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115 LEON ALEXEEWITCH YAKOYLEFF, 1764—1859, fils du president du College de Justice Alexis Alexandrowitch Yakovleff (1726—1781) et de Natalie Borissowna, nee princesse Mechtchersky (1754—178l), naquit le 20 fevrier 1764. Enrole a l’age de 11 ans capitaine d’armes au regiment Izmailowsky, il fut ensuite sergent, puis passa porte-enseigne le 1er janvier 1788, sous-lieutenant en 1790, lieutenant en 1791, capitaine lieutenant le 1er janvier 1796 et capitaine le 16 avril suivant. Durant ce temps, il fit la campagne de Suede, et, en 1795/1796, servit comme „volontaire“ en Angleterre, dans l’escadre de l’amiral Duncan. Colonel le 14 aout 1798, il fut nomme le 18 septembre conseiller de chancellerie au College des Affaires etrangeres et envoye en mission d’abord en Suede, puis en Angleterre, d’ou, fait conseiller d’etat le 9 mai 1800, il passa charge d’affaires a Stuttgard. Chambellan en 1807 et chevalier de Saint-Jean-de-Jerusalem le 28 juin 1809, il recut le titre d’envoye extraordinaire et ministre plenipotentiaire, et alla l’annee suivante en cette qualite a la Cour de Westphalie, ou il resta jusqu’en juin 1812, et ou, lors de son arrestation, il avait pu. aide de son valet de chambre Calot (dont Herzen fait mention), sauver et mettre en lieu sur les papiers diplomatiques, ce qui lui valut le 30 aout 1812, „comme temoignage de satisfaction de Sa Majeste“, Ste-Anne de lre classe. Conseiller prive le 28 mars 1820, il fut fait senateur, puis, a Moscou, le 15 aout 1829, tuteur honoraire, directeur de l’Hopital Marie et membre du conseil des Instituts Catherine et Alexandre. Decore le 7 novembre 1851 de St-Yladimir de 2e classe, et le 7 avril 1855 de l’Aigle Blanc, il obtint le 2 avril 1858 une derniere recompense, le rang de conseiller prive actuel. Il mourut le 19 janvier 1859. et fut inhume au monastere Novodevitchi, a Moscou. Il ne se maria pas, mais eut des pupilles, Serge (le photographe de la Cour Le-vitzky), Ivan, Sophie, mariee a A. Polenoff, et Natalie, qui recurent d’abord le nom de Lvoff-Lvitzky. Quant au moral, voici Yakovleff pris sur le vif par son neveu Herzen avec le talent qui le caracterise dans ses Souvenirs et opinions (T, II): „Excellent homme et aimant a se distraire, il passa toute sa vie sous les illuminations du monde officiel de la diplomatie et de la Cour, sans s’apercevoir qu’il y en avait un autre, plus serieux, et en depit meme de tous les evenements de 1789 a 1815, qui ne se bornerent cependant pas a glisser sur lui et dont il eut a se ressentir. Le comte Worontzoff l’envoya a Lord Granville pour decouvrir ce que preparait Bonaparte apres avoir quitte l’armee d’Egypte; il fut a Paris au couronnement de Napoleon. En 1811, Napoleon le fit arreter a Cassel, ou il etait ambassadeur „pres du Roi Jeremie“, comme disait mon pere dans ses moments de depit. En un mot, il fut de tous les grands evenements de ces derniers temps, mais dans des conditions bizarres, anormales... Pendant que les questions diplomatiques se resolvaient a coups de baionnettes et de mitraille, il etait ambassadeur, et termina sa carriere diplomatique a l’epoque du Congres de Yienne, cette brillante fete des diplomaties. De retour en Russie, il fut fait chambellan a Moscou, ou il n’y a point de Cour: sans connaitre les lois ni la procedure russes, il entra au Senat, devint membre du Conseil de Tutelle, directeur de l’Hopital Marie, directeur de l’institut Alexandre, et fit preuve en tout d’un zele qui n’etait guere utile, d’un entetement qui fut nuisible, d’une probite qui passa inapercue. Il n’etait jamais chez lui, et fatiguait tous les jours deux attelages de quatre solides chevaux, l’un le malin, l’autre apres diner. Outre le Senat, qu’il n’oubliait jamais, il ne manquait guere le spectacle francais et allait trois fois par semaine au Club Anglais. Il n’avait pas le temps de s’ennuyer: toujours en affaires, toujours en distractions, toujours en courses, sa vie glissait tranquillement sans secousses, toute en surface et en decor. Mais aussi il resta jusqu’a 75 ans valide comme un jeune homme, allant a tous les grands bals, a tous les grands diners, aux seances et solennites de toute nature, agricoles ou medicales, reunions de societe d’assurances ou de societe de naturalistes... et avec tout cela, peut-etre meme grace a tout cela, il garda au c?ur jusqu’a la vieillesse un fonds de sensibilite et de chaleur“... (D’apres une miniature de Muller, appartenant a L. Levitzky. St-Petersbourg.)