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Le comte Charles-Louis-Francois de RAIMOND-MORMOIRON, comte de MODEMS, 1774 —1855, descendant d’une vieille famille francaise remontant a 1090, fils de Francois-Charles de Raimond, comte de Modene, ministre de France en Basse-Saxe et en Suede, chambellan du comte de Provence et intendant du Palais du Luxembourg, a Paris, naquit le 17 octobre 1774. Entre au service militaire en Russie en 1795, il fut attache au comte Yalerien Zouboff et fit la campagne de Perse, fut en 1798 aide de camp du comte
I. Saltykoff, et la meme annee, ayant le grade de major, recut de Paul Ier la noblesse russe.
Sa carriere s’ecoula presque toute a la Cour. Fait gentilhomme de la chambre au couronnement d’Alexandre Ier, il devint en 1817 maitre de la Cour du Grand-Duc Nicolas Pa vio witch. Il parvint a la dignite de grand veneur (22 aout 1826), fut attache a l’imperatrice Alexandra Feodorowna, et, intendant du Palais Anitchkoff et du Bureau Personnel de Sa Majeste, jouit de la bienveillance particuliere de Nicolas Ier et de toute la famille imperiale. Il mourut le 11 mai 1855. On lit dans une lettre d’Alexandre Boulgakoff a sa fille: „Les details de la mort de Modene sont touchants. Il est mort avec fermete, en chretien. Il a dit: „Si j’ai eu le malheur d’avoir des ennemis, soit que je l’aie merite ou non, je leur pardonne et leur demande pardon aussi“. Toute la famille imperiale a ete lui dire adieu, meme l’Heritier, auquel il a donne de bons avis, usant des droits de tout homme qui va comparaitre devant Dieu. Il a dit a l’Empereur: „Apres ma mort, veuillez, Sire, recevoir une lettre que ma fille est chargee de vous remettre“. On suppose que cela regarde Andre Pachkoff“ (gendre de Modene). „Quand l’Empereur vint la derniere fois, Modene etait mourant, ses yeux se fixaient tour a tour sur l’Empereur et Pachkoff avec un mouvement de tete, mais il ne pouvait plus parler. Cet ange de Nicolas comprit ce que cela voulait dire; il daigna prendre la main de Pachkoff et la secoua plusieurs fois devant le mourant. Modene a fait venir tout le monde, meme le chauffeur des poeles qui se jeta aux pieds de son lit, lui baisant la main et lui disant adieu“. Dans une lettre a son frere, le meme Boulgakoff, a propos de la mort de Modene, fait de lui la caracteristique suivante: „Ainsi ce pauvre Modene a termine ses souffrances. Il etait fort bien et fort entendu a sa place. Il sera difficile a remplacer. Il avait des formes exquises, un vrai courtisan. Ici chacun le regrette et dit que c’est l’ambition qui a abrege sa vie“.
Le comte de Modene avait epouse Elisabeth Nikolaewna Saltykoff (1775 — 8 mars 1852) et eut quatre filles, Adelaide (1805—1844), mariee au grand veneur Andre Ivanowitch Pachkoff (1792—1850), Sophie (1804—1884) au prince B. Schakhowskoi, Alexandrine (1807 —1859) au comte N. Zouboff (1801—1871), et Marie au general major Joseph Frantzewitch Dainese.
(D’apres une miniature de la collection du prince A. Schakhowskoi, Belaia Kolp, gouv. de Moscou.)