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117 La princesse CATHERINE IYANOWNA GOLITZYNE, 1784—1824, fille du major general comte Ivan Antonowitch Sollohub, de son mariage avec Natalie Lvowna Narychkine, est nee le 15 mars 1784 a Polotzk. A l’age de 17 ans, le 21 octobre 1801, lors du couronnement de l’Empereur Alexandre Ier, elle epousa a Moscou le chambellan actuel prince Gregoire Sergueewitch Golitzyne (1779—1848). Cette figure de femme, des plus sympathiques, „qui, par sa douceur et sa decence“, au dire de Yiegel, „calquait, sans s’en douter, l’imperatrice Elisabeth Alexeewna“, est depeinte dans ses Memoires de la maniere suivante: „Elle etait du nombre des femmes qui, a l’honneur du passe et a la honte du present, se rencontraient alors plus souvent qu’actuellement. L’Imperatrice Elisabeth Alexeewna etait leur modele. Les graces exterieures de la jeune princesse Golitzyne n’etaient rien en comparaison de son amabilite modeste ; sans quitter la terre, elle semblait toujours etre en route pour le ciel, et s’il se pouvait que le nombre des anges diminuat, je suis certain que c’est d’etres pareils qu’on les renouvellerait. Les bizarreries et les extravagances de son mari, qui jouait a Penza, quand il y etait gouverneur, le role d’une personne princiere et qui s’efforcait d’imiter, dans sa vie privee, Louis XIV, ne l’empechaient pas „de l’aimer, de la respecter et de lui etre toujours fidele“, quoiqu’il entretint, pour la forme, deux maitresses. La princesse Golitzyne mourut dans un age relativement peu avance, le 1er mars 1824, a Sosnowka, gouv. de Tamboff, et fut ensevelie le 4 avril de cette meme annee a Zoubrilowka, gouv. de Saratoff. Elle laissa apres elle sept fils: les princes Serge (1805—1868), Leon (1804—1871), Michel (1808—1868), Gregoire (1809—1855), Dmitri (1812—1875), Nicolas (1817 —1855) et Theodore (1819 —1887), et deux filles: la princesse Yarvara (1802—1873, qui epousa le vicomte de Choiseul-Gouffier) et Natalie (1816 —1874, qui epousa I. Donaouroff). La princesse Golitzyne, n’etant pas encore mariee, a ete chantee par Derjavine sous le nom de „la petite Juive“ dans sa poesie „Gory“, ecrite en 1799 (c’est-a-dire quand elle n’avait en tout que 14 ans), dans le domaine de son pere, a Gory-Gorki, dans la Russie-Blanche. Derjavine qui y etait en 1799, faisait une enquete a Bereziatna, domaine du comte Polier; revenant un soir chez les Sollohub, il fut accueilli par la jeune comtesse, qui, deguisee en juive, lui presenta quelques becasses, ce qui servit de theme a la piece drolatique dans laquelle le poete vieillissant ecrit: „Un siecle voudrais etre avec la belle Juive, Avec elle a Gorki-Gory ensemble habiter. Mais au lieu de cela, devant executer Du tsar l’ordre formel, il faut que je poursuive La recherche du droit parmi les paysans, Oubliant le piano, la harpe, la guitare, D’Ukraine la danse, de sa voix les accents, Oblige d’enqueter comment la foule ignare,. Aux juges du district les cotes caressa. En un mot, chaque jour, voir memes paperasses, En reve seulement contempler sa beaute Par mille et mille attraits et talents enchante, Ne pouvoir savourer que ses seules becasses“... (D’apres un original ayant appartenu au prince A. Golitzyne-Prozorowsky et aneanti, en 1905, lors du pillage de Zoubrilowka, gouv de Saratoff.)