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202 La comtesse ANNE KARLOWNA WORONTZOFF, 1722 —1775, fille du frere aine de Catherine Ir®, Charles Samoilowitch Skavronsky, eleve en 1727 a la dignite de comte, naquit le 7 decembre 1722. Qui etait sa mere, on l’ignore: on sait seulement qu’elle s’appelait Marie Ivanowna. Elle fut l’objet de l’affection particuliere de la Cesarewna Elisabeth Petrowna, qui la prit tout enfant a sa Cour, la nomma demoiselle de Cour, puis, a son avenement, la fit demoiselle d’honneur, et la maria a Michel Ilarionowitch Worontzoff. Le mariage fut celebre a la Cour en grande pompe, le 51 janvier 1742: l’imperatrice, precedee d’un cortege de trompettes et de timbales, reconduisit les maries chez eux et resta au souper et au bal. Le 25 avril suivant, Mme Worontzoff fut faite dame d’honneur et, le 29 juin 1760, grande maitresse de la Cour. Decoree par Pierre III, le 9 fevrier 1762, de la grand croix de Ste-Catherine, elle ne porta pas le portrait de l’imperatrice, mais seulement le cordon, comme la landgrave de Hesse-Hombourg. L’Imperatrice Elisabeth la distingua toujours et souligna sa parente avec elle; lors du voyage des Worontzoff a l’etranger en 1746, des instructions furent meme donnees pour que ni la femme de l’ambassadeur de Russie a Berlin, ni la comtesse Worontzoff ne baisassent la main de la princesse de Zerbst, mere de la Grande-Duchesse Catherine Alexeewna. La comtesse etait constamment dans la societe de l’imperatrice, qui venait souvent la voir sans ceremonie, et rencontrait chez elle tous les residents etrangers pres la Cour de Russie, fort assidus pres de la femme du grand chancelier en raison de son influence sur la politique exterieure. Durant le court regne de Pierre III, les Worontzoff furent entierement du parti de l’Empereur et se trouverent du nombre de ceux qui l’accompagnerent le 28 juin 1762 dans sa fuite en galere d’Oranienbaum a Cronstadt. La comtesse aurait ensuite rendu sa decoration a la nouvelle Imperatrice, qui la lui fit, dit-on, garder. Au couronnement, conformement au ceremonial, ce fut elle qui ajusta a la Souveraine la pourpre et le cordon de St-Andre. Devenue veuve en 1767, elle cessa d’avoir un role marquant a la Cour, bien que le Cesarewitch Paul Petrowitch l’appelat sa tante. Elle habita sa magnifique maison du quartier des Fonderies et y mourut dans sa 55® annee. Elle fut inhumee au cimetiere St-Lazare, au monastere d’Alexandre Newsky. Au temoignage d’Helbig, la comtesse Worontzoff etait une personne charmante, mais qui aimait la boisson. Grande depensiere, a l’affut de la mode et du chic, en relations incessantes, grace a la position de son mari, avec les ministres etrangers a Petersbourg et, comme elle disait elle-meme, „avec tout un magasin d’ambassadrices“, elle connaissait nombre de secrets diplomatiques et n’etait pas etrangere a la politique. Catherine II raconte dans ses Memoires que le resident de Saxe. Prass, „possedait, chose etonnante, des renseignements de source en apparence absolument enigmatique. La provenance en fut decouverte de nombreuses annees plus tard: Prass etait l’amant cache et fort discret de la femme du grand chancelier, comtesse Skavronsky, qui le recevait chez une amie, la femme du maitre des ceremonies Samarine“. La comtesse Worontzoff, ayant perdu de bonne heure sa seconde fille, Elisabeth, nee en 1757, n’en avait plus qu’une. Anne (1745—1769), a laquelle elle temoignait un tres vil attachement, et dont le mariage malheureux, qui finit par un divorce, avec le comte A. Stroganoff. puis la mort prematuree la laisserent „inconsolable“. Elle aimait comme ses propres enfants ceux du frere de son mari le comte Romain Ilarionowitch. qui avaient perdu leur mere de bonne heure, et eleva chez elle depuis l’age de 4 ans la plus jeune des filles, Catherine; celle-ci, plus tard la fameuse princesse Dachkoff, „fut, pour sa conduite ehontee, reprouvee“ par sa tante, dont elle donne dans ses Memoires une breve et bien juste caracteristique: „Un orgueil naturel, amalgame je ne sais comment avec une sensibilite et une tendresse de caractere excessives“ (D’apres une miniature de la collection du Grand-Duc Nicolas Mikhailowitch.)