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81 ANDRE SEMENOWITCH KOLOGRIYOFF, 1774 —1825, d’une vieille famille noble, fut attache le 10 decembre 1785 comme page au Grand-Duc Paul Petrowitch, qui lui temoigna jusqu’a sa mort une faveur constante. Promu en 1789 lieutenant a l’Armee et affecte a l’ecurie generale du Grand-Duc Heritier, il fut nomme en 1791 capitaine de cavalerie au regiment des Cuirassiers du Cesarewitch. Gatchinien, il collabora comme second major a la formation de l’escadron de hussards, et devint bientot, le 11 fevrier 1796, commandant de toute la cavalerie de Gatchina, puis, en mai, commandant de Pavlowsk. Il eut un avancement rapide: dej'a general major le 27 novembre 1796 et chef des regiments de Hussards et de Cosaques de la Garde, il fut en 1797 nomme inspecteur de la cavalerie de la circonscription de Lithuanie et decore de Ste-Anne de lre classe, et promu en 1798 general lieutenant; il recut sous Paul Ier 15.000 hectares de terre et 1500 tetes de paysans dans le gouvernement de Tamboff. Lors de la revolution de Mars, les chefs de la conspiration s’assurerent de la personne de ce serviteur devoue de l’Empereur: dans la nuit fatale du 11 au 12, il fut arrete dans sa propre maison, et relache le lendemain seulement. L’Empereur Alexandre lui conserva la faveur dont il jouissait pres du feu Souverain, et en 1805, le 24 septembre, lui confera l’etoile de St-Alexandre. A la tete de la cavalerie de la Garde, puis du corps de la Garde, sous le commandement general du Cesarewitch Constantin Pavlowitch, il fit les campagnes de 1805, 1806 et 1807, et combattit a Austerlitz, Gutstadt et Heilsberg; Friedland, ou il commandait le flanc droit de l’armee, lui valut, le 50 aout 1807, St-Georges de 5e classe et les ordres prussiens de l’Aigle Noir et de l’Aigle Rouge. Mis a la retraite le 22 octobre suivant comme general de cavalerie, il reprit du service le 20 octobre 1812, et fut nomme commandant des reserves de cavalerie destinees a renforcer l’armee d’operations en 1815 et 1814, ce qui lui valut, le 20 mai 1814, St-Yladimir de lre classe. Kologrivoff est connu pour sa valeur comme general de cavalerie. Homme insignifiant et borne, ignorant meme pour son temps, il avait le caractere bon. quoique un peu vif. H donnait de grandes receptions a Petersbourg, vivant largement et tenant table ouverte: un contemporain, S. Jikhareff. cite a ce propos le dicton qui avait cours alors, vers 1808: ,,Diner chez Malioutine (Izmailowsky) et souper chez Kologrivoff sans trepasser dans la nuit, c’est avoir deux ages d’homme assures“. Le baron Heiking, tres lie avec Pahlen, qui etait au plus mal avec Kologrivoff. parle de 1’,,effronterie“ et de la „vantardise“ auxquelles celui-ci aurait du, ainsi qu’a sa „hautaine attitude“, de passer pour un brave, aux yeux meme de Paul Ier, qui, „dans ses acces de terreur, le faisait coucher dans sa chambre“. La chose est tout a l’honneur de Kologrivoff, et ne fait qu’attester son devouement a son Souverain et la crainte qu’il inspirait a Pahlen. Kologrivoff epousa la fille Catherine (27 juin 1778—14 decembre 1857) du general lieutenant Alexandre Tchelichtcheff, et eut plusieurs fils, Michel (ne 1812), Simeon (ne 1815), Nicolas (21 octobre 1816—20 fevrier 1855) et Alexandre (29 decembre 1819—29 mai 1859), et plusieurs filles, Anne, nee en 1802 et mariee a Khlopoff, Marie (nee 1804), Catherine (nee 1806), Alexandrine (nee 1807) et Nadejda (y 1889), mariee en premieres noces au comte G. Konovnitzyne et en secondes noces au prince A. Dondoukoff-Korsakoff. Kologrivoff mourut en decembre 1825, et fut inhume a Moscou, au monastere Daniloff; sa sepulture est ornee d’un magnifique monument de granit avec bas-relief en marbre representant un buste d’homme entoure d’une veuve eploree avec deux enfants et de quatre grandes jeunes filles. (D’apres un original du Palais de Gatchina.)