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99 Le prince THEODORE SERGUEEWITCH GOLITZYNE, 1781—1826, fils du general en chef prince Serge Feodorowitch de son mariage avec la niece du prince Potemkine, Varvara Vassiliewna Engelhardt (v. T. II, №№ 7 et 58), etait dej'a, a l’age de sept ans, marechal des logis dans la garde a cheval et, en 1792, promu cornette; le 7 janvier 1797, il passa aux chevaliers-gardes, en mars 1798, fut nomme sous-lieutenant et, le 28 octobre, mis en disponibilite. Viegel caracterise ainsi le prince Golitzyne: ,,Le prince Theodore se ferait remarquer non seulement dans notre societe restreinte, mais meme dans la plus brillante et la plus nombreuse. Ayant recu une education aussi deplorable que celle de ses freres, il acquit pourtant dans le commerce de la haute societe ce bon ton qui donne a un homme d’esprit tant d’occasions d’en faire parade, et a celui qui n’en a pas, le moyen de cacher ses defauts. Voila l’education que recut le prince Golitzyne, et comme le francais etait le signe distinctif du bon ton, il le maniait si aisement et si elegamment que je n’en avais point entendu de pareil jusqu’alors. On aurait pu croire qu’il avait pris pour devise: „Tout pour le grand monde, ses succes et ses delices“. Et voila pourquoi j’ai connu peu de personnes qui eussent autant d’affabilite mondaine et d’esprit. Son visage, semblable a celui d’une nourrice russe, blanc, plein, large, vermeil, mais au regard percant et au sourire seduisant, rendait son exterieur tres agreable; etant jeune, par les artifices de la toilette, il sut elegamment attenuer son embonpoint extraordinaire. Il chantait les romances a ravir et s’appliquait a la lecture des romans; c’est a cela, a ce qu’il parait, que se bornaient toutes ses connaissances. En outre il etait doue d’un gout hors de pair et s’entendait a arranger les chambres et a les orner de mille bibelots precieux mieux que personne, c’etait un vrai genie pour les trouvailles de ce genre. Le prince Theodore avait encore un grand talent: il n’y avait personne en Russie qui sut aussi bien que lui organiser des fetes magnifiques et en etre l’ordonnateur“, „J’ai entendu raconter“, ecrit V. Sollohub, „que l’Empereur se disposait une fois a passer en revue un regiment de cavalerie sur l’esplanade de Gatchina. Tout a coup, une cavalcade inattendue passa ventre a terre devant le front des troupes. En tete galopait a bride abattue une dame d’une corpulence phenomenale, en amazone verte et en chapeau a plumes. Un effronte petit-maitre caracolait a ses cotes et se repandait en amabilites. Une suite peu nombreuse les suivait encore. Cette mascarade intempestive fut arretee sur-le-champ. Celui qui etait deguise en dame etait le prince obese Th. Golitzyne“. A l’epoque que nous decrivons et qui se rapporte au commencement du regne de l’Empereur Alexandre Ier, le prince Golitzyne etait gentilhomme de la chambre (a partir du 15 septembre 1801); en 1804, il fut fait chambellan et attache aux archives du College des affaires etrangeres de Moscou. C’est a ce moment qu’ont trait les lignes suivantes des memoires de Viegel: „II jugeait qu’on ne pouvait briller autrement que dans la capitale et a la Cour; et comme toutes les facultes de son esprit, et il en avait de reste, y etaient tendues, il y reussissait completement. Ce qui contribua beaucoup a cela fut son mariage avantageux avec la fille unique du feld-marcchal prince Prozorowsky qui avait quatorze mille serfs desquels, dans la suite, il ne lui resta guere que la dixieme partie. Il s’eloignait de temps a autre des magnificences de la Cour pour les echanger contre l’appareil d’une existence toute princierc qu’il voulait etablir dans son domaine lointain. Il aurait voulu que son chateau ressemblat au palais de Pavlowsk ; il desirait faire d’un immense et bel etang une petite riviere; pour se creer de nouveaux points de vue, il faisait faire des trouees et abattre des arbres superbes dans des steppes ou le bois vaut de l’or; en un mot, il faisait des bevues en grand“... Le 1er juillet 1817, le prince obtint la charge de veneur et de directeur des Bureaux de la venerie, ou il servit jusqu’en 1825, lorsqu’il prit sa retraite. Il mourut au mois de janvier de l’annee suivante (1826) et fut enseveli a Zoubrilowka, son bien hereditaire, dans le district de Balachoff, gouvernement de Saratoff. (D’apres une miniature, appartenant au prince A. Golitzyne-Prozorowsky, St-Petersbourg.)