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101 La comtesse CATHERINE MIKHAILOWNA ROUMIANTZEFF, 1724—1779, fille du feld-marechal prince Michel Mikhailowitch Golitzyne (1675—1750) et de sa seconde femme, la princesse Tatiana Borissowna Kourakine (1695 —1757), naquit le 25 septembre 1724. Elle epousa en 1748 le comte Pierre Alexandrowitch Roumiantzeff-Zadounaisky (1725—1796), mais, au bout de six ans de mariage, les epoux se separerent pour toute leur vie. La vie guerriere avait detourne le comte de sa femme, et, lorsqu’il rentra a Petersbourg apres la Guerre de Sept-Ans, elle dut aller vivre a part a Moscou. Malgre ses nombreuses infidelites, qu’elle connaissait parfaitement, elle faisait tout pour le ramener, au nom des enfants, le suppliant de venir „vivre comme autrefois, au lieu de ne lui laisser d’epouse que le titre“, sinon elle les abandonnerait et s’en irait a la campagne: „Que voulez-vous“, lui ecrivait-elle en 1762, ,,je ne vais pas les garder sans vous pour les enfermer a la campagne: quelle education leur donner, la-bas? Les voila en age!“ Nomme president du College de Petite-Russie, il alla se fixer a Gloukhoff, et prit alors avec lui sa femme et ses enfants; mais ce ne fut pas pour longtemps: a la fin de 1766, il les renvoyait a Moscou. La comtesse fit de nouvelles tentatives pour le ramener a la vie de famille, en raison des inconvenients de la separation et de l’augmentation de depenses qu’elle entrainait: „Chez nous“, disait-elle, „la chandelle brule par les deux bouts; double train de maison, partout des depenses!“ Mais prieres et raisons resterent sans effet, et les rares entrevues ne faisaient qu’accroitre la discorde et l’exasperation. Le feld-marechal s’etait presque absolument desinteresse des enfants et de leur education; l’entretien meme des fils entres au service militaire, laisse tout entier a la charge de la mere, lui causait, faute d’experience et de la direction convenable, bien du souci et du chagrin, surtout quant a la question d’argent: sa volumineuse correspondance avec son mari de 1762 a 1779 temoigne de la difficulte qu’elle eut a se passer de lui pour les enfants, l’interieur et les affaires. La maniere exemplaire dont elle remplit sans lui ses devoirs de mere, la patience et la dignite qu’elle opposa a son dedain, lui valurent l’estime generale, lui firent une reputation de mere et d’epouse modele, et appelerent l’attention de Catherine II, qui la fit, le 15 aout 1775, dame d’honneur et maitresse de la Cour de la Grande-Duchesse Natalie Alexeewna. Fixee des lors a Petersbourg, elle fit une nouvelle et infructueuse tentative pres de son mari, et quitta un moment son poste pour aller le voir: „le mepris et le mauvais accueil“ qu’elle recut allerent jusqu’a la „mettre en colere“. Attachee a Natalie Alexeewna jusqu’a la mort de la Grande-Duchesse, elle l’assista regulierement a ses laborieuses et douloureuses couches et ne la quitta qu’a son dernier soupir, au risque meme de gener l’imperatrice Catherine. Envoyee en 1776 avec une suite au-devant de la princesse de Wurtemberg, seconde femme du Cesarewitch Paul Petrowitch, elle fut revetue le 12 juillet., des propres mains de l’imperatrice, du cordon de Ste-Catherine. Puis, peu apres le mariage, elle recut l’autorisation de se fixer definitivement a Moscou, ou elle mourut le 22 aout 1779; elle fut inhumee au monastere Donskoi. Elle eut trois fils, Michel, Nicolas et Serge. Le portrait ci-joint represente la comtesse Roumiantzeff a un age avance, en 1776 au plus tot; on en connait encore deux du meme genre, l’un aux Archives du Ministere des Affaires etrangeres, a Moscou, designe par erreur au catalogue comme etant celui de la comtesse E. Worontzoff. l’autre, plus soigne, joint aux Lettres de la Comtesse Roumiantzeff publiees par le comte D. Tolstoi, reproduction d’un original de la propriete des princes Golitzyne, au bourg de Troitzkoie-Kainardji. (D’apres un original appartenant au prince S. Golitzyne, Kouzminki, gouv. de Moscou.)