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127 L’Imperatrice ELISABETH ALEXEEWNA, 1779 —1826, femme de l’Empereur Alexandre Ier, princesse de Bade, naquit le 15 janvier 1779. En 1792, elle vint avec sa mere a Petersbourg sur l’invitation de l’imperatrice Catherine, qui la choisit comme epouse pour le Grand-Duc Alexandre Pavlowitch. Malgre l’ex-treine jeunesse des fiances, le mariage eut lieu l’annee suivante: le Grand-Duc n’avait que 16 ans, et la princesse 14. Cette union si prematuree ne donna pas le bonheur a la Grande-Duchesse, et pourtant elle le meritait bien, tant par sa beaute que par son extreme douceur. „Elle a le teint pale“, dit dans ses Memoires Mme Vigee-Lebrun en racontant une entrevue avec elle, „des traits fins, une expression purement angelique, des cheveux blond-cendre retombant en desordre sur son front et dans son cou, la taille souple comme une nymphe. Je m’ecriai: ,,C’est Psyche!“- Le Grand-Duc ne sut pas apprecier sa femme, et il y eut un refroidissement, malgre toutes les amities dont l’imperatrice Catherine comblait sa petite-fille. A l’avenement de l’Empereur Paul, la position d’Elisabeth Alexeewna devint encore plus penible. La vie a la Cour avec sa rigidite de caserne, l’inimitie de sa belle-mere l’imperatrice Marie Feodoro'wna, le detachement complet de son mari, tout entier aux obligations de service imposees par un pere exigeant, tout cela la fit se renfermer dans un petit cercle d’intimes, se livrer a la vie contemplative et se consacrer a des ?uvres de bienfaisance. Son esprit devint plus serein, sa bonte plus penetrante, mais d’annee en annee elle rentrait davantage en elle-meme, jusqu’a en oublier sa condition royale Son caractere se trempa en meme temps au creuset du malheur, et elle fut toujours d’un grand appui moral pour son mari devenu empereur, surtout aux jours d’epreuve de 1801 et de 1812. Sa vie personnelle devint encore plus triste du joui ou il laissa voir ouvertement ses relations avec la belle et celebre Mme Marie Narychkine, et aussi lorsqu’elle perdit sa seconde et derniere fille Elisabeth (3 novembre 180G—50 avril 1808), apres avoir deja perdu la premiere Marie (18 mai 1799— •27 juin 1800). Elle abandonna sa situation preponderante a la Cour et tous les honneurs extraordinaires dus a l’epouse de l’empereur regnant a sa belle-mere l’imperatrice Marie Feodorowna, qui aimait l'etiquette et tenait au pouvoir et aux honneurs, mais celte modestie ne fit qu’augmenter encore l’affection generale de la societe russe et ce sentiment de deference du peuple russe dont Pouchkine se montra le merveilleux interprete dans les vers qu’il lui dedia. A force de patience, elle finit cependant par voir le moment ou l’Empereur, plonge a la fin de son regne dans une vie spirituelle contemplative et empreinte de mysticisme, ne put se defendre d’un profond sentiment d’estime pour elle et se mit a rechercher son amitie: ce fut ainsi au declin de la vie que le couple royal trouva l’harmonie morale qui lui avait tant fait defaut au debut. Au temoignage de la comtesse Choiseul-Goufiier, qui vit l’imperatrice Elisabeth a l’age de 45 ans, „elle etait de taille moyenne, bien faite, et conservait dans son visage et dans sa tournure des restes de sa beaute passee; elle avait une voix douce et penetrante, un sourire melancolique. Son regard plein d’esprit et quelque chose d’angelique dans toute sa personne disaient qu’elle n’etait pas de ce monde“. A l’automne de 1825, l’Empereur Alexandre Ier la conduisit pour sa sante a Taganrog, ou elle allait chercher, sur le conseil des medecins, le repos laut physique que moral. Mais la, terrasse par une grave maladie, il succomba aux bras de sa femme le 19 novembre 1825, Frappee en plein c?ur, l’imperatrice commenca a deperir de jour en jour. Une lettre penetree d’une profonde douleur, qu’elle ecrivit a l’imperatrice Marie Feodoro'wna et qui commencait par ces mots: „Notre ange est au Ciel“, fut copiee et repandue par toute la Russie. Elle pensait passer le reste de sa vie dans l’isolement de la campagne, au.v environs de Moscou, mais elle succomba en roule, a Beleff, le 4 mai 1826. (D’apres une miniature de Pinchon 1801. appartenant a Mme .1. Cheremetcff. St-Petersbourg.)