez bien avec sa femme, parce que nous ne l’avons jamais vu caressant avec elle“. La comtesse Zavadowsky ressentait particulierement le fardeau et l’ennui de la vie de campagne de son mari, quand son humeur morose et des desagrements de service le retenaient des annees entieres a Lialilchi. A plusieurs reprises elle s’adressa au comte Worontzoff pour le faire intervenir, par exemple lorsqu’il s’agit du choix d’un precepteur pour son fils en remplacement de „je ne sais quel ukrainien, qui, a mon avis, sera bien plus capable de gater l’enfant que de l’instruire“. „De ma vie“, lui ecrivait-elle encore en 1800. „je ne me suis trouvee aussi isolce; il serait difficile, a ce qu’il me semble, de pouvoir s’habituer a ce genre de vie. n ayant meme aucune compagne pour moi. Je fais tout mon possible pour paraitre gaie, autant que je puis prendre cela sur moi, aux yeux de mon mari pour ne pas lui deplaire, mais je ne sais si je pourrai le soutenir longtemps“. Or, telle etait l’idee que le comte Worontzoff avait de la femme de son ami, qu’il ecrivait a Rostoptchine en envoyant son fils en Russie: „J’aurais ete enchante que mon fils demeurat chez le comte Z., si mon ami n etait pas marie par malheur a une femme tout a fait dissolue dans ses m?urs. La jeunesse a de grands attraits pour une femme debauchee: elle peut le seduire“. La comtesse Zavadowsky, faite en 1806 dame de Ste-Catherine de 2e classe, mourut le 22 novembre 1845 a j\arva, et fut inhumee a Mejniki, pres de Pskoff. Elle ne conserva de ses nombreux enfants que deux fils, Alexandre (-}- 1856) et Basile (1798—1855), et quatre filles, Sophie, mariee au prince B. Kozlowsky. Yarvara, Aglae, mariee au gentilhomme de la chambre Merjiewsky, et Tatiana au conseiller prive Rabloukoff. (D’apres un original de Lampi, appartenant a Mme S. Skvortzoff, Moscou.)