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124 AGLAE ANTONOWNA DAYYDOFF, 1787—1842, naquit a Versailles le 17 janvier (n. st.) 1787. Elle perdit sa mere de bonne heure, et son pere, le comte de Gramont, emigra et resta avec Louis XYIII pendant son sejour en Russie. La jeune Aglae-Angelique-Gabrielle, „frivole et coquette, une vraie francaise, chercha dans le bruit des distractions le moyen de ne pas mourir d’ennui dans la barbare Russie“, et finit par epouser a Mittau, en aout 1804, le colonel de Chevaliers-Gardes Alexandre Lvowitch Davydoff (ne 1773). Partant en campagne, Davydoff ecrivait le 12 janvier 1807 a son oncle le comte A. Samoiloff: ,,J’ai laisse ma femme a Mittau, au palais de Louis XYIII. Son appartement est contigu a celui de la Reine, qui, tendrement attachee a la memoire de sa defunte mere, l’aime comme elle le merite, lui prouve a toute minute son affection et m’a remercie de la satisfaction que je lui ai donnee dans son malheur. Quant au pere d’Aglae, il n’habite pas loin d’elle non plus, et, en bon majordome, gere ses affaires et l’aime infiniment. La fille de Louis XYI, la duchesse d’Angouleme, temoigne incessamment aussi son amitie a ma femme“. Jeune heros, riche, d’une taille colossale et d’une force extraordinaire, Davydoff, avec son gout pour la vie large et luxueuse, etait bien le mari qu’il fallait: completement absorbe dans des questions gastronomiques, auteur meme d’une carte gastronomique de l’Europe, il laissait a sa jeune femme la plus entiere liberte; somnolent et obese, ses amis le nommaient „le cornard majestueux“. Les Davydoff habitaient le bourg de Ramenka, district de Tchiguirine; on ne s’ennuyait pas dans cette „petite Capoue“: les invites mangeaient, buvaient, courtisaient Aglae et faisaient des gorges chaudes du bonhomme. Denis Davydoff vint passer quelque temps en 1809 et courtisa la „charmeuse“. Au temoignage de son fils, „Aglae etait a Ramenka l’aimant qui attirait tous ces hommes de fer du glorieux temps d’Alexandre; depuis les commandants en chef jusqu’aux cornettes, on s’en donnait a c?ur joie, a Ramenka, mais surtout on mourait aux pieds de la charmante Aglae“. Denis, transporte, lui ecrivait: „Si les dieux de misericorde ,,Tu me tromperais: eh, tant mieux! „Etaient aussi dieux de justice, „Car alors tes levres vermeilles „Et qu’en violant tes promesses, „Seraient plus vermeilles encore „Tu dusses perdre tes appas, „D’autres serments, d’autres mensonges! „Alors peut-etre j’oserais „Et ton angelique sourire „D’une coupable etre l’esclave. „Fait passer toute intention „Mais, Aglae, comme il te sied „De te maudire, Inmaudissable!“ „D’etre astucieuse et perfide! Elle s’attaqua plus tard avec succes a Pouchkine, et ce fut l’origine de la piece de vers Aglae (l82l): „Yous avez aussi pu me croire!... „Nous avons jure... puis, helas! „Ecoutez, vous avez trente ans, „Ensuite oublie nos serments: „Moi, vingt passes. J’ai vu le monde... „Yous vous etes pris un hussard, „Serments, pleurs me semblent risibles, „Et moi, ma chere Natacha. „Frasques pour moi n’ont plus de charme; „Laissons donc les feux du jeune age, „Yous aussi, de votre cote, „Quand nous penchons vers le declin, „Les troubles du c?ur vous ennuient... „Yous a votre plus grande fille, „Yous m’aviez comme captive! „Nous a notre plus jeune frere... „J’ai fait semblant d’etre amoureux, „Pour eux, c’est le moment d’aimer, „Et vous, d’en etre effarouchee... „Nous, nous n’avons plus qu’a medire“. Et Pouchkine composa effectivement la courte, mais mechante epigramme qui commence ainsi: „Un autre a pris mon Aglae“... Devenue veuve en 1833, Aglae Davydoff partit pour la France et s’y remaria au marechal comte Sebas-tiani (1772—185l). Elle mourut a Paris le 21 fevrier 1842, a l’age de 55 ans. Elle avait eu de son mariage avec Davydoff un fils Yladimir, et deux filles qu’elle convertit au catholicisme: l’une, Adele, a qui Pouchkine adresse la poesie: „Joue, Adele, n’aie point de peine!“-, mourut religieuse catholique; l’autre, Catherine, epousa le marquis de Gabriac. (D’apres une miniature de la collection du Grand-Duc Nicolas Mikhailowitch.)