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118 PIERRE DMITRIEWITCH EROPKINE, 1724 —1805, fils du general lieutenant Dmitri Feodorowitch Eropkine et de sa femme, nee Skouratoff, naquit le 24 juin 1724, et, „encore mineur“, entra au service porte-enseigne le 28 juillet 175G- Colonel le 25 decembre 1755, il fit la Guerre de Sept-Ans, et, en 1759, fut attache au feld-marechal Saltykoff avec le grade de general major. Decore a la paix de St-Alexandre Newsky et promu general lieutenant, il obtint un conge de deux ans ,,pour se soigner“, et, le 24 mars 1765, quitta le service militaire „pour raisons de sante“ et fut nomme senateur a Moscou, au 5e departement. Au printemps de 17 71, alors directeur de l’administration de la gabelle, il recut de Catherine II la mission d’organiser les secours contre la peste qui ravageait Moscou: le feld-marechal Saltykoff. commandant en chef, y avait echoue, et la chose etait effectivement „herissee de difficultes“, comme disaient les etats de service d’Eropkine. Les troupes dont il disposait etaient „peu nombreuses et desorganisees, la ville etait grande, et les elements nuisibles ne manquaient pas“; on avait a combattre, presque sans ressources, l’epidemie et la panique regnant dans le peuple, qui redoutait les hopitaux et les quarantaines plus encore que le fleau. Eropkine ne fut pas aide: le vieux Saltykoff, tout en le „secondant de toute maniere“, comme il disait, ne pouvait ne pas en vouloir a celui dont les pleins pouvoirs etaient une „improbation“ a son adresse, et le grand maitre de police Bakhmeteff „courait partout et regardait a tout“, mais sans trop de succes. Sentant son impuissance, Eropkine tenta au commencement d’aout de se demettre de sa „mission“, sous le pretexte qu’il s’etait declare un cas de peste dans sa maison: un rescrit de S. M. le maintint a son poste. Il ne lui vint que de malheureuses inspirations: il eut, de concert avec l’archeveque Ambroise (Zertis-Kamensky), la fatale idee de faire suspendre la vente des cierges pour l’icone Bogolubsky. En depit d’indices manifestes de fermentation parmi la populace, il negligea d’amener a Moscou le peu de forces dont il disposait; en presence de l’emeute qui eclata le 15 septembre, il n’eut ni fermete ni habilete, et, le lendemain, la populace faisait irruption dans le monastere Donskoi et massacrait l’archeveque Ambroise. Alors seulement, menace de subir le meme sort, il sut rassembler un detachement de 150 hommes, qui suffit parfaitement a disperser a coups de mitraille la tourbe seditieuse. Blesse dans la melee d’un coup de baton et d’un coup de pierre, il prit le lit, et remit l’autorite au comte Gregoire Orloff, envoye avec des pouvoirs dictatoriaux. En reponse a une nouvelle offre de demission, Catherine le decora de St-Andre „pour son zele patriotique et son courage“. Il prit sa retraite en 1774, mecontent du rang civil de conseiller prive actuel qui lui etait confere, mais, douze ans plus tard, le 28 juin 1786, fut de nouveau nomme commandant en chef de Moscou avec le grade de general en chef. „Sa memoire affaiblie et ses forces epuisees par la maladie“ ne lui laissaient que peu de ressources, et, le 19 fevrier 1790, il donna sa demission. Il mourut subitement le 7 fevrier 1805 en faisant sa partie, et fut inhume au bourg d’Ouspenskoie, gouvernement de Kalouga. Il avait epouse Elisabeth Mikhailowna Leontieff (•j- 1800), mais n’eut pas d’enfants. Eropkine etait le type du gentilhomme russe de vieille roche. Bel homme et de premiere force dans sa jeunesse, eleve a l’ancienne mode et ne parlant aucune langue etrangere, il avait de l’esprit et du gout pour la lecture; pieux et devot, il lisait chaque jour la vie du saint dans le Menologe. Dans son desinteressement, il n’exigeait de ses paysans qu’une modique redevance et ne demandait rien au Tresor: „Je vis de ce que j’ai“, disait-il, „je ne fais pas de dettes; nous ne sommes que deux, pas d’enfants, de la fortune: a quoi bon thesauriser?“ Il pratiquait de plus la vieille hospitalite russe. Son exterieur, a commencer par sa perruque a trois marteaux, et son genre de vie avaient le grand air du temps passe; il ne sortait pas sans piqueurs, ni sans trompettes pour sonner les arrets. Il jouissait a Moscou de l’estime generale. (D’apres un original des Archives du Ministere des Affaires etrangeres, Moscou.)