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65 BASILE NAZARIEWITCH KARAZINE, 1775 —1842, fils du colonel Nazare Alexandrowitch Karazine et de la fille du centenier du regiment de Kharkoff Jacques Ivanowitch Kovalewsky, naquit le 50 janvier 1775 a Kroutchik, en Ukraine. Orphelin a moins de 11 ans, il acheva son instruction primaire dans des institutions privees a Krementchoug et a Kharkoff, et fit ses etudes superieures au Corps des Mines. Les idees de carriere militaire qu’il avait eues tout jeune, lorsqu’il s’enrola en 1791 sergent au regiment Semenowsky, n’eurent pas d’autre suiter la passion de la science, ou mieux, de l’etude theorique et pratique de l’homme et de la nature l’entraina dans une toute autre direction. La recherche d’une carriere et des moyens de mettre en pratique au service de la patrie ses connaissances theoriques lui fit entreprendre une serie de voyages en Russie, puis sa sante et le desir de voir de pres la civilisation de l’Occident le pousserent bientot a l’etranger, ou il se decida a passer secretement, lorsque ,,l’autorisation de partir pour les pays etrangers“ lui eut ete refusee par l’Empereur Paul. Arrete a la frontiere, le fugitif dut a la franchise de ses aveux non seulement le pardon, mais encore la bienveillance du Souverain: admis au service en 1800 comme traducteur aux chancelleries du Tresor et du directeur general du College de Medecine, le succes de ses etudes sur l’histoire de la medecine en Russie et celle des finances lui valut le rang d’assesseur de college. Peu apres son avenement, Alexandre Ier recut une note anonyme lui developpant un programme liberal de gouvernement, et dont le brio, la richesse d’idees et la desinvolture frapperent le jeune monarque. Il fit rechercher l’auteur: Karazine, amene dans le cabinet du Souverain, se vit bientot honore d’une confiance illimitee et appele a discuter et etablir divers projets, dont quelques-uns furent mis a execution. Il apporta a la question de l’instruction publique des soins particuliers, dont il est reste, entre autres projets, un souvenir vivant, l’universite de Kharkoff. Mais son extreme ardeur a cette occasion fournit en meme temps a ses ennemis un moyen propice de l’evincer dans l’esprit de l’Empereur: nomme en septembre 1802 secretaire de la Commission Scolaire, il fut, des le 15 aout 1804, destitue avec rang de conseiller d’etat apres avoir recu un blame pour ,,abus de pouvoir“. Il se retira 'a Kroutchik. Pourtant, sous l’irresistible impulsion de sa force de caractere et d’un besoin de prendre part aux affaires d’etat, il ne resta pas un instant sans donner des marques d’activite: expediant a Petersbourg projet sur projet, note sur note, ne se laissant meme pas intimider par „une demande de declaration signee, ou le conseiller d’etat Karazine s’engageat a ne plus se permettre, sous peine d’un chatiment des plus rigoureux, d’importuner Sa Majeste“, jusqu’au jour ou sa lettre Sur une etrange tendance d’esprit en Russie le fit tenir en forte suspicion et finalement interner en 1820 a la citadelle de Schlusselbourg. Renvoye au bout de six mois dans ses terres, il ne recouvra la liberte complete qu’en 1826. Il s’etait fait de la campagne une arene ou son „esprit avide de connaissances“, son „ame devoree de la soif d’agir“, passaient „de la charrue et du laboratoire de chimie aux questions de science les plus ardues et aux fonctions publiques“, s’epanchant dans une serie d’articles, projets, notices et entreprises pratiquement realisees. La condition des paysans et du clerge de campagne, l’instruction publique, toutes les branches de l’exploitation, de la technique et de l’industrie rurales (en particulier, chauffage et conserves), meteorologie, chimie, mineralogie, medecine, technologie, histoire, pedagogie, commerce, tout etait l’objet de son attention, tout rencontra chez lui une infatigable ardeur, et cela litteralement jusqu’a son dernier jour, qui fut le 4 janvier 1842 a Nikolaeff. Karazine avait epouse Alexandrine Vassiliewna Moukhine (1785 — 24 mai 1861), dont il eut, outre une fille, six fils, Basile, Georges, Philadelphe, Alexandre, Nicolas et Valerien. On lit au revers du portrait ci-joint qu’il fut donne en 1870 a M. Pogodine par Philadelphe Karazine. (D’apres un original de 1805, Musee Historique, Moscou.)