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69 La comtesse JULIE PAYLOWNA SAMOILOFF, 1803 —1875, etait la fille du general de cavalerie, le comte Paul Petrowitch Pahlen (ne en 1775, -J- en 1834) et de sa premiere femme, la comtesse Marie Pavlowna Skavronsky, fille ainee de la comtesse Catherine Vassiliewna Skavronsky, niece de Potemkine. Julie fut privee de bonne heure des soins maternels; en 1804, la comtesse, sa mere, divorca et convola en secondes noces avec le comte A. Ojarowsky. Julie fut elevee dans la maison de sa grand’mere, que le comte Litta, son second mari, qui n’avait pas d’enfants, entoura d’un pur amour paternel. Il lui etait passionnement attache, surtout apres la mort de sa femme bien aimee (1829). Le comte legua a Julie sa colossale fortune, dont il lui remit, de son vivant, une partie, lorsque, etant demoiselle d’honneur, elle epousa en 1825 le fils du procureur general l’aide de camp et comte Nicolas A lexandrowitch Samoiloff (mort le 23 juillet 1842), qui, comme elle, fut le dernier de sa race, puisque leur mariage fut sterile. Une fois separee de son mari, Mme Samoiloff vecut un temps pres de St-Petersbourg, a Slavianka. qui lui venait de la famille Skavronsky. Elle etait belle, intelligente, charmante, aimable a ravir, et la fleur de la societe St-Petersbourgeoise se reunissait chez elle. La legende lui attribue l’initiative des promenades en equipages a la Pointe, dans l’ile d’Elaguine, Nicolas Pavlowitch etait mecontent des reunions frequentes qui avaient lieu a Slavianka et proposa a Mme Samoiloff de vendre sa maison de campagne a la Cour. Elle fut forcee d’acceder au desir de PEmpereur, et on lui prete, a cette occasion, les paroles suivantes: ,,On ne venait pas a Slavianka, mais chez la comtesse Samoilolf, et on continuera a aller la voir en quelque endroit qu’elle se trouve“. Elle commenca a se promener a Elaguine, ses admirateurs l’y suivirent, et les promenades a la Pointe entrerent en vogue. Telle est la legende des aborigenes. Le baron Rorff, son contemporain, raconte d’une autre maniere la vente de la villa: „La comtesse SamoilofE jouissait d’une grande reputation, mais elle n’etait pas bien flatteuse. A la mort de son premier mari, elle epousa un etranger; elle perdit par la la naturalisation russe et dut vendre ses immeubles, entre autres la „Slavianka comtale“ qui etait un domaine vraiment princier. Nicolas Ier voulut l’avoir, mais ce fut le comte Yorontzoff-Daschkoff qui la recut. Alors l’Empereur ordonna d’acheter immediatement Slavianka d’autant plus que, comme parent (par les Skavronsky), il avait le droit de rachat“. Ce second mari de la comtesse, qui fut cause de la vente de ses biens, etait le'chantre italien Perry (-]- en 1846). On dit que la raison de son divorce avec son premier mari fut l’intimite de la comtesse avec Barante-fils; mais Tourgueneff raconte ce fait de la maniere suivante: „Litta avait recommande aux Samoiloff A. la. Michkowsky pour gerer leurs biens. Ce dernier acquit la confiance du comte et devint son compagnon de plaisir; en meme temps il entra dans les bonnes graces de la comtesse, ce qui amena la catastrophe. Mme Samoilolf donna a Michkowsky une lettre de change de 800.000 roubles, Litta la protesta, et ce qui sauva l’ex-gerant, ce fut son mariage avec la fille du secretaire d’Etat Martchenko“. Mme Samoiloff vecut 40 ans en Italie et en France. Elle avait son palais a Milan, elle possedait pres Paris le domaine Grousset, ou il y avait quantite de choses artistiques. Elle reunissait chez elle en Italie les litterateurs et les artistes. Elle etait en amitie avec les compositeurs, Rossini, Bellini, Donizetti. Le celebre Ch. Brulloff avait pour elle un sentiment plus fort que l’amitie; il peignait sans cesse ses portraits et la representait souvent dans ses tableaux. Boutourline disait, a propos d’une de ses toiles: „Mme Samoiloff y est en grandeur naturelle, descendant les escaliers du theatre de Milan, un masque a la main; sa charmante eleve, Djiovannina, dans le costume d’une grecque, se serre contre elle“ (ce tableau se trouve au musee d’Alexandre III). Nous avons encore d’autres portraits: l’un la represente en grandeur naturelle, avec un negre qui lui ouvre la portiere (chez Guntzbourg, a Kieff); l’autre, en amazone (galerie Tretiakoff). Enfin elle se voit au premier plan a gauche du tableau „le dernier jour de Pompei“, Mme Samoiloff maria Djiovannina et lui donna une forte dot. Elle se maria, elle, a 58 ans avec le diplomate francais, le comte de Mornay (64 ans), mais bientot ils se separerent et elle reprit le nom de son premier mari. A la fin de sa vie, la comtesse Samoiloff derangea completement son immense fortune et mourut a Paris en 1875, au milieu d’un interieur relativement modeste. (D’apres l’aquarelle de Bossi, 1835, propriete du prince A. Kourakine, St-Petersbourg.)