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64 Le comte DMITRI PETROWITCH BOUTOURLINE, 1765—1829, fils du comte Pierre Alexandro witch, issu de son mariage avec la comtesse Marie Romanowna Worontzoff, est ne le 14 decembre 1765; sa marraine fut Catherine II qui confera a son filleul, sur les fonts baptismaux, le grade de sergent de la garde. Ayant perdu sa mere dans sa plus tendre enfance, Boutourline fut eleve par son oncle, le comte A. R. Worontzoff. Du Corps des cadets de terre, il entra au service comme aide de camp de Potemkine, mais au bout de 6 semaines, il fut attache au College des Affaires etrangeres. Sa carriere ne fut pas brillante: en 1805, il fut nomme ambassadeur a Rome, mais ne s’y rendit pas par suite de la rupture des relations diplomatiques; en 1809, il refusa le poste d’ambassadeur qui lui etait offert a Stuttgart et fut nomme directeur de l’Ermitage imperial. Parvenu au grade de conseiller prive et a la dignite de chambellan et a celle de senateur, mais sans avoir obtenu une seule decoration, Boutourline, en 1817, quitta la Russie pour toujours et se fixa a Florence, ou il mourut le 7 novembre 1829; il est enterre dans l’eglise grecque de Livourne. De son mariage avec sa cousine issue de germain, la comtesse Anne Artemiewna Worontzoff, il eut 2 fils et 5 filles. Le comte Boutourline avait beaucoup de lecture et possedait une memoire phenomenale qui lui permettait de citer par c?ur tous les classiques latins et francais, et d’indiquer sans faute les pages des livres de son immense bibliotheque. Il regardait comme son devoir d’acquerir chaque jour quelque nouvelle connaissance et etait regle et ponctuel dans sa vie. „Faites des cure-dents, mais faites quelque chose“, etait son proverbe. Mais „le respect pour les heures“, dont il faisait parade, se reduisait a la distribution exacte d’occupations librement choisies et peu genantes. Tout service obligatoire etait pour lui „un joug“; il servait „par intervalles“ tantot donnant sa demission, tantot prenant du service dans un departement peu asservissant et n’imposant pas trop d’occupations. Une grande fortune lui donnait la possibilite de consacrer ses loisirs a la satisfaction de ses gouts d’artiste et a ses penchants de dilettante. Il rassembla une bibliotheque rare et immense, et quand, en 1812, elle devint la proie des flammes, il reussit a en rassembler une autre de 55.000 volumes; il achetait des tableaux, etablissait des orangeries, s’occupait d’experiences de physique, de magie naturelle, de tours a la Pinetti, composait des vers francais et, dans les spectacles de la haute societe, chantait avec succes des romances francaises et italiennes, en s’accompagnant avec la guitare. Il n’etait pas etranger aux bizarreries et aux caprices : les invites qui arrivaient en retard pour le commencement de ses representations trouvaient portes closes; malgre ses enormes depenses, il faisait blanchir son linge a Paris, Comme proprietaire, il ne' surpassait pas beaucoup de personnes de son temps et de sa societe : il vendait sans discernement et sans profit ses proprietes, se lancait sans connaissance de cause dans des affermages, et devenait la victime des speculateurs. Les revenus de ses biens de Yoroneje et de Kalouga et les biens eux-memes se depensaient sous le ciel meridional de l’Italie. A en croire son fils, les convictions du comte D. P. Boutourline „inclinaient plutot vers le liberalisme“: il se laissait entrainer par tout mouvement nouveau; dans sa jeunesse, il fut macon et etait sympathique a la revolution; dans sa vieillesse, il fut defenseur du philhellenisme; quoique dans sa famille tous ses proches fussent catholiques fervents, il n’en resta pas moins orthodoxe rigide, avait une chapelle dans son palais, jeunait quatre fois l’an et mourut tenant entre ses mains une croix avec des reliques. (D’apres une miniature de la collection du Grand-Duc Nicolas Mikhailo witch.)