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THEOPHILIE IGNATIEWNA TCHERNYCHEFF, 1791—1828, premiere femme du general aide de camp, plus tard prince serenissime A. Tchernycheff (1785 —1857), etait fille du comte Ignace-Charles Morawsky, general major et chambellan. A l’age de 14= ans, le 15 septembre 1805, ses parents la marierent contre son gre au comte Joseph Stargensky, qu’elle quitta des le mois de juin 1807 pour revenir chez son pere. La separation tenait a sa liaison avec le prince Dominique Radziwill, dont elle avait eu un fils, Alexandre, ne le 27 fevrier 1807 et non reconnu par Stargensky. Elle fit longtemps apres, en 1822, des demarches infructueuses pour l’adopter. Divorcee le 5 septembre 1808, elle se remaria le 15 mars suivant avec le prince lla-dziwill (1786—1815), dont elle eut encore une fille, Stephanie (1809—1852), mariee au prince ^eon Wittgenstein. Devenue veuve en 1815, la princesse Radziwill se remaria avec A. Tchernycheff, encore jeune general et amoureux fou d’elle. Mais ce troisieme mariage ne fut pas non plus de longue duree et finit egalement par un divorce. En 1818 dej'a, le prince Viazemsky ecrivait de "Varsovie a Alexandre Boulgakoff: ,,Lc bruit du divorce de Mme Tchernycheff est sans doute arrive jusqu’a vous... Ce sont la jalousie et la sottise de Tchernycheff qui ont donne naissance a ces contes. Alexis Orloff le fait palir et rougir comme la lune dans le ciel et fondre comme un cierge au feu. Constantin Pavlowitch“ (le Grand-Duc) ,,dit qu’il a vu a la fois le present, le passe et le futur, Arthur Potocki, Tchernycheff et Orloff. Du reste, ce futur n’est pas encore devenu le present“. Les „contes“ pourtant furent bientot une realite: en 1819, Mme Tchernycheff quitta son mari et partit pour Paris, Ce fut probablement l'a que commenca son affaire de divorce, qui traina d’ailleurs fort longtemps, comme le montre une lettre de Boulgakoff ou il est question, en 1822, du second mariage de Tchernycheff: „Pauvre Tchernycheff. il va se dedommager de tout ce que son demon de premiere femme lui a fait voir. Ici on dit qu’elle veut empecher le mariage et venir se reconcilier“.
Mme Tchernycheff mourut a Yarsovie. le 14 septembre 1828. Une appreciation assez curieuse d’elle est celle que donne le prince Yiazemsky dans une lettre ecrite de Yarsovie a Tourgueneff: „II n’y a pas au monde de femme plus etrange qu’elle, et, en y regardant de pres, on s’apercoit qu’elle n’est pas tant depravee que devoyee. La vie est pour elle comme une bouchee qu’il n’y a pas moyen d’avaler : c’est pour cela qu’elle fait tant de contorsions et de grimaces. 11 faut convenir que ce fadasse de Tchernycheff n’etait pas du tout a son gout. Les femmes d’ici ne peuvent pas souffrir les subtilites de Petersbourg: il leur faut des sensations fortes, et elles aimeront mieux s’amouracher du bourreau que d’un mirliflore ou d’un general aide de camp“.
(D’apres une miniature de la collection du Grand-Duc Nicolas Mikhailowitch.)