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206 La princesse ??????? YASSILIEWNA YOUSSOUPOFF, 1769—1841, la plus jeune des cinq nieces de Potemkine, naquit le 1er janvier 1769 (v. T. I, № 10). En 1785, elle epousa en premieres noces le general lieutenant Michel Sergueewitch Potemkine, noye en 1791, dont elle eut un fils, Alexandre, et une fille, Catherine, plus tard Mme Ribeaupierre, Sans jouer dans la vie de Potemkine un role aussi considerable que ses ainees, elle fut comme elles distinguee par Catherine, qui la fit demoiselle d’honneur a 12 ans, l’habilla a son mariage, et lui fit epouser en secondes noces en 1795 le prince Nicolas Borissowitch Youssoupoff, revenu depuis peu de son ambassade en Italie. Non moins belle que ses s?urs et bien superieure a elles moralement, elle etait destinee a avoir des maris beaucoup plus ages qu’elle, le premier de vingt-cinq ans, le second de dix-huit. Son second mariage fut malheureux: elle ne resta que peu de temps en menage, puis vecut a part, sans divorce formel. N’aimant pas le monde, ne tenant guere, surtout apres ce second mariage, qu’a la solitude et a l’isolement, elle fuyait les plaisirs mondains et se renfermait dans un cercle d’intimes peu nombreux, dont faisaient partie Derjavine. K_ryloff. Joukowsky. Pouchkine___ Le premier lui consacre sa poesie A une mere qui eleve elle-meme ses enfants, et composa pour son album des vers intitules L’Amour endormi, en l’honneur de son fils le prince Boris Youssoupoff. Elle etait en effet tout entiere a l’education de ses enfants, tant du premier que du second lit. Douee du meme sens pratique que ses deux ainees, la comtesse Branicki et la princesse Golitzyne, elle etait fort entendue en affaires, faisait valoir les immenses domaines de son mari, et accrut la grosse fortune des Youssoupoff, non seulement par l’apport de sa dot et de sa part de la succession Potemkine, mais encore par son habile gerance. Elle s’etait fait une reputation de financiere, et on la consultait souvent sur des questions d’argent. Son genre de vie modeste, la simplicite de sa table et son indifference pour le luxe passaient parfois pour de la parcimonie, ce qui ne l’empechait pas de faire beaucoup de charite, et largement. Entendait-elle parler d’une detresse reelle· c’etait assez pour faire tomber du ciel, comme par enchantement, le secours necessaire, au besoin meme dix ou vingt mille roubles, et ce n’etait que plus tard et par hasard qu’on apprenait quelquefois d’ou venait l’argent. „Dieu, dans sa misericorde, nous envoie“, disait-elle, „des afflictions pour eprouver notre foi et notre patience“. Elle avait aussi une passion particuliere pour les pierres precieuses; elle en achetait par toute l’Europe, ses moyens le lui permettant largement, et se' fit une collection fabuleuse. Citons, entre autres, le celebre brillant l’Etoile Polaire, le diamant dit la Tete du Belier (Aldebaran), la fameuse perle Pelerine de Philippe II d’Espagne, les boucles d’oreille de Marie-Antoinette, le diademe en brillants et perles de Caroline Murat, un enorme saphir, etc... Elle collectionnait egalement toute espece d’emblemes, devises, inscriptions, qu’elle faisait graver sur pierre: elle se fit ainsi en cornalines, calcedoines et agates, une belle collection de camees graves. La princesse Youssoupoff conserva jusqu’a la fin toute sa vivacite d’esprit et de c?ur, son exquise amabilite et ses manieres affables. Elle mourut a 72 ans, le 25 mai 1841, et fut inhumee dans une dependance de l’eglise de l’Annonciation, au monastere d’Alexandre Newsky. (D’apres un original de Lampi, appartenant au prince A. Golitzyne-Prozorowsky, et detruit en 1905 lors du pillage du bourg de Zoubrilowka, gouv. de Saratoff.')