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186 SOPHIE PETROWNA SYETCHINE, 1782 —1857, fille du secretaire d’etat Pierre Alexandrowitch Soimonoff (1737 —1801) et de Catherine Ivanowna, nee Boltine (1756—1799), naquit le 22 novembre 1782 a Moscou. Elle recut sous la direction de son pere, superieurement instruit selon l’esprit du XYIII® siecle, et de sa mere, fille de l’historien I. Boltine, une instruction parfaite au gout du temps: elle savait a fond les langues et possedait meme des notions de latin et d’hebreu, ce qui passait 'a l’epoque pour la base d’une solide instruction. Douee d’aptitudes peu communes et d’une maturite d’esprit remarquablement precoce, elle avait en outre une force de volonte etonnante, a laquelle ses educateurs ne surent pas imprimer la direction voulue: ils ne songerent ou ne tinrent pas davantage a inculquer a cette nature si impressionnable, a cet esprit d’une activite si precoce, de principes religieux plus ou moins nets; toutes lacunes dont elle ne devait pas manquer de se ressentir toute sa vie, commencee d’ailleurs sous de tristes auspices. Pourtant son „esprit fort“ naturel lui permit de se tenir au-dessus de ces coups du sort qui terrassent les natures mal preparees, et de marcher d’un pas ferme et sur dans la voie qu’elle s’etait tracee elle-meme. Apres quelque temps passe a la Cour comme demoiselle d’honneur de l’imperatrice Marie, elle perdit sa mere en 1799, et epousa l’annee suivante, a 17 ans, par la volonte de son pere, le general d’infanterie Nicolas Sergueewitch Svetchine (1759— 11 novembre 1850), general gouverneur de St-Petersbourg, alors age de 42 ans. Peu apres son mariage, son pere fut expulse de St-Petersbourg et mourut a Moscou, d’une attaque d’apoplexie. Cette succession precipitee de graves evenements au seuil meme de la vie la jeta dans un etat d’esprit ou les natures impressionnables ne trouvent de salut que dans la religion. C’est ce qui arriva ici, d’autant plus que les circonstances s’y pretaient. Les salons de la haute societe recevaient souvent a cette epoque un emigre bien connu, le chevalier d’Augard, qui devint plus tard bibliothecaire de Sa Majeste. Son entrainante propagande catholique fit une profonde impression sur Mme Svetchine et la porta plus irresistiblement vers les catholiques de France, parmi lesquels Joseph de Maistre eut sur elle la plus forte influence. Le resultat fut sa conversion secrete au catholicisme et son depart pour Paris en 1816, ou elle devint fervente catholique et adhera au parti ultramontain. En 1818, apres un court sejour en Russie pour mettre ordre a ses affaires, elle se fixa definitivement a Paris, ou son salon devint le rendez-vous des celebrites de la ville, et sa chapelle vit de nombreux orthodoxes abjurer la religion de leurs peres. Dans son entourage, c’etait une fascination spirituelle que la figure de cette „grande conversatrice“, comme l’appelle Lacordaire, avec son esprit distingue et ses lectures. Elle mourut a Paris le 29 aout 1857 en odeur de saintete, a tel point que le bruit courut peu apres sa mort qu’on allait la canoniser. Elle a laisse comme bagage litteraire des ?uvres en francais, parues a Paris peu apres sa mort et consistant presque exclusivement en aphorismes. Bien caracteristiques sont aussi les multiples editions de ses nombreuses lettres. Mme Svetchine survecut a son mari et n’eut pas d’enfants. (D’apres une aquarelle appartenant a la princesse serenissime L. de Sayn-Wittgenstein, a Ouchy, Suisse.)