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109 La princesse ELISABETH TARAKANOFF (?), 1752—1775. personnalite enigmatique qui emporta au tombeau le secret de son origine, si toutefois elle le connut jamais elle-meme, pretendait avoir 23 ans en 1775, mais ceux qui la connaissaient de vue lui en donnaient 25 ou 30. Elle fait son apparition en Europe peu apres 17 70, et change de nom aussi souvent que de residence et de liaison: on la voit successivement sultane Selime et Ali-Emene, princesse Elisabeth de Yladimir, demoiselle Frank, puis Schell, Treymull, etc.; a Venise elle se fait appeler comtesse Pinneberg, a Pise comtesse Silinsky, en Russie elle est connue, sans qu’on sache pourquoi, sous le nom de princesse TarakanoJT. Elle intrigua les contemporains: l’ambassadeur d’Angleterre 'a Petersbourg la disait fille d’un cabaretier de Prague, le consul d’Angleterre a Livourne, d’un boulanger de Nuremberg; a Londres et a Paris, elle frequenta divers aventuriers, et fut un moment en relations avec le ministre de Pologne a Paris, Oginsky, puis avec le prince de Limbourg, qui etait amoureux d’elle et voulait l’epouser, Les uns la disaient polonaise, d’autres allemande ou italienne· elle avait en tout cas des attaches avec les Polonais, sans parler d’Oginsky: elle se fit accompagner en Italie par le prince Radziwill, le debauche; a Rome, ou elle etait en relations avec des Jesuites et avec le cardinal Albani, elle emargeait au budget du pape et jouissait de la protection du ministre polonais le marquis Antici. Catherine II vit la une intrigue des confederes polonais, auxquels elle attribuait l’idee qu’eut la mysterieuse aventuriere de faire valoir des droits au trone de Russie comme fille d’Elisabeth Petrowna or, elle-meme convint qu’on lui avait „fait un secret de sa naissance“. Au temoignage des contemporains, elle avait l’esprit vif, connaissait les langues, jouait de la harpe, savait dessiner, et deployait une coquetterie qui lui valait des conquetes faciles.. Mais aussi, sensuelle et passionnee, elle devenait a son tour une proie facile pour ses victimes, et noua sans peine de nombreuses et passageres liaisons... Elle etait en outre credule et frivole. Charge par Catherine II de s’assurer de l’usurpatrice, au besoin par la force, le comte Alexis Orloff prefera la prendre par son faible: il profita du „penchant“ qu’elle lui temoignait pour „faire le passionne aupres d’elle“, et, avec la prestance de ses 35 ans, eut facilement raison de la belle exaltee. Conquise des la premiere entrevue, elle se livra tout de suite entierement a lui, sans soupconner l’odieuse trahison ni se douter que la liaison durerait juste huit jours.-.; des lors, il n’eut pas de peine 'a l’attirer a son bord, en rade de Livourne, et a l’y faire prisonniere. A Petersbourg, la Princesse Tarakanoff fut internee a la Citadelle Pierre-et-Paul, au ravelin Alexis; l’enquete demeura infructueuse, et la jeune femme fut atteinte d’une phtisie qui ne fit qu’empirer apres la naissance, en novembre, d’un enfant, dont le pere etait Orloff, mais qu’on confond souvent avec son fils A. Tchesmensky ne en 1762, et qui aurait eu pour parrain et marraine le procureur general Viazemsky et la femme du commandant Tchernycheff. La mere mourut le 4 decembre 1775; quant a l’enfant» on ne sait ce qu’il devint. La princesse Tarakanoff etait, au temoignage d’Orloff, „une petite femme toute seche, ni blanche ni noire de peau, aux grands yeux bruns un peu louches, aux sourcils chatain fonce, avec des taches de rousseur“... „De taille moyenne“, dit le prince A. Golitzyne, „seche, bien faite, elle a les cheveux noirs, les yeux bruns et un peu louches, un long nez busque qui la fait ressembler a une italienne“... D’apres Antici: „Grande, belle et elegante, elle a la peau tres blanche, un teint magnifique, mais elle louche un peu de l’?il gauche; c’est une personne tres intelligente et instruite“... On ne connait aucun portrait d’elle, mais rien n’empeche d’en voir un dans le profil reproduit ici d’apres un bas-relief en marbre portant au revers l’inscription suivante, qui en confirme plutot l’authenticite: „Tete de la Princesse Tarakanoff, rapportee d’Italie et transmise au proprietaire actuel par sa grand’mere Anne Feodorowna Orloff, fille du comte Theodore Grigoriewitch Orloff et niece du comte Alexis Orloff-Tchesmensky, duquel elle l’a recue. Anne Feodorowna Orloff etait la femme de mon grand-pere, le conseiller prive actuel et senateur Alexandre Nikolaewitch Bezo-brazoff, dont je suis moi-meme le petit-fils en ligne directe, Nicolas Feodorowitch Bezobrazoff. Pour les renseignements s’adresser: Volokolamsk, domaine de Nikolaewskoie, gouvernement de Moscou, N. Bezobrazoff“. (D’apres un bas-relief de la collection du Grand-Duc Nicolas Mikhailowitch.)