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58 Le prince SERGE FEODOROWITCH GOLITZYNE, 1749 —1810, fils du prince Theodore Sergueewitch, conseiller d’etat actuel, et de la comtesse Anna Grigoriewna Tchernycheff, naquit le 5 novembre 1749; au Corps des Cadets, il avait un gout particulier pour les mathematiques et savait bien l’allemand et le francais. Neveu du comte Z. Tchernycheff et marie, le 25 janvier 17 79, a la niece preferee de Potemkine, Varvara Vas-siliewna Engelhardt (1757 —1815; v- № 7), il eut dans sa carriere des protecteurs puissants, et pourtant Po-temkine ne lui pardonnait pas de lui avoir souffle sa „petite risette de Varia“, devenue amoureuse de Golitzyne. Entre au service en 1756, il prit part a la premiere guerre de Turquie, recut, le 26 novembre 1774, l’ordre de St-Georges de 4e classe, et, le 22 septembre 1775, lieutenant-colonel aux dragons de Smolensk, fut fait aide de camp de Sa Majeste. En 1779, il fut promu general major et fit la seconde campagne de Turquie, pendant laquelle il se distingua particulierement a la prise de Matchine, en 1791, et, le 30 avril de la meme annee, fut decore de St-Georges de 2e classe. Promu general lieutenant en 1788, il recut en 1792 St-Stanislas de lre classe, l’Aigle Blanc et St-Alexandre Newsky, et en 1794 St-Vladimir de lre classe. Sous le regne de Paul, il fut mis a la retraite et se retira dans ses terres de Kozatzkoie, heritage de Potemkine, puis se fixa dans le domaine qu’il avait achete lui-meme a Zoubrilowka, district de Balachoff. Zoubrilowka devint pour lui et sa femme leur residence favorite: ils ne menagerent rien pour son installation et pour l’ornement de la maison d’habitation, un palais ou furent rassemblees une grande bibliotheque et une collection d’objets rares. Il ne reste rien aujourd’hui du luxueux manoir et de tous ses tresors: a part quelques portraits qui figuraient a l’exposition du Palais de Tauride. tout a peri dans le pillage d’octobre 1905. A l’avenement d’Alexandre Ier. Golitzyne fut nomme, le 5 juin 1801, general gouverneur de Riga et inspecteur de l’infanterie en Livonie, et promu en meme temps general d’infanterie; le 27 mai 1802, il recut le cordon de St-Andre et fut mis a la retraite le 4 septembre 1804. Il reprit du service le 27 mars 1809 comme commandant en chef du corps d’occupation de la Galicie. Fait membre du Conseil de l’Empire le 1er janvier 1810, il n’en recut pas la nouvelle: il etait mort subitement le 7 janvier a Tarnopol en Galicie, la veille du jour ou elle arriva; il fut inhume le 20 janvier a Zoubrilowka. De son mariage avec Varvara Engelhardt, le prince Golitzyne eut dix fils, Gregoire (1779—1848), Theodore (1781—1826), Serge (1783—1858), Michel (1784—1807), Zakhare (1785—1792), Nicolas (1787 — 1807), Paul (1788—1837), Alexandre (1789—1858), Basile (1792—1856) et Vladimir (1794—186l); il eut de plus un pupille, le capitaine Tamansky. Le precepteur de ses fils fut le celebre fabuliste K.ryloff, mais le prince „ne s’inquietait guere que de leur developpement physique et voulait en faire des gaillards; quant au cote intellectuel de leur education, il etait laisse a la grace de Dieu“. Wiegel, qui fut eleve chez le prince, le caracterise ainsi: ,,De petite taille, il etait trapu et extremement sanguin. Il louchait d’un ?il, dont il avait l’habitude de cligner, ce qui lui donnait un air moqueur: son sourire avait toujours une expression de bonhomie. Il n’avait sans doute d’autre lecture que l’histoire et l’art militaires; il ne se melait de rien dans son interieur. Il jouait aux echecs et gagnait toujours; le meilleur temps pour lui etait l’automne et le commencement de l’hiver: il passait des journees entieres a la chasse au lievre. Ses gouts etaient ceux d’un jeune homme. Joueur acharne dans sa jeunesse, il perdait souvent jusqu’a son dernier sou: apres avoir gagne plusieurs centaines de mille roubles, il dompta sa passion et cessa de jouer; sa passion pour les femmes fit place a un amour constant pour une seule. D’une invraisemblable noblesse de c?ur, il etait inaccessible a l’envie; l’injustice de l’Empereur ne changea pas ses sentiments a l’egard de la Russie, et il se rejouit sincerement des nouvelles d’Italie et s’affligea de Zurich“.... Les faiblesses du siecle n’epargnerent pourtant pas non plus le prince Golitzyne: il ne demandait pas mieux que de s’enrichir par des moyens dans le gout du temps, et lorsque, en 1786, se repandit parmi les grands seigneurs „la mode de demander des terres“ dans la lieutenance de Saratoff, il pria lui aussi Potemkine, „comme un bienfaiteur qui ne refusait a personne, de tater un peu les plans“ et „de lui attribuer un bon morceau et du meilleur, autant que possible avec des pecheries, car il avait fait pour sa sante le y?u de ne pas manger de viande aux caremes, et alors, s’il n’avait pas de poisson a lui, il n’aurait que du pain sec“. ( D’apres une miniature de la collection du Grand-Duc Nicolas Mikhailowitch.)