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85 MARIE SEMENOWNA RIMSKY-KORSAKOFF, 1751 —1796, fille du prince Simeon Feodorowitch WoLkonsky (10 mai 1705—4 mai 1768), general en chef, et de Sophie Sergueewna, nee princesse Mechtchersky (15 septembre 1707 — 7 avril 17 77), s?ur du prince Gregoire Feodorowitch Wolkonsky, membre du Conseil de l’Empire, gouverneur militaire d’Orenbourg, qui epousa la derniere princesse Repnine, naquit le 25 aout 1751. Elle epousa au commencement des annees 50 Alexandre Yassiliewitch Rimsky-Korsakoff, avec lequel elle se trouva, lors de l’insurrection de Mirowitch, dans un faubourg de Schlusselbourg, ou il commandait le regiment d’infanterie de Smolensk. Elle raconta dans la suite cet evenement a sa niece Mme C. Yankoff: on fouilla, dit-elle, toutes les maisons de la ville, y compris la sienne, pour voir si, comme le pretendaient certains bruits, Ivan Antonowitch n’aurait pas ete tue, mais se serait sauve. Devenue veuve le 16 mai 1781, Mme Korsakoff survecut quinze ans a son mari; elle avait eu trois fils et deux filles, dont la derniere, affligee d’un pied bot tourne en arriere, marchait a bequilles. A la mort de Rimsky-Korsakoff, elle continua d’habiter sa maison de l’Ostojenka, pres de l’endroit ou est aujourd’hui l’eglise du Saint-Sauveur. La grand’mere de D. Blagovo, Mme C. Yankoff, que Mme Rimsky-Korsakoff fianca a D. Yankoff. et a laquelle elle tint lieu de mere au mariage, rapporte ses bizarreries, bien connues alors dans tout Moscou: „Ma tante avait une fort belle fortune, tant par elle-meme que du cote de son mari, mais elle etait tres interessee. Elle avait encore la manie de ne pas vouloir diner chez elle, chose fort rare a l’epoque: tous les jours, sauf le samedi, elle dinait en ville. La veille, par exemple, elle disait a son valet de pied d’aller dans la matinee faire le tour de trois ou quatre maisons amies pour en trouver une ou on dinerait chez soi le jour et le lendemain, et alors, de demander des nouvelles de sa part et de dire qu’elle viendrait. La voila partie avec ses deux filles. Dans ce temps-1'a, on mettait tous les plats a la fois sur la table. Quand elle voyait quelque chose de son gout, mets froid, ragout ou roti, elle disait a la maitresse de maison: „Comme ce plat doit etre bon! Permettez-moi de le prendre“, puis, se tournant vers son laquais debout derriere elle: „Prends ce plat-l'a et porte-le dans la voiture“. Tout le monde lui connaissait cette manie, et, comme c’etait une personne d’age, d’importance et de qualite, dans beaucoup de maisons, on lui proposait de choisir un plat sans attendre qu’elle le demandat. Elle fait ainsi ses provisions toute la semaine, puis, le samedi, elle recoit, et traite ses invites avec leur propre cuisine. Il y en avait bien aussi qui se moquaient d’elle. Ainsi on nous raconte un jour que Mme Korsakoff a pris quelque part un cochon de lait. Ma tante vient bientot diner chez nous, et je dis a sa cadette : „Dis donc, petite s?ur, ou donc est-ce que vous avez dine ces jours-ci, a ce qu’on raconte, et escamote un cochon de lait?“ — „Ah! comme les gens sont mauvaises langues! Jamais nous n’avons pris nulle part de cochon de lait: nous avons rapporte ces jours-ci une dinde rotie. Tu vois bien, ce n’est pas un cochon de lait, tout de meme!“ Mme Korsakoff mourut a Moscou le 29 novembre 1796, et fut inhumee au monastere Donskoi, ou reposent egalement son fils Nicolas, connu dans son temps a Moscou comme gourmet et grand avare, et sa fille cadette Elisabeth Alexandrowna Rjewsky. (D’apres une miniature appartenant a Mlle M. Yassiltchikoff, Korallovo. gouv. de Moscou.)