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MARTHE IYANOWNA WORONTZOFF, 1718—1745, fille unique d’Ivan Mikhailowitch Sourmine, natif de Kostroma, palefrenier au Patriarcat, naquit le 17 juin 1718. Son pere, sous le regne de Pierre-le-Grand, avait dans son village de Souzdal un gros commerce de grain et de sel, allait pour le compte de ,,la maison du Patriarcat“ aux pecheries d’Astrakhan, etait bailleur de fonds, pour le negoce avec Boukhara, la Perse et Arkhangel, de commercants ,,qui trafiquaient avec son argent“, et gerait lui-meme a Kostroma les domaines et monasteres du Patriarcat. Grace a son esprit d’entreprise et d’economie, il avait considerablement accru sa fortune, quand en 1715. sur la denonciation du fiscal Simeon Menchoff, execute trois ans plus tard ,,pour sorcellerie“, il fut accuse de venalite avec les paysans et de perceptions illegales dans les monasteres, et ses biens furent confisques au profit du Tresor. Sa fille n’en fut pas moins une riche heritiere, et, en novembre 1729, encore enfant, comme en fait foi sa requete au Synode, qui nous a ete conservee, fut mariee au prince Youri Youriewitch Dolgorouky, capitaine de la Garde, deporte sous Biron le 23 decembre 1751 a Kouznetzk, en Siberie, ,,pour opinions inconvenantes sur les institutions gouvernementales et pour offenses a Sa Majeste par des propos injurieux“ (Rehabilite en 1742, il epousa en 1745 la princesse Helene Alexeewna Dolgorouky et mourut en 1746). Sa jeune femme ne voulut pas le suivre dans l’exil, et. apres avoir declare qu’elle repudiait ses opinions, usa de son droit de rester chez elle, puis recut l’autorisation de se remarier en 1756, du vivant de son premier mari, avec Romain Hilarionowitch Worontzoff (1707 —1783). Avec les idees d’economie et de parcimonie qu’elle tenait essentiellement de son pere, et a la faveur de son amitie avec la Tzarewna Elisabeth Petrowna au temps ou celle-ci menait joyeuse vie a Alexandrowskoe, elle lui preta, dit-on, de l’argent, et contribua ainsi au rapprochement de la Grande-Duchesse avec la famille Worontzoff. Son fils Alexandre rappelle dans ses notes autobiographiques comment elle etait en etroites relations d’amitie avec la Cesarewna, qui venait souvent les voir, et comment ces visites leur faisaient craindre les soupcons de l’imperatrice Anne.
De son mariage avec Worontzoff (comte en 1760), Mme Worontzoff eut deux fils, Alexandre et Simeon, et trois filles, Marie, mariee au comte Boutourline, Elisabeth, la favorite bien connue de Pierre III, et Catherine, la fameuse princesse Dachkoff.
Mme Worontzoff mourut toute jeune encore de la fievre typhoide le 19 avril 1745, et fut inhumee au cimetiere St-Lazare, au monastere d’Alexandre Newsky. Quelque temps avant sa mort, elle avait introduit une instance, reprise plus tard par son mari et dont le resultat n’est pas connu, pour obtenir main-levee du sequestre prononce en 1715 sur les biens de son pere.
(D’apres un original du Palais Worontzoff, Odessa.)