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181 La princesse NATALIE PETROWNA ROURARINE, 1758 — 1825. femme du prince Stephane Borisso-witch Rourakine, etait fille de Pierre Petrowitch Narychkine (1726 —1782), major de la Garde, et de la princesse Prascovie Vassiliewna Repnine (-j- 1795), et naquit le 28 octobre 1758. Mariee en 1775, elle trouva un accueil tout familial chez les Rourakine, qui disaient: ,,U suffit de la connaitre pour l’aimer“ Ses premieres annees de mariage, passees a Moscou, dans la magnifique maison du prince A. Rourakine, a la Miasnitzkaia. sur l’emplacement de la Poste actuelle, furent parfaitement heureuses, et personne ne s’attendait a l’infidelite dont elle se rendit bientot coupable- La triste histoire de sa vie est racontee tout au long dans les Souvenirs du prince I. Dolgorouky, qui la connut de pres: „Pourvue d’une education conforme a sa naissance, douee des plus brillantes qualites de l’esprit et du c?ur et d’aptitudes pour tous les talents d’agrement, elle fut mariee toute jeune au prince S- Rourakine, bien indigne d’elle, tant par son caractere que par ses penchants, et bien inferieur a elle au moral. Elle paya le tribut general de faiblesse naturel a son sexe, en inspirant une vive passion au plus bel homme de l’epoque, S. Apraxine, dont elle devint elle-meme amoureuse. Leur liaison n’etait plus un secret pour personne: le mari pouvait-il l’ignorer? Cet homme materiel n’avait pas su gagner le c?ur de sa femme; l’intrigue se corsa, et il en vint a une rupture ouverte. Devenu, de son cote, amoureux de Catherine Izmailoff (-j- 1845), il profita de la faveur de sa famille a la Cour de Paul pour demander un divorce formel. En cette funeste et penible epreuve, la princesse quitta son mari pour se retirer, loin du monde et sans vouloir voir ni aimer personne, chez sa mere, a la mort de laquelle elle alla chez son oncle, le prince N. Repnine, qui, tout en rendant justice et hommage a ses merites, ne fit rien, ni de son vivant pour defendre son honneur et son independance contre les jugements du monde, ni apres sa mort en lui laissant autre chose qu’une miserable pension. Le prince en arriva a ses fins: son divorofe, prononce sur des bases inexistantes par le Consistoire de Vladimir, fut confirme par le Synode (1799), et il epousa immediatement Mlle Izmailoff. Il ne manquait plus qu’une supreme et cruelle epreuve pour accabler definitivement la princesse, et le sort ne tarda pas a la lui infliger: Apraxine la trahit pour l’amour de la belle princesse Catherine Vladimirowna Golitzyne, retour de Paris, qui l’enjola et se fit epouser. C’est ainsi qu’apres avoir tout sacrifie a l’idole de son c?ur, outragee par son mari, trompee dans son amour, reprouvee par le monde, et apres avoir courageusement epuise la coupe des douleurs humaines, elle se confina dans sa campagne de Vladimir; elle s’y organisa une demeure, et la, consacra le reste de ses jours a la priere, a l’humilite et au repentir, se voua par serment a l’isolement le plus rigoureux, s’enterra, pour ainsi dire, vivante, et, sans habit d’ermite, put s’elever par ses exploits de piete et de vertu au-dessus de toutes les ermites du monde“. La princesse Rourakine fut un exemple, rare pour l’epoque, d’une femme qui meprise l’opinion du monde pour renoncer, sous l’influence d’une violente passion, a une position brillante, aux honneurs et a la fortune. Les „bases inexistantes“ de son divorce, admises par le Synode en vertu des dispositions du Nomocanon en vigueur a l’epoque et assez coulantes en la matiere, consistaient en ce qu’elle s’etait, de son propre aveu, separee de son mari „en raison d’une maladie incurable pour la vie en commun“, en foi de quoi elle avait oduit un certificat d’un certain Saint-Maur, medecin-major. Particularite interessante· lors du divorce du Grand-Duc Constantin Pavlowitch. le cas du prince Rourakine fut invoque en raison des analogies du cote formel de la cause. La princesse Rourakine mourut le 1er mai 1825. Le prince I. Dolgorouky lui consacra dans Le Cre-puscnle de ma Vie une piece de vers intitulee Amitie, et la description de Sofiewka. dans A beau mentir qui vient de loin ou Mon Voyage par-ci par-la en 18 10. est empruntee a sa correspondance avec elle. ( D’apres une miniature de la collection du Grand-Duc Nicolas Mikhailowitch. ;