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207 La princesse VARVARA VASSILIEWNA GOLITZYNE, 1757—1815, nee Engelhardt, la seconde des cinq nieces de Potemkine, naquit le 12 mars 1757 (v. T. II, № 7 ). Elle vint faire son entree 'a la Cour en meme temps que ses s?urs Alexandrine et Catherine, et devint demoiselle d’honneur en 177 7. Elle fut comme elles particulierement distinguee par ,,le colosse de Catherine“, mais les relations de Potemkine avec elle, sans avoir ni le serieux de ses sentiments pour la comtesse Branicki, ni la duree de sa liaison avec la comtesse Skavronsky, ne furent qu’un des nombreux episodes romanesques de la vie du ,,Serenissime“, que le „flirt“ acharne d’un vieux beau avec une toute jeune fille, et cesserent quand elle se maria, mais non sans avoir provoque le juste courroux de la mere de Potemkine contre son fils et sa petite-fille. Il en est reste un monument, la correspondance des deux amoureux de 1777 a 1779, qui consiste en une multitude de petits billets. On y voit, d’une part, les brouilles et les reconciliations, les caprices et les acces de jalousie de „Varenka“, ses incessantes demandes et sollicitations pour des amis, puis, brochant sur le tout, ses aveux de l’amour le plus passionne et le plus desinteresse, et d’autre part, la paternelle tendresse de Potemkine. ses exhortations demi plaisantes, demi serieuses, et ses serments passionnes, pleins d’une ardeur, d’un emportement tout juveniles. Citons quelques traits caracteristiques: „Avec ca“, lui ecrit-elle, „maintenant je vois bien que vous ne m’aimez pas du tout. Si vous saviez ce que m’a coute cette nuit! Mon vilain petit c?ur, mon ange, ne m’en veuille pas. je t’en prie, viens me voir, a present, mon gros tresor! Tout de bon, j’ai du chagrin! Ecris un petit mot, mon amour, console ta Yarenka... De grace, Monseigneur, mon prince, venez une minute: je ne sors pas sans m’etre reconciliee avec vous. Ah! Mon Dieu! J’ai peut-etre dit quelque chose qui vous a fache: mais et vous, vous vous rappelez, quand vous m’avez ecrit toute une lettre de sottises: ca finissait par: „Allez au diable!“ C’est gentil, ca, hein! Yenez, mon cheri; vrai, il faut que je sorte“.—„Ma divine Yarenka“, ecrit l’oncle amoureux, „tu vois comme je suis inquiet; ta maladie me touche plus que ma propre vie. Suis mes conseils, et surtout ceux de l’imperatrice; elle m’a gracieusement charge de te dire de prendre de l’eau de Spa, mais sans manger de gateaux tout chauds ni de pain chaud. Yarenka, petite bete, ingrate petite canaille, comment peux-tu dire: „Yarenka ne va pas, et Grichenka s’en moque!“ Aussi, quand je viendrai, je te frotterai les oreilles..- Je t’envoie des concombres. L’affaire du marchand n’est pas encore arrangee; j’en reparlerai. Je t’aime, mon petit c?ur, et comme je n’ai encore aime personne. Au revoir, ma divine, je t’embrasse tout entiere. J’ai bien mal a la tete, ma mignonne. Je vais envoyer chez Bariatinsky, faire porter la lettre de Pouchkine. Varenka, mon ange, viens en pelisse! Ma belle cherie, ma risette adoree, mon ange, elle a plus de chance que moi, cette pelisse!“ Ce fut la jeune fille qui rompit: elle s’eprit du prince Serge Feodorowitch Golitzyne, et profita du depart du Serenissime pour la Nouvelle-Russie pour jouer l’amante delaissee et jalouse. Mais Potemkine fut bon prince, et la brouille ne dura pas; apres le mariage, il la protegea, elle et son mari, et fut aussi genereux pour elle en mourant que pour ses s?urs. Le mariage la metamorphosa: elle fut la tendre mere d’une nombreuse famille de dix fils, et tout entiere aux soins de son interieur et du bien-etre de sa famille, prit en mains toutes les affaires de son mari. Son caractere se fit plus difficile : naturellement irascible et entetee, malgre son extreme bonte, elle devint acariatre et colere: elle avait des acces prolonges de violente colere, et „malheur“, dit Wiegel, „a qui ne s’empressait pas de la calmer en cedant!“ „Excellente princesse, avec ses fureurs“, dit encore Wiegel, qui avait failli une fois passer sous sa coupe. „Une maitresse femme! Malgre son air toujours grognon et son regard parfois terrible, j’honore, j’aime sa memoire· qu’elle me pardonne ma franchise!“ La princesse Golitzyne mourut le 2 mai 1815, et fut inhumee dans l’eglise du bourg de Zoubrilowka, district de Balachoff. (D’apres une miniature de la collection du Grand-Duc Nicolas Mikhailo witch. )