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84 VLADIMIR DMITRIEWITCH NOVOSSILTZOFF, 1800—1825, fils du brigadier Dmitri Alexandrowilch Novossiltzoff, fut eleve sous la direction de sa mere, nee comtesse Orloff, qui vivait separee de son mari, et fit ses etudes dans un college de Jesuites, a Moscou. Richement doue par la nature, bel homme, avec de l’esprit et une bonne education, de plus heritier de l’immense fortune des Orloff, il donnait de grandes esperances, et tout lui promettait un brillant avenir. Ses etats de service sont brefs et eloquents: „Younker a dragonne d’argent aux hussards de la Garde, promu cornette en 1818 et nomme la meme annee aide de camp du general d’infanterie comte Sacken, commandant en chef de la lre armee; en 1822, promu lieutenant, le 5 juin de la meme annee, nomme aide de camp de S. M. et, le 21 octobre 1825, raye des cadres par suite de deces“. La fin tragique de ce jeune et brillant officier trouva un echo douloureux dans la societe du temps, qui avait pris interet a ses dessous romanesques- Introduit dans la famille d’une petite proprietaire sans fortune, la femme du general major Tchernoff, Novossiltzoff s’etait epris de la charmante fille de la maison, Catherine Pakhomowna, au point de lui proposer le mariage sans consulter ses parents. Considere comme fiance et se montrant en public seul avec la jeune fille, il finit cependant par ecrire a sa mere, mais recut naturellement un refus categorique avec l’injonction de rompre immediatement toutes relations avec la jeune personne et sa famille. Il prit conge des Tchernoff en promettant de revenir bientot et se rendit a Moscou pres de sa mer Fut-ce la crainte de la facher ou l’effet d’un revirement personnel produit par l’eloignement, toujours est-il que de Moscou il les laissa trois mois sans nouvelles et vint meme a Petersbourg sans voir sa fiancee, dont le frere, sous-lieutenant au regiment Semenowsky de la Garde, lui ecrivit une lettre d’offenses et partit pour .Moscou lui demander des explications. Un duel faillit s’en suivre, mais il y eut en presence du general gouverneur une entrevue ou Novossiltzoff declara qu’il n’avait nullement renonce a son intention et promit de se marier dans les six mois, et ou la mere donna par ecrit son consentement. Cependant, de retour a Petersbourg, Novossiltzoff envoya de nouveau une provocation a Tchernoff pour avoir soi-disant repandu le bruit qu’il lui faisait epouser sa s?ur de force. Sur la declaration de Tchernoff qu’il n’y avait jamais rien eu de semblable, Novossiltzoff retira son cartel, mais, comme les choses n’avancaient pas, Tchernoff, „pour donner a cette affaire une terminaison convenable“, comme dit la note de son temoin, le poete et decabriste Ryleeff, le provoqua a son tour. ,,IJ convient que Novossiltzoff soit notre beau-frere, mais s’il n’y a pas moyen, il faut faire en sorte qu’il meure celibataire, et pourtant ce charmant garcon merite bien un meilleur sort“, ecrivait Tchernoff a son frere en novembre 1824. Les efforts de Mme Novossiltzoff et l’intervention du comte Sacken ne purent cette fois empecher le duel: il eut lieu le 10 septembre 1825, a six heures du matin, a Lesnoi, pres le faubourg de Viborg, au pistolet. Les deux adversaires furent mortellement blesses. Transporte a l’auberge voisine, Novossiltzoff, malgre les efforts des medecins, mourut quatre jours apres dans les bras de sa mere, accourue de Moscou. Ichernoff succomba presque en meme temps. L’imminence de la mort les avait rapproches, et chacun demandait des nouvelles de l’autre. La depouille de Novossiltzoff fut transportee a Moscou et deposee dans la crypte du monastere Novospasky; sur son tombeau on grava l’inscription; „Novossiltzoff, Vladimir Dmitri-ewitch, aide de camp de S. M. l’Empereur Alexandre Ier, fils unique, l’espoir de sa famille et de sa patrie, en 1825, le 10 septembre, fut mortellement blesse en combattant sans haine pour defendre son honneur, et le 14, vers 2 heures apres-midi, dans un faubourg de Petersbourg, succomba sur son lit de douleur, en paix avec Dieu, avec l’eglise et avec ses ennemis: ici fut livree a la terre sa depouille mortelle, par les soins de sa mere eploree, Catherine Vladimirowna Novossiltzoff, nee comtesse Orloff, restee sans autre consolation que de prier pour lui et d’esperer, soutenue par une foi inebranlable, retrouver son fils dans la paix eternelle et son repos ici-bas en ce lieu“. (D’apres un portrait depose dans la crypte de la cathedrale du monastere Novospasky, Moscou.)