
* Данный текст распознан в автоматическом режиме, поэтому может содержать ошибки
75 ELISABETH MARKOWNA OLENINE, 1768—1838, fille du conseiller d’e'tat actuel Marc Fe'odorowitch Poltoratsky, directeur de la Chapelle de la Cour, et d’Agathoclee Alexandrowna Chichkoff, est ne'e le 2 mai 1768. Un peu apres 1790 elle epousa Alexis Nikolaewitch Olenine (1763 —1845) qui s’est fait un nom dans la suite comme directeur de la Bibliotheque Imperiale, president de l’Academie des Beaux-Arts et membre du Conseil d’Etat. Elisabeth Markowna partagea toujours les interets scientifiques et artistiques de son mari, et elle a su soutenir l’animation et la libre aisance dans la societe du „cercle des Olenine“, societe composee d’hommes de lettres, de poetes, de savants et d’artistes qui se reunissaient dans son salon de ,,1’Arche de Noe“, selon l’expression de Wiegel, salon auquel „la diversite des types, qui n’excluait aucunement la bonne harmonie, donnait quelque chose de patriarcal et de touchant“, Les contemporains d’E. M. Olenine nous ont laisse d’elle des souvenirs qui la representent sous les plus sympathiques couleurs. Ainsi, d’apres les propres expressions du comte Ouvaroff, elle etait „le modele des vertus feminines, la plus tendre des meres, une femme exemplaire douee d’un esprit penetrant et d’une humeur benigne“. Wiegel lui-meme en parle d’une maniere enthousiaste: „Son amie (d’Olenine), la stature exceptee (Olenine etait d’une taille etonnamment petite), lui ressemblait en bien des choses. Cette intelligente femme etait remplie de bienveillance pour tous, mais comme il y avait quelque exageration dans l’expression de ce sentiment, cela porta quelques personnes a douter, quoique a tort, de la sincerite d’Elisabeth Markowna. Son inclination au bel esprit et son amour de la societe eurent en elle raison des plus dures souffrances corporelles, auxquelles elle etait si souvent en butle: couchee sur un large divan, entouree de monde et visiblement souffrante, elle n’en souriait pas moins a ses hotes. C’etait en elle la ferme volonte d’un homme jointe a la patience d’un ange, qui n’est accordee qu’aux seules femmes. Elle voulait que tous se sentissent chez elle gais et sans contrainte, et ce desir etait constamment satisfait. Nulle part on ne rencontrait autant de liberte et de bienseance a la fois, dans aucune famille une concorde aussi parfaite, une aussi grande reciprocite de tendresse; il n’y avait pas de maitres de maison d’une affabilite plus avenante. Le plus remarquable c’etait l’union de tous les agrements de la vie a l’europeenne avec la simplicite, avec les coutumes de la vieille Russie____ Cette maison etait estimee et, selon moi, on pouvait l’appeler une maison modele, bien qu’elle ait eu peu d’imitateurs. La paix soit a vos cendres, couple inestimable! Pardonnez-moi si mon impartialite et la verite m’ont force a faire allusion a quelques imperfections inseparables de l’humaine faiblesse; les ombres meme que j’ai pu repandre dans la peinture de votre vie en montreront davantage, j’en suis sur. toute la beaute. Quelquefois en pensant a vous je me sens pris d’ennui!“ De son mariage avec Olenine elle a eu trois fils: Nicolas (enseigne au regiment Semenowsky; tue a Borodino), Pierre (general-major; 1795—1868) et Alexis (conseiller d’etat actuel; ne le 50 mai 1797, mort le 25 decembre 1854), et deux filles: Barbe (1802 —1877; jnariee au cousin germain de son pere, le conseiller d’etat actuel Gregoire Nikandrowitch Olenine) et Anne (nee le 11 aout 1808, morte le 15 decembre 1888; mariee au senateur Th. Andrault). E. M. Olenine est morte a St-Petersbourg le 5 juillet 1858. Wiegel n’est pas le seul qui ait soupire apres elle, car, bien que son mari lui ait survecu de cinq ans, neanmoins les grandes reunions des representants de la litterature et des beaux-arts cesserent des sa mort. Elle a ete enterree au cimetiere de Tikhvine de la laure d’Alexandre Newsky. Kryloff, qu’elle avait autrefois gate et qui avait toujours trouve chez elle son couvert mis, a compose pour son epitaphe les vers suivants: „Que la tendre epouse, de ses enfants l’amie Puisse se reposer des soins de cette vie Dans un monde eternel sans larmes ni soupirs! Nous quittant elle laisse a tous les siens ravie Et l’angoisse poignante et les doux souvenirs.— K.“. (D’apres l’original de Borovikowsky, appartenant a N. Romanoff, St-Petersbourg.)