
* Данный текст распознан в автоматическом режиме, поэтому может содержать ошибки
72 Le metropolite PLATON (Levchine), 1757—1812, fils du diacre Egor Daniloff, naquit a Tchachnikovo, district de Moscou, le 29 juin 1757. Ses etudes terminees a l’Academie de Moscou, il y resta comme maitre de poetique et catechiste, puis, en 1758, fut appele a la chaire de rhetorique au seminaire Troitzky. Moine le 14 aout 1758, il eut une elevation rapide, en 1759 prefet et en 1761 recteur du seminaire, puis, en 1765 sous-prieur du monastere Troitzky. Catherine II le remarqua pour son eloquence, et le fit en 1765 aumonier du Cesarewitch, et en 1767 membre du synode. Intronise archeveque de Tver le 10 octobre 1770, il passa le 21 janvier 1775 a la chaire de Moscou et fut nomme le 15 novembre suivant directeur de l’Academie de Moscou. Il mit tout son zele a ameliorer la situation materielle du clerge et a en relever le niveau intellectuel et moral; ce fut lui qui reforma l’Academie de Moscou, qui fonda des seminaires aux monasteres de Bethanie et de Perervinsk, qui fut le principal organisateur de l’edinoverie. Fait metropolite le 29 juin 1787, decore de St-Andre et de St-Alexandre Newsky, il fut appele a Petersbourg par l’Empereur Paul, dont il encourut bientot le mecontentement pour s’etre fait attendre. Sa sante faiblit de bonne heure; sujet des sa 50e annee a de frequentes coliques nephretiques, il fut frappe de paralysie le 22 juillet 1806 et en garda une faiblesse de la langue et du bras droit. Le 29 juin 1807. il prononca au monastere de Tchoudovo son sermon d’adieu pour se retirer presque a demeure au monastere de Bethanie. Decharge le 15 juin 1811 des affaires du diocese, il vint en aout 1812 a Moscou benir et encourager ses ouailles. Il mourut le 11 novembre 1812 a Bethanie, et y fut inhume a l’eglise St-Lazare. Platon fut en matiere ecclesiastique une autorite dans le monde russe comme il n’y en eut qu’une apres lui, le metropolite de Moscou Philarete. Sa renommee s’etendait bien au-del'a des frontieres russes: Voltaire exaltait son eloquence; Joseph II le declarait la principale curiosite de Moscou: les theologiens anglais etaient en correspondance scientifique avec lui. Il s’etait adonne a la science des ses jeunes annees, et ne s’etait meme fait moine que „par un amour particulier de l’etude“; c’etait un specialiste dans toutes les branches de la theologie. Orateur renomme, il possedait le don de l’improvisation. „Le Pere Platon fait de nous tout ce qu’il veut“, disait Catherine; „veut-il nous faire pleurer, nous pleurons!“ Il s’efforca de reformer les m?urs du clerge, dans l’ensemble ignorant, intemperant, identique au vulgaire par son regime de vie, et exigea des ecclesiastiques „de l’honorabilite, de la regularite, de la dignite, de l’humilite et de la charite, pour s’attirer le respect d’autrui“; a cet effet, il supprima pour le clerge tous les chatiments avilissants, dans le genre de la penitence publique, a l’eglise. Il ne menageait rien pour le budget des ecoles, prenant soin des eleves, surtout des bons, s’efforcant de „leur inculquer une noble ambition“ et les soutenant de toute maniere moralement et materiellement. Il entrait dans les moindres details de la vie des seminaristes, assistant aux examens, prenant part aux soutenances, dinant avec les boursiers, leur causant familierement et les accompagnant au grand air pour faner et herboriser. D’une maniere generale, l’amour de la vie simple et retiree au sein de la nature etait un de ses traits distinctifs. Il s’indignait des recompenses mondaines attribuees au clerge: „Je veux“, disait-il, „mourir archipretre et non chevalier“, et lorsqu’il declina a plusieurs reprises l’offre d’un diocese, c’etait en toute sincerite. Officiant splendide, il aimait chanter sans facon la partie de diacre et officier en simple pretre dans sa petite eglise de Bethanie. Un peu porte a la flatterie, allant meme jusqu’a comparer Catherine II a la „Mere de Dieu“, il eut le courage de defendre Novikoff de l’accusation d’heresie et ne craignit pas d’arreter Paul sur le point de franchir l’epee au cote les portes de l’iconostase. Sur ses dernieres annees, il avait sensiblement baisse, et n’etait plus, „helas! que la ruine vivante d’un esprit jadis brillant“. (D’apres un original appartenant a la comtesse E. Worontzoff-Dachkoff, Andreewskoie, gouv. de Vladimir.)