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63 te comte ALEXANDRE IYANOWITCH CHOUVALOFF, 1710—1771, frere aine du comte Pierre Iva-nowitch Chouvaloff et cousin du favori d’Elisabeth Petrowna, Ivan Ivanowitch Chouvaloff, du nombre des gentilshommes de la chambre de la Cesarewna Elisabeth, a son avenement au trone, recut le titre de chambellan actuel, puis les grades de sous-lieutenant a la compagnie des gardes et de major general et les ordres de Ste-Anne Ie cl., et d’Alexandre Newsky; pendant les 10 annees suivantes, fut promu lieutenant a la compagnie des gardes, lieutenant general, aide de camp general et general en chef; en 1746, en meme temps que son frere, fut eleve a la dignite de comte; en 1753, decore de l’ordre de St-Andre, puis, en 1756, nomme membre de la Conference. P. J. Chouvaloff, desirant etre tenu au courant des affaires de la haute police par un de ses proches, fit nommer son frere chef de la Chancellerie secrete; dans le but d’avoir, a la petite Cour, un espion sur lequel il put compter, il le recommanda, en 1754, en qualite de marechal de la cour au Grand-Duc Pierre Feodorowitch, et Pierre III octroya, a un general en chef qui n’avait jamais ete a la guerre, le baton de feld-marechal et lui fit cadeau de 2000 paysans. Revoque de ses fonctions par Catherine II, il mourut le 4 janvier 1771. De son union avec Catherine Ivanowna Kastiurine, il eut une fille, Catherine, qui epousa le comte G. J. Golovkine, Comme „inquisiteur“, Chouvaloff etait, selon l’expression de Catherine II, ,,1’epouvantail de la Cour, de la capitale et de tout l’empire“. Ses fonctions etaient penibles, ingrates et sans but. Tous ces innombrables attentats contre „la precieuse sante de Sa Majeste Imperiale“ et tous ces „mots et jugements malins, criminels et inconvenants“, ne valaient pas la peine que se donnait A. I. Chouvaloff pour les instruire. Il reussissait rarement a mettre la main sur un criminel quelque peu important et titre: en revanche, il ne fallait interroger, durant des annees, que des serfs fugitifs, des forcats et des soldats „ayant subi en maintes occasions et nombre de fois la bastonnade et la flagellation“, tous gens ayant perdu l’espoir de leur affranchissement. Les attentats se reduisaient a ce que quelque soldat fugitif „avait experimente sur des poules des poudres“, destinees к Elisabeth, et les poules, a ce qu’il parait, „avaient ete privees de l’usage de leurs pattes“; ou bien encore, un moine quelconque (n’ayant pas ses entrees a la Cour) „avait fait macerer dans un pot des aulx sauvages“ pour empoisonner le Grand-Duc. Sans enumerer la quanlite „de fausses denonciations pour crimes de haute trahison“, rappelons en passant quelques propos paraissant alors „importants“ et qui, au fond n’etaient que d’innocents commerages sans danger pour personne sur ce que: „dans notre grand empire de Russie, il ne seyait pas au sexe feminin d’occuper le trone“; qu’Elisabeth etait „illegitime“; qu’elle ne faisait que se divertir et mener une vie dissolue au lieu de „se rendre au College“; qu’une „femme avait, en femme, comble de faveurs“ les Razoumowsky et autres gens „de basse extraction“. Tous ces gens tourmentes et reduits au desespoir, desirant changer le present si difficile, ou se reportaient au passe, affirmant que Pierre II etait vivant et se cachait a l’etranger jusqu’au temps convenable, ou revaient au futur, comptant sur l’avenement du prince Jean; mais les ressources dont ils disposaient etaient des plus fantastiques et des plus inoffensives pour le trone d’Elisabeth comme le projet, par exemple, d’un marchand et d’un clerc de faire passer par la frontiere, „dans un tonneau de goudron le livre „De la verite sur la volonte monarchique“, de presenter ledit livre au roi de Prusse et de provoquer un soulevement contre la Russie“. Tout se bornait a des desirs platoniques, a des propheties extravagantes et a d’irrealisables espoirs dans le gout suivant: „dix generaux hairont l’imperatrice et la feront perir par le feu“. Mais toutes ces absurdes affaires avaient comme consequence pour les accuses la peine du fouet,’ la mutilation du nez et la deportation; quant a Chouvaloff, „ces travaux incessants et penibles“ ruinaient sa sante et lui causaient, dans tout le cote droit du visage, des mouvements convulsifs tout particuliers, qui se produisaient 'a la moindre emotion. Se trouvant entierement sous l’influence de son „bouillant“ frere, le comte A. I. Chouvaloff n’etait pas par lui-meme un homme energique et ingenieux. Il suffisait de lui couper la parole, comme le faisait Catherine, pour qu’il se troublat instantanement et se mit a „cligner des yeux“ eperdument. En encourageant Pierre dans ses „engouements pour le Holstein“, il acquit son attachement passager; par son espionnage importun, il s’attira la haine irreconciliable de Catherine II. (D’apres un original peint par le comte Rotary, palais de Gatchina.)