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171 La princesse ELISABETH XAYERIEWNA WORONTZOFF, 1792—1881, fille du comte Xavier Petro--witch Branicki (-f- 1819) et de la niece de Potemkine, Alexandrine Yassiliewna Engelhardt, naquit le 8 septembre 1792. Elle passa son enfance et sa jeunesse a Belaia Tzerkov, et, faite demoiselle d’honneur en 1807, „menait encore, au moment ou d’autres pouvaient etre fatiguees du monde, la vie de campagne en compagnie d’une mere austere“. Elle avait deja 23 ans quand, au cours d’un voyage a l’etranger avec sa mere, elle fit a Paris la rencontre du comte Michel Semenowitch Worontzoli, qui commandait un corps russe a Maubeuge. „Elle ne pouvait ne pas lui plaire: sans doute, elle n’etait pas belle, mais personne n’avait un sourire aussi agreable qu’elle, et le regard furtif et tendre de ses gentils petits yeux vous penetrait. A cela s’ajoutait une coquetterie polonaise, qui, percant sous la profonde modestie a laquelle l’avait habituee des l’enfance une mere russe, lui donnait un charme de plus“. Le mariage eut lieu a Paris le 20 avril 1819; la comtesse avait apporte une grosse fortune, et pourtant son mari n’avait pas ete sans hesitations pour unir son sort a la fille d’un magnat polonais: au moins a-t-on une lettre de lui au comte Th. Rostoptchine, ou il promet solennellement de ne pas admettre au service de l’Etat dans son entourage un seul polonais. Apres le mariage, les jeunes epoux resterent quelque temps a l’etranger, allerent voir le comte S. Woronlzoff en Angleterre, et rentrerent en Russie lorsque, en 1823. le comte fut nomme general gouverneur de la Nouvelle-Russie. Le 22 juin de la meme' annee, la comtesse fut faite dame de Ste-Catherine. Le temps de l’administration de Worontzoff en Nouvelle-Russie (1823—1844) fut l’age d’or d’Odessa. La vie des Worontzoff dans leur palais du bord de la mer etait comparable, dit Wiegel, a celle „d’un prince regnant d’Allemagne“. Leurs portes etaient largement ouvertes a la societe du pays, et ils invitaient a leurs bals et a leurs receptions splendides non seulement les representants de l’aristocralie et des fonctionnaires d’Odessa, mais aussi des negociants et banquiers etrangers. Par son inalterable affabilite, par le luxe de ses toilettes et de ses bijoux, la comtesse Worontzoff eclipsait les anciennes „reines“ d’Odessa, les comtesses Gourieff et Langeron, pour lesquelles elle etait „un poignard aigu dans le c?ur“. La vie des Worontzoff a Tillis, lors de la lieutenance du comte, fut de meme l’alliance d’un luxe de representation officielle jusqu’alors inconnu au Caucase avec une simplicite extreme et une allure patriarcale de la vie d’interieur. La comtesse eut vite fait de se concilier les symjiathies par sa genereuse charite et par la protection qu’elle accorda a l’instruction. Dame d’honneur en 1858, gratifiee du cordon de Ste-Catherine en 1850, elle devint a 60 ans, lorsque son mari eut ete eleve a la dignite de prince en 1852, „la plus jeune princesse de Russie “, comme on disait alors en plaisantant, et celte appellation lui allait bien, conservee comme elle l’etait avec sa fraicheur et son air de jeunesse. Devenue veuve a Odessa en 1856, la comtesse Worontzoff y resta jusqu’a la fin de ses jours et mourut a l’age de 89 ans, le 15 avril 1881; elle fut inhumee pres de son mari a la cathedrale d’Odessa. Outre une fille Alexandrine et un fils Michel morts en bas age, elle eut une fille Sophie (1825—1879), mariee au comte A. Chouvaloff, et un fils Simeon (1823—1882), qui ne laissa pas de posterite. „Petite, replete, avec des traits un peu gros et irreguliers“, dit le comte Sollogoub, „la princesse Worontzoff n’en etait pas moins une des femmes les plus captivantes de son temps. Toute sa personne etait penetree d’une grace feminine si suave et si ravissante, d’une telle amenite, d’un chic si degage, qu’il est facile de s’expliquer comment des hommes comme Pouchkine, Raewsky, et beaucoup, beaucoup d’autres devinrent amoureux fous d’elle“. Elle laissa egalement un souvenir ineffacable au Caucase, ou fut fondee par ses soins et a ses frais la maison d’education de Ste-Nina a Tillis, pour les filles des employes de l’Etat au Caucase. (D’apres un original de Reutern, Palais Worontzoff, Odessa.)